M. Abderrahim Zouari, ministre du Transport TUNIS, 25 mai 2010 (TAP) - Les moyens d'adaptation aux nouvelles législations règlementant les métiers de la mer, l'activité des transitaires et les défis nouveaux auxquels ces métiers sont confrontés, à la lumière des mutations que le secteur du transport maritime connaît, ont été au centre de "la conférence nationale des métiers de la mer et des transitaires", organisée mardi à Tunis. M. Abderrahim Zouari, ministre du Transport, a indiqué, à l'ouverture des travaux de cette rencontre que le nombre d'entreprises tunisiennes actives dans ce domaine s'élève à 500 entreprises contre 150 entreprises en 1995. La loi, de 2008, relative aux métiers de la mer et aux transitaires, a-t-il dit, est venue encourager le regroupement et la modernisation des méthodes de travail en prévision de la libéralisation des services. Le ministre a encore fait savoir que cette loi s'inscrit dans le cadre des réformes que le secteur maritime a connues et visant, notamment, à doubler la contribution de la flotte nationale au commerce extérieur pour la porter de 9 à 18% en 2014. Il a souligné, dans ce contexte, le souci du ministère de poursuivre l'application des mesures décidées, notamment celles portant sur la restructuration des métiers de la mer, en prévision de la libéralisation du secteur des services. M. Abderrahim Zouari a rappelé l'adhésion de la Tunisie au projet des autoroutes maritimes, après l'adoption du projet pilote qu'elle a présenté à l'Union Européenne (UE) sur un total de 12 projets méditerranéens. Ce projet relatif aux deux axes Radès-Marseille et Radès-Gênes repose, a précisé le ministre, sur l'intégration des modes de transport, l'encouragement à l'utilisation du transport ferroviaire et des technologies modernes, outre l'offre de services de qualité aux moindres coûts et dans les meilleurs délais. Il a mis en exergue le pari de la Tunisie sur le développement des services logistiques à travers l'adoption d'une stratégie cohérente dans ce domaine devant permettre de créer 35 mille emplois à court et moyen termes et de gagner 5 points au niveau du PIB. M.Zouari a mis l'accent sur l'importance de l'adhésion des professionnels dans le secteur du transport maritime aux diverses réformes décidées, les appelant à en tirer le meilleur profit. Le ministre leur a également recommandé de mettre à profit les opportunités de formation que l'Institut de formation dans les métiers de la mer offre et lesquels ont profité, jusqu'à ce jour aux entreprises publiques, à l'instar de la compagnie tunisienne de navigation (CTN), a affirmé le ministre. Plusieurs transitaires ont soulevé dans leurs interventions les difficultés auxquels ils font face lors de l'application de certains points du cahier des charges régissant la profession et devant entrer en vigueur en juillet 2010. Ils ont notamment évoqué la condition relative à la nécessité de disposer d'un espace de stockage de mille mètres carrés au port de Radès. M. Mokhtar Rachdi, directeur général de la marine marchande au ministère a affirmé que le cahier des charges a été élaboré avec le concours des gens de la profession, ajoutant que les réformes ont pour objectif d'inciter les transitaires à se regrouper afin de mieux faire face à la concurrence. M. Nabil Ben Abdallah, directeur général du groupement des manutentionnaires du centre, a évoqué la situation des ports de l'intérieur à l'instar de Sousse, Sfax et Bizerte, relevant l'absence de projets d'investissement et de programmes d'extension de ces ports. Il a recommandé de réviser les tarifs actuels de chargement et de former une main d'oeuvre dans les domaines du fret et du déchargement. M. Samir El Hakimi, président directeur général de l'Office national de la marine marchande et des ports (OMMP) a rappelé, pour sa part, le volume des investissements réalisés dans les ports tunisiens. En effet, a-t-il dit, un budget d'investissement d'une valeur de 60 millions de dinars a été alloué au cours de l'année 2009 pour le développement et l'adaptation des quais selon les spécificités techniques et les besoins de la région où le port est installé, outre la liaison des ports aux réseaux des transports ferroviaire et terrestre, de manière à garantir la fluidité de la circulation et l'exploitation optimale de l'infrastructure de base. Il a ajouté qu'un terminal de croisière a été réalisé au port de la Goulette pour le coût de 40 millions de dinars. M. Ali Khlifa, président directeur général de la CTN a fait remarquer que l'acquisition des navires rouliers "Amilcar" ET "Elyssa" s'inscrit dans le cadre de la concrétisation des objectifs du programme présidentiel pour le prochain quinquennat. Il a ajouté, qu'un mois seulement après cette acquisition, la CTN A pu transporter 5% des échanges commerciaux extérieurs, notamment les produits stratégiques. Plusieurs communications ayant respectivement pour thèmes "l'utilisation des technologies modernes dans la gestion des unités de fret et leur suivi" et "la liasse du transport et des mesures douanières" ont été présentées, au cours de cette conférence, organisée par le ministère du Transport avec le concours de l'union de l'industrie, du commerce et de l'artisanat.