TUNIS (TAP) - Le représentant du ministère des Affaires sociales Tarek Ben Youssef a présenté la méthodologie adoptée par le ministère pour établir le taux de pauvreté dans le pays estimé à 24,7 pc et annoncé la semaine dernière. Lors de la rencontre périodique de la cellule de communication du premier ministère avec les médias organisé, vendredi après-midi, au palais du gouvernement à la Kasbah, il a indiqué que le ministère a eu recours aux dossiers dont disposent ses services, aux niveaux local, régional et central, après étude et contrôle sur le terrain et conformément aux normes et conditions objectives et subjectives fixées par des textes réglementaires. Il a précisé que le ministère a utilisé les registres des familles dont les revenus ne dépassent pas les 400 dinars par an et par personne et qui bénéficient d'une allocation fixe et de la gratuité des soins, le dossier des familles bénéficiant d'une carte de soins à tarif réduit et dont les membres dépassent les 5 personnes et les revenus ne dépassent pas le salaire minimum garanti, ainsi que le dossier des bénéficiaires de pensions de la Caisse nationale de sécurité sociale, en particulier ceux ayant des pensions n'atteignant pas le salaire minimum garanti. De son côté, le représentant de l'Institut supérieur des statistiques (INS) Yassine Jmal a souligné que, pour les statistiques sur les indicateurs de la pauvreté en Tunisie, l'Institut a adopté, depuis 2005, les critères de la Banque mondiale. Il s'agit de deux lignes de la pauvreté dont la première est celle de "la pauvreté extrême" et qui a été estimée par le ministère à 3,8 pc, alors que la deuxième est celle du "taux supérieur de pauvreté" qui est de 11,5 pc. Il a relevé que l'INS ne falsifiait pas les statistiques, sous l'ancien régime, mais les responsables gardaient ces informations secrètes, pour des raisons politiques. Il a indiqué que la séparation de l'INS de la tutelle du ministère de la Planification et de la Coopération internationale pour qu'il devienne un établissement public national est une revendication fondamentale des agents de l'Institut, afin d'éviter l'exploitation de ces statistiques pour des buts restreints. Sur un autre plan, le capitaine de vaisseau Kamel Akrout a parlé de l'échouage d'une embarcation libyenne sur les côtes des îles Kerkennah. Il a indiqué que les unités militaires et de la garde maritime ont sauvé 583 personnes en majorité des Africains (Nigeria, Ghana et Mali) et d'autres du Pakistan, notamment. Il a ajouté que 87 femmes et 20 enfants sont parmi les personnes secourues. Le capitaine a souligné, d'autre part, que le cadavre d'une personne aux traits africains, a été repêché, alors que le décès d'un Malien a été enregistré au cours des opérations de sauvetage. Le représentant du ministère de la Justice, Kadhem Zine El Abidine a passé en revue les affaires et les accusations relatives au président déchu et ses proches, indiquant que le nombre a atteint actuellement 88 affaires, dont 28 au sujet desquelles les juges d'instruction ont émis des commissions rogatoires et des mandats d'amener internationaux et ont été déférées devant le tribunal militaire. Il s'agit a-t-il précisé, de crimes d'homicide volontaire, d'incitation des gens à s'armer les uns contre les autres, d'abus de pouvoir, de malversation, de trafic de pièces archéologiques, de blanchiment d'argent et de violation de la réglementation sur les marchés publics. Il a ajouté que huit affaires relatives à Imed Trabelsi, neveu de Leila Ben Ali, portant sur des accusations pour corruption et formation d'une bande pour commettre des atteintes aux biens et personnes et de trafic des pièces archéologiques, telle que l'affaire des visas du pèlerinage dont est impliqué un ancien ministre. Le représentant du ministère de la Justice a affirmé également que deux actions en justice intentées à l'encontre du président déchu et de sa famille sont actuellement prêtes à être tranchées et seront examinées devant le tribunal militaire: La première est relative aux fonds et objets précieux trouvés dans le palais de Sidi Dhrif. La deuxième concerne les quantités de drogues et d'armes trouvées dans le palais de Carthage. Il a confirmé l'information de l'arrestation, jeudi, de Najet Ben Ali, sœur du président déchu dans un bâtiment à Sousse. Pour sa part, M. Moez Ben Mahmoud, représentant de Tunisie Telecom a démenti les informations selon lesquelles la société a subi des pertes estimées à des centaines de milliards, soulignant que la crise a engendré des impacts limités. Il a en outre réaffirmé la volonté de la société de consolider son partenariat avec l'actionnaire émirati, précisant que Tunisie Télécom aura son propre siège social à la fin de l'année 2013. La commission d'audit et d'investigation qui a entamé ses travaux, depuis quelques jours au sein de Tunisie Télécom, a identifié plusieurs dépassements et les dossiers seront présentés à la justice, a affirmé M. Ben Mahmoud. Il a, dans ce cadre, appelé à ne pas faire d'amalgame entre les dossiers de corruption et la question des contractuels de Tunisie Télécom. Notons que les agents et les cadres de Tunisie Télécom demandent la mise en oeuvre de l'article 10 du procès verbal, signé, le 9 février 2011 et relatif à l'interruption des contrats à durée déterminée (CDD) des personnes recevant des salaires élevés tout en maintenant quelques spécialités rares et nécessaires à l'activité de l'entreprise. De son côté, M. Bouzid Nasraoui, directeur général de la protection et du contrôle de la qualité des produits agricoles, relevant du ministère de l'Agriculture et de l'Environnement, a déclaré que les concombres tunisiens ne sont pas contaminés. Le responsable a rappelé que la Tunisie n'importe pas les légumes crues, ajoutant que le ministère de la Santé effectue des opérations de contrôle régulière. D'autre part, M.Malek Ezzerli, directeur général des services vétérinaires, a précisé qu'environ 100 mille têtes d'ovins et de caprins ont traversé, dernièrement, les postes frontières avec la Libye (en particulier Dehiba). Il a rappelé que les opérations de vaccination du cheptel sont effectuées au niveau de tous les postes frontières. Le responsable a, par ailleurs, appelé les citoyens à vérifier l'existence des reçus attestant de la vaccination du cheptel, sinon, l'intéressé doit contacter les services vétérinaires concernés dans les différents gouvernorats pour effectuer les vaccins nécessaires. En matière de sécurité routière, le directeur général de l'observatoire national de la circulation (ONC), Jalel Ghdira, a indiqué que 1927 accidents ont été enregistrés entre le 01 janvier et le 01 juin 2011, ajoutant que le réseau de radars sera renforcé sur les routes. Le directeur des collectivités publiques et locales, relevant du ministère de l'Intérieur, Hedi Zakhama, a pour sa part, affirmé que 35 conseils municipaux ont été dissous après la révolution du 14 janvier 2011, sur un total de 114 conseils en cours de dissolution. Il a, en outre, rappelé que 26 délégations spéciales ont été mises en place au sein des municipalités dont les conseils ont été dissous. S'agissant des dossiers relatifs à la construction anarchique, le responsable a déclaré que les services concernés procéderont au cours des deux prochains jours, au traitement de la sebkha de Sijoumi. Et de rappeler que 1520 hectares ont été traités à Tunis et à l'Ariana avec des insecticides.