TUNIS (TAP) - La Commission nationale d'investigation sur les affaires de corruption et de malversation (CNICM) a affirmé, vendredi, «son indépendance» dans le traitement des dossiers «quelles que soient les personnes impliquées», en référence à l'affaire du secrétaire général de l'UGTT, Abdessalem Jrad. La Commission, présidée par le juriste Abdelfattah Amor, a été la cible cette semaine d'une virulente campagne de dénigrement mettant en cause son indépendance et son intégrité. Cette campagne fait suite à l'interdiction de voyage contre le secrétaire général de l'UGTT cité dans deux affaires de corruption actuellement examinées par le procureur général du Tribunal de première instance de Tunis. La CNICM a publié, vendredi, une déclaration donnant des détails sur les deux affaires où serait impliqué, l'actuel secrétaire général de l'UGTT, citant des correspondances trouvées au palais de Carthage adressées par Jrad à la présidence de la république du temps de l'ex président Ben Ali et à certains hauts responsables de l'ancien régime pour demander des privilèges en faveur de membres de sa famille ou de certains responsables syndicalistes. «Nous traitons l'ensemble des dossiers en toute indépendance et quelles que soient les personnes ou structures impliquées conformément aux prérogatives fixées par le décret-loi instituant la commission», a précisé Neila Chaabane, membre de la commission nationale de lutte contre la corruption dans une déclaration à l'Agence TAP. «Nous poursuivrons notre mission jusqu'à la mise en place d'une commission permanente de lutte contre la corruption» a soutenu Mme Chaabane. Les critiques adressées à Abdelfattah Amor «sont infondées» a-t-elle encore estimé. Le président de la commission, titulaire du prix national des droits de l'Homme (1998) avait été, durant 11 ans, rapporteur spécial de l'ONU sur la liberté de religion ou de croyance, a-t-on encore précisé auprès de la commission. La CNICM a présenté cette semaine à la presse un rapport faisait part d'abus et d'actes de malversation où serait impliqué, sans le nommer, l'actuel secrétaire général de la principale organisation syndicale.