TABARKA (TAP) - Empêchés d'assister aux travaux du 22e congrès de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT), des syndicalistes des différentes régions du pays ont observé mardi matin, un mouvement de protestation devant l'hôtel abritant la rencontre à Tabarka et bloqué l'accès à la salle aux journalistes et aux congressistes. Le secrétaire général du syndicat de l'enseignement de base de Bizerte, Hamadi Thabet a expliqué que les protestataires appellent à élargir le cercle du débat, notamment, en cette conjoncture délicate et exceptionnelle. «Des parties au sein de l'UGTT tentent d'exclure les syndicalistes influents et d'imposer une liste sur mesure», a-t-il estimé. De son côté, le secrétaire général du syndicat de l'Equipement de Bizerte, Skander Ben Hassan considère que les délégués du secteur au congrès n'ont pas la légitimité de représenter véritablement les professionnels. Il a fait allusion aux dépassements enregistrés lors de l'élection des syndicats de base de l'équipement. Pour le représentant du syndicat de base de l'enseignement secondaire de Gafsa, Tarak Guemamdia, la participation au congrès est un droit pour tous les syndicalistes. Une opinion que partage le secrétaire général du syndicat de base de la santé de Bir Ali Ben Khélifa (Sfax), Ridha Dakhli, « Le congrès doit être l'occasion d'éliminer la bureaucratie syndicale qui avait longtemps nui à l'action de l'UGTT, mais nous avons été surpris de constater que les mêmes pratiques persistent». La direction de l'UGTT répond Dans sa réponse aux protestataires, le porte-parole du congrès Abid Briki, a expliqué que la présence aux travaux n'est possible que pour les délégués. Il s'agit d'une procédure adoptée depuis longtemps dans toutes les sessions. Les candidats ne peuvent assister aux débats que lors de la dernière journée, et ce, conformément au règlement. Concernant les problèmes dans certains secteurs, Briki a affirmé que toutes les revendications ont été relevées et qu'elles seront transmises à la nouvelle direction syndicale. Pour ce qui est des syndicalistes venus des différentes régions de la République pour observer un sit-in devant l'hôtel où se déroule le congrès, Abid Briki s'est dit étonné de ce comportement. Il aurait été plus «commode» de les communiquer aux délégués qui sont les portes-paroles des régions a-t-il noté.