Washington, 9 oct 2010 (tap) - Les sanctions ont renforcé l'Iran, qui compte désormais davantage sur lui-même et sur sa capacité à renforcer ses exportations non pétrolières, a assuré vendredi à Washington le ministre iranien des Finances, Shamseddin Hosseini. ''Après ces sanctions, nous avons une économie beaucoup plus forte'', a affirmé devant la presse le ministre, reconnaissant toutefois qu'elles avaient un impact sur l'économie iranienne. Mais, ''à cause de ces sanctions, nous comptons davantage sur nos ressources domestiques'', a-t-il assuré. Le ministre a ainsi affirmé que l'Iran avait augmenté de 23 pour cent ses exportations hors pétrole au cours du premier semestre par rapport à la même période de l'an dernier et de 24 pour cent ses importations. ''Les sanctions nous ont porté préjudice mais cela ne veut pas dire qu'elles nous ont blessés; quand les gens résolvent leurs problèmes, ils sont plus forts. Aujourd'hui nous sommes plus forts'', a-t-il dit. M. Hosseini a également assuré que son pays n'éprouvait aucune difficulté à se financer en dollars sur les marchés. ''Il n'y a aucun obstacle significatif à cela'', a-t-il insisté. ''Le monde est grand et les gens qui veulent commercer (avec nous) trouvent des moyens de transférer de l'argent'', a-t-il expliqué, ajoutant que sa présence à Washington lui avait permis de rencontrer des partenaires commerciaux de l'Iran. Le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté le 9 juin une nouvelle résolution renforçant les sanctions internationales contre l'Iran. Cette résolution, la sixième condamnant l'Iran depuis 2006, a été suivie de nouvelles sanctions unilatérales décidées séparément par les Etats Unis, l'Union européenne, l'Australie, le Canada, le Japon et la Corée du Sud. Ces sanctions visent en particulier le secteur énergétique de l'Iran qui tire du pétrole 80 pour cent de ses ressources en devises. Elles interdisent, notamment, tout investissement dans l'industrie pétrolière, gazière ou pétrochimique. Elles visent également les banques, les échanges financiers, les assurances et les sociétés maritimes iraniennes. De nombreux pays occidentaux soupçonnent l'Iran de chercher à développer, sous couvert de programme nucléaire civil, la bombe atomique.