TUNIS (TAP) - Un atelier de travail a été organisé, jeudi, à Gammarth (banlieue Nord de Tunis), sur le programme africain relatif aux stocks de pesticides périmés (PASP-Tunisie). Il s'agit d'un programme mis en œuvre en collaboration avec l'AFD (prévention) et la FAO (assistance technique) et la Banque mondiale (appui financier), dans le but de débarrasser le pays, d'une manière définitive, d'un stock de 1280 tonnes de pesticides périmés, accumulées depuis des dizaines d'années. L'objectif de ce workshop est de réfléchir sur les moyens de gérer rationnellement ces substances chimiques utilisées généralement pour traiter les cultures et les protéger contre des êtres nuisibles (insectes, plantes, mauvaises herbes) et de prévenir l'accumulation de nouveaux stocks de pesticides périmés. Durant deux jours, des responsables de l'Agence française de développement (AFD), de la FAO, de l'Agence nationale de gestion des déchets (ANGED) et de la direction générale de la protection et du contrôle de la qualité des produits agricoles, vont explorer les meilleures pistes pour permettre à la Tunisie d'éliminer, de la manière la plus écologique, ces stocks de pesticides obsolètes et prendre les mesures appropriées pour éviter la constitution de futurs stocks. Un plan d'action national est prévu à cette fin. Il fera intervenir aussi bien les différentes parties concernées par le cycle de vie des pesticides que les utilisateurs de ces produits et les experts dans ce domaine. En Tunisie, les quantités de pesticides cumulées sont généralement constituées de produits hautement dangereux parmi lesquels les polluants organiques persistants, a indiqué M. Salem Hamdi, secrétaire d'Etat chargé de l'Environnement, à l'ouverture de cet atelier. Ces stocks sont détenus, principalement, par les services agricoles à savoir les stations de défense des cultures et les commissariats régionaux de développement agricole (CRDA), a-t-il ajouté. "C'est un défi majeur à l'échelle du continent africain", estime le secrétaire d'Etat, soulignant que le PASP a été initié pour relever ce défi. En Afrique, environ 50.000 tonnes de pesticides obsolètes se sont accumulés depuis près d'un demi siècle, pour diverses raisons et sont devenus des déchets toxiques dangereux et souvent stockés dans des conditions extrêmement précaires. D'où la nécessité d'éliminer, sans aucune menace pour l'environnement, ces stocks qui constituent un grand danger et de mettre en place une stratégie de prévention durable.