Suite au désastre qui a secoué la société tunisienne, ce samedi, et qui a consisté en le décès de pas moins d'onze nourrissons prématurés dans la maternité de Wassila Bourguiba à La Rabta, à Tunis, le ministère de la santé vient de publier un communiqué, pour annoncer que la commission d'enquête qui a été formée pour éclaircir la situation et arrêter les causes de cette hécatombe, s'est réunie au siège du ministère sous la présidence du ministre, et qu'elle a avancé dans son enquête, dans la mesure où elle privilégie la piste du décès par « choc septique », c'est-à-dire, par défaillance cardio circulatoire, suite à une infection. De même qu'elle se félicite qu'aucun décès n'ait été enregistré ces dernières 24 hures. Bref un communiqué très éloquent qui démontre que : Premièrement, le ministre de la santé ne semble guère gêné par les appels à sa démission, et continue à travailler et à « superviser » comme si de rien n'était. Et il tient à le faire savoir. Deuxièmement, les piétinements et tâtonnements de la commission d'enquête qui, au lieu de faire son travail et de chercher la cause du mal, ne fait que déclarer ce qu'à peu près tout le monde sait déjà. Alors qu'il aurait été plus simple et plus intelligent de se poser la question de savoir ce que ces onze pauvres victimes ont reçu comme produits en commun, de même que les trois autres nourrissons qui luttent, toujours pour survivre. Çà leur aurait, probablement, permis de mettre l'index sur l'agent causal, ou, du moins, limiter la liste des produits suspectés, au lieu de pratiquer des prélèvements à gauche et à droite. Troisièmement, que la manie qu'ont acquise certains ministres, de se baser sur la communication, au lieu de faire leur travail, va finir par provoquer leur perte, car des communications aussi gauches et maladroites, vont finir par désespérer les plus optimistes des observateurs. Car, en lisant entre les lignes de ce communiqué, on s'étonne que le ministère prenne pour un exploit, le fait de n'avoir pas enregistré de mort néonatale durant 24 heures, et d'un autre côté, qu'il va falloir s'attendre, tout de même, à plus de casse ! En résumé… Une honte pour un ministère qui vient d'être déclaré à la tête du deuxième meilleur système sanitaire en Afrique !