GAMMARTH (TAP) - Les travaux du séminaire international sur le thème : «justice sociale et lutte contre l'exclusion dans un contexte de transition démocratique» (Gammarth, 21-22 septembre 2011) ont été axés, mercredi après-midi, sur «la mesure de la pauvreté en Tunisie». Selon M. Ali Jaidi, sociologue à l'Institut national du travail et des études sociales (INTES), «la politique de lutte contre la pauvreté en Tunisie qui reposait, sous l'ancien régime, sur l'assistance sociale n'est pas parvenue à briser le cercle de la pauvreté» Celle-ci toucherait, aujourd'hui, pas moins de 400 mille personnes, a-t-il indiqué. S'attaquant à la mesure de la pauvreté, M. Yassine Jemal, directeur à l'Institut national de la statistique (INS), a expliqué, pour sa part, que la pauvreté est un phénomène difficilement mesurable et que le seuil de la pauvreté en Tunisie est calculé à partir d'enquêtes quinquennales réalisées par l'INS sur le budget, la consommation et le niveau de vie des ménages. Il a indiqué qu'en collaboration avec la Banque mondiale, l'INS a dressé une carte de la pauvreté dont les résultats ont été censurés par l'ancien régime, notant que cette carte représente un bon outil de ciblage de l'action de lutte contre ce phénomène. De son côté, M. Jean-Louis Lhéritier, chef du département des prix, revenus et conditions de vie à l'INSEE France (Institut de la statistique et des études économiques), a exposé l'approche statistique de la pauvreté en France, pays riche où les économistes parlent plutôt d'inégalité. Selon lui, il ne faut pas chercher à mesurer le seuil de la pauvreté, mais plutôt prendre en compte une notion de ressources plus vaste. Il prône une approche par les conditions de vie, approche qui peut être transposée à différents pays comme l'Allemagne, le Brésil ou le Maroc, avec les mêmes démarches et la même efficacité. Ont été présentées, par ailleurs, des expériences de pays arabes, à l'instar du Maroc et de l'Egypte, en matière d'intégration sociale dans un contexte de transition démocratique. En marge du séminaire, M.Mohamed Ennaceur, ministre des Affaires sociales, a eu un entretien avec M.Charles Dan, directeur régional de l'OIT pour l'Afrique. Les deux parties ont passé en revue les divers domaines de coopération. M.Ennaceur a présenté les actions du ministère dont des études sur la politique salariale, la productivité, la sécurité sociale et l'emploi des jeunes. Il a, également, cité l'étude élaborée en collaboration avec l'OIT sur la réforme des retraites.