TUNIS, 9 avr. 2010 (TAP) - Les nouvelles technologies de l'information et de la communication, tout en révolutionnant nos manières de garder le savoir nous placent devant de nouveaux défis. Mémoire gigantesque ou contre mémoire fragile des hommes? Maîtrise absolue du savoir dont nos ancêtres ont longtemps rêvé ou touche gigantesque qui se veut exhaustive de tout l'apport humain et de son ajout à la nature? Mémoire aliénante ou mémoire libératrice ? L'ambiguïté demeure. Peut-on la lever ou du moins l'élucider? C'est en ces termes que les organisateurs de la 12ème rencontre internationale de Carthage, prévue du 12 au 16 avril 2010 au siège de Beït al-Hikma à Carthage, évoquent la problématique de ''l'homme-mémoire'' placée au centre du débat auquel prendront part des universitaires et des chercheurs dans les domaines de la psychologie, de la philosophie, de l'histoire et de l'anthropologie, de Tunisie, Maroc, Arabie Saoudite, Liban, Iran, Congo, France et Italie. La rencontre s'articulera autour des axes suivants: * L'homme, sa mémoire et la temporalité. Durée et instant. * La multiplicité des temps: temps cosmique, temps sidéral, temps biologique, temps sociaux, la cité dans les temps. * Les dialectiques de l'histoire, Les politiques du temps, Le temps dans la cité. La mémoire et les identités collectives. * Les temps humains: souvenir, oubli, remords, repentir, nostalgie, anticipation, élan, projection dans l'avenir, les horizons de la destinée humaine. * Sculpter le temps. La vie intérieure. L'esthétique du temps. Mémoire libératrice et mémoire aliénante. Aujourd'hui, souligne le document de travail de la rencontre, nous vivons une ''drôle'' de civilisation largement bâtie sur la consommation et sur l'informatique. Une grande partie de nos acquisitions et de nos réalisations, sont de plus en plus imputables à ce nouvel ''ordre du temps '', ce qui tend par la force des choses à évacuer la ''mémoire'' intérieurement vécue, au profit de la mémoire techniquement structurée selon des systèmes de codes, de communications, de fichages et d'archives totalement inédits. La mémoire numérique est censée tout garder et effacer l'oubli. Mais une mémoire qui garde tout est-elle encore une mémoire ? N'est ce pas la '' nature ''de l'humain qui est blessée en plein coeur?