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Le miracle économique sud-coréen:Un modèle à méditer
Publié dans TAP le 06 - 11 - 2012


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SEOUL (TAP, Sami Badreddine) - Sortie de cinquante ans d'une colonisation dure et impitoyable, exercée par le Japon, la Corée, au lendemain de la seconde guerre mondiale, est un pays divisé avec au Nord, un régime communiste dictatorial de type stalinien et au Sud un régime démocratique de type capitaliste.
Cette division alimentée par un contexte de guerre froide débouchera en 1950-53 sur l'une des guerres civiles les plus impitoyables du 20ème siècle. Une guerre fratricide qui fera plus de 1 million de victimes et des dégâts estimés à 50 milliards de dollars pour l'époque.
De cette guerre exsangue, la Corée du Sud sera amputée de sa partie nord et de toutes ses ressources naturelles pour être classé comme l'un des pays les plus pauvres du monde.
Avec une population rurale, dans sa majorité, un taux d'analphabétisation de l'ordre de 90 pour cent et une industrie inexistante, la Corée du Sud n'avait aucune prédisposition de départ pour devenir, cinquante ans plus tard, l'un des premiers dragons asiatiques et la 13ème puissance économique du monde.
De 87 dollars, en 1962, le PNB par habitant passera en 2011 à 29 000 dollars, un écart qui montre tout le chemin parcouru par la Corée du Sud, désormais classée aux premiers rangs mondiaux pour l'électronique grand public, les semi conducteurs, la construction automobile, la sidérurgie et la construction navale.
Des modèles de développement similaires au début
En effet avec un niveau de développement économique comparable à la Tunisie, jusqu'au début des années 70, la Corée du Sud qui opte comme la Tunisie pour une économie dirigiste avec cinq plans de développement quinquennaux de 1962 à 1987, se distinguera par la volonté politique d'exporter l'ensemble de la production vers les marchés extérieurs alors qu'à contrario la Tunisie fera le choix d'une industrialisation de substitution destinée au marché intérieur et non à l'export.
Si dans les deux pays, les importations sont sévèrement contrôlées et orientées vers les biens d'équipements et les biens intermédiaires avec une gestion des devises sous le contrôle de l'Etat jusqu'aux années 90, la Corée du Sud se démarquera, elle, par une politique d'épargne forcée qui réprimera la consommation intérieure pendant des années pour faire de la Corée du Sud à partir de 1985, le pays ayant le taux d'épargne le plus élevé dans le monde.
En fait pour un même produit, le prix intérieur était beaucoup plus élevé que le prix à l'exportation, réduisant par conséquent la consommation domestique.
Une politique qui a permis de canaliser toutes les ressources vers un système bancaire public centralisé. La Tunisie, pour sa part, ne parviendra pas à mettre en place une politique d'épargne nationale, suffisamment forte, pour auto-financer ses projets de développement nationaux sans avoir recours à l'emprunt extérieur.
Des conditions extérieures favorables à la Corée du Sud
La Corée du Sud, compte tenu de sa position géostratégique, a bénéficié du soutien inconditionnel du camp occidental.
Une alliance triangulaire Japon-Corée du Sud-USA s'est mise en place pour soutenir militairement et économiquement la Corée du Sud. Les USA ont beaucoup aidé la Corée du Sud dans les années 50 et 60 pour son industrialisation naissante en lançant un véritable plan Marshall à destination de ce pays.
Les marchés américains étaient également ouverts aux entreprises et produits sud-coréens. Le Japon, pour sa part, a fourni, à des conditions très avantageuses dans le cadre des réparations de guerre, les biens de production et les technologies nécessaires pour l'industrialisation.
Dans le cas tunisien, l'appui occidental à l'économie tunisienne fft également important mais pas aussi massif que celui accordé à la Corée du Sud, la Tunisie ayant privilégié le tourisme alors que les produits tunisiens restaient toujours soumis à des barrières douanières importantes sur le marché d'exportation européen jusqu'en 1995.
Un Etat visionnaire
En Corée du Sud, l'Etat conserve un rôle de stratège pour identifier les filières d'avenir et mettre en oeuvre sa politique économique grâce au monde des affaires. L'objectif étant de dépasser les autres pays dans chacun des domaines économiques sélectionnés. La Corée du Sud ne se contentera pas de son avantage de départ basé sur des faibles prix et un bas coot de la main d'œuvre pour orienter peu à peu sa compétitivité vers les domaines de la recherche et de l'innovation.
La Corée du Sud réussira, contrairement à la Tunisie, à développer ses propres marques pour monter graduellement en gamme refusant d'être une simple plate-forme de sous-traitance industrielle.
Pour mettre en oeuvre cette politique, la Corée du Sud s'appuiera sur ses grands conglomérats industriels ou Chaebols en Coréen. Ces Chaebols comme Samsung, LG, Hyundai ou Daewoo couvrent des secteurs variés allant de l'industrie aux services.
A titre d'exemple, Samsung possède des activités dans l'électronique, la téléphonie mais aussi, chose moins connue, dans le secteur du bâtiment, de l'automobile, de la construction navale ou des services (assurances, hôtels, etc..). A lui seul, ce groupe assure le cinquième des exportations sud-coréennes.
Grâce à ces conglomérats privés et en concertation avec les orientations de l'Etat, la Corée du Sud réussira à développer la recherche-développement, les industries de pointe, les semi conducteurs, la chimie de haute précision, la biotechnologie, l'aérospatiale et plus récemment les filières du nucléaire et des énergies vertes.
L'absence en Tunisie de grands groupes industriels qui sont indépendants des donneurs d'ordre étrangers et de réels partenariats publics/privées, comme il en est le cas pour la Corée du Sud, explique la difficulté de la Tunisie à monter en gamme et ce, en l'absence d'une réelle stratégie de recherche-développement.
L'éducation et le développement humain sont les principaux facteurs de croissance en Corée du Sud. L'enseignement est considéré, en effet, comme l'un des socles du développement de l'économie à travers la recherche et l'excellence.
L'éducation, c'est environ 17% du budget de l'Etat en 2007. Le pays compte ainsi 374 établissements d'enseignement supérieur dont 84% sont privés. Le système d'éducation coréen a la particularité de bien répartir les étudiants par filières selon les besoins économiques du pays, par exemple 32 pour cent des étudiants du supérieur suivent un cursus d'ingénieurs. En outre, les universités sont en étroite relation avec les centres de recherches et de développement des grandes entreprises ou chaebols coréens.
L'engagement des familles coréennes, la domination des structures privées d'enseignement supérieur font que les études en Corée sont un véritable investissement. Au final ce pays dispose d'un système éducatif de très haut niveau. Une excellence qui place la Corée du sud et la Finlande en haut du palmarès selon l'enquête internationale PISA sur l'éducation, une enquête menée chaque trois ans par l'OCDE. La Corée du Sud est classée au premier rang mondial pour les mathématiques et les sciences. Une excellence en matière de développement humain qui explique en partie le succès économique de la Corée.
Un modèle duquel la Tunisie pourrait s'inspirer dans ses futures orientations éducatives pour notamment favoriser davantage l'adéquation entre l'enseignement et le marché de l'emploi, d'une part, et relever les défis économiques et de développement du pays d'autre part.
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