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Quand la pauvreté gagne du terrain sous le silence des statistiques...
Justice sociale et lutte contre l'exclusion
Publié dans La Presse de Tunisie le 02 - 10 - 2011

• Le taux de pauvreté en Tunisie est curieusement déconnecté des résultats de l'économie tunisienne ; il est même inférieur à des taux enregistrés dans des pays d'Europe, par exemple, où ils dépassent souvent les 12%.
De nombreux ménages à l'intérieur du pays, mais aussi dans certaines zones du Grand-Tunis et des autres villes vivent dans des conditions précaires en raison de leurs faibles revenus. Exclus, ils se débrouillent en se tournant vers de petits travaux afin de se garantir le minimum vital.
Le problème de la justice sociale et de la lutte contre l'exclusion dans un contexte de transition démocratique a fait l'objet récemment d'un séminaire international organisé par le ministère des Affaires sociales, en collaboration avec la Banque mondiale, le Programme des Nations unies pour le développement, le Programme des Nations unies pour l'enfance (Unicef) et l'Union européenne.
M. Ali Jaïdi, sociologue, qualifie de paradoxal le phénomène de la pauvreté dans notre pays : au niveau mondial, " presque 2,8 milliards de personnes essayent de survivre avec moins de 1 ou 2 dollars par jour. L'Institut national de la statistique nous apprend que la pauvreté en Tunisie a toujours affiché une régression notable, même pendant la période de la mise en œuvre du Programme d'ajustement structurel pour se situer au niveau de 3,8% en 2005." Autant dire que le doute au sujet de la véracité des chiffres est sérieux, d'autant plus que, comme l'affirme ce spécialiste, "le taux de pauvreté en Tunisie est curieusement déconnecté des résultats de l'économie tunisienne ; il est même inférieur à des taux enregistrés dans des pays d'Europe, par exemple, où ils dépassent souvent les 12%".
Sous-estimer l'ampleur de la pauvreté
Dans la presse tunisienne et sur ces mêmes colonnes, on a tant fait d'éloges, sous l'ancien régime, au sujet de la politique "clairvoyante sous la sage conduite du président de la République". Ces éloges étaient appuyés, en plus, par des chiffres et des graphiques provenant pourtant de sources officielles. Ce constat fait, deux questions sont posées par M. Jaïdi, dont la première est la suivante : la perception officielle n'aurait-elle pas tendance à sous-estimer l'ampleur de la pauvreté et donc à présenter une fausse image de la société tunisienne ? Et puis, comment peut-on parvenir à un schéma de la pauvreté en Tunisie qui serait plus proche de la réalité du pays ?
"Ces questions nous ont conduit, estime le sociologue, au fil d'un raisonnement sociologique, à poser une problématique plus complexe qui s'articule autour de trois grandes questions : comment l'approche de la lutte contre la pauvreté et comment la pauvreté elle-même ont-elles évolué en Tunisie depuis 1956 jusqu'à nos jours ? Les politiques de lutte contre la pauvreté sont-elles suffisamment efficaces pour satisfaire les besoins des pauvres et pour briser le cercle de la pauvreté ? Quel serait le profil des populations pauvres en Tunisie ?".
Dans ce même ordre d'idées, M. Yassine Jmel, directeur chargé de l'enquête budget et consommation des ménages à l'Institut national de la statistique, considère que la pauvreté est un phénomène difficilement mesurable, même si les économistes, statisticiens et sociologues essayent de la quantifier. "Toutes ces définitions partent du fait que la pauvreté est une situation de privation matérielle et morale empêchant l'individu de satisfaire ses besoins essentiels", affirme-t-il. Et d'ajouter que "du côté des statisticiens, la pauvreté est mesurée à partir des enquêtes auprès des ménages dont l'appellation varie d'un pays à l'autre". Il peut être question, en effet, d'enquête de niveau de vie, d'enquête de consommation et autres.
Quant aux organisations internationales et de la Banque mondiale essentiellement, le spécialiste estime qu'elles ont toujours cherché à harmoniser les concepts et les méthodologies adoptées par les organismes des statistiques nationaux pour publier des indicateurs homogènes dans les rapports pays. Toutefois, les différences d'approche demeurent. Les pays développés définissent un pauvre en comparant son revenu à la situation économique d'un citoyen à revenu moyen. Par contre, les pays dits en développement, comme la Tunisie "sont obligés d'adopter une approche absolue de pauvreté monétaire se basant sur l'estimation du coût des besoins essentiels alimentaires et non alimentaires. En Tunisie, les seuils de pauvreté sont calculés depuis 1980 en utilisant la méthode de coefficients d'Engel".
Ce n'est qu'en 2005 qu'une nouvelle méthodologie a été appliquée conformément à des recommandations de la Banque mondiale. A la faveur de cette méthode, il a été possible de définir deux seuils de pauvreté : un seuil haut et un autre bas. M. Jmel estime " discutable " le seuil officiellement publié qui donne un taux de pauvreté actuelle de 3.8%. Et pour cause : un tel choix obéissait généralement "à la volonté et aux pressions du monde politique". Autrement dit, le pouvoir voulait redorer son blason en montrant le taux très faible de la pauvreté rendu possible grâce aux efforts de l'Etat et à ses mécanismes de solidarité mobilisés dans toutes les régions !
Un défi se pose désormais à l'Institut national de la statistique : publier des indicateurs de pauvreté à l'échelle régionale au lieu de se contenter de publier l'enquête du budget de consommation des ménages au niveau des grandes régions socioéconomiques.


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