TUNIS, 17 nov. 2009 (TAP) - A l'occasion de la célébration de Kairouan, capitale de la culture islamique en 2009, la Chaire Ben Ali pour le dialogue des civilisations et des religions a organisé, mardi, en collaboration avec l'université de Tunis-El Manar une table ronde internationale sur le thème «présence de Kairouan en Méditerranée», à la Cité des Sciences de Tunis jusqu'au 18 novembre puis, après demain, à Kairouan, avec la participation de plusieurs professeurs-chercheurs dans le domaine de l'histoire de la civilisation méditerranéenne de Tunisie et de l'étranger. Dr. Mohamed Hassine Fantar, titulaire de la Chaire Ben Ali pour le dialogue des civilisations et des religions a, dans une communication introductive, mis en exergue le rayonnement culturel et scientifique de Kairouan, en Andalousie, en Europe et au Maghreb. Il a, d'autre part, souligné la nécessité d'asseoir une base culturelle pour le projet de l'Union pour la Méditerranée afin de garantir sa durabilité, d'autant qu'il existe des éléments civilisationnels communs entre les peuples de la Méditerranée. De son côté, le poète Jaâfar Majed, coordinateur général de la manifestation «Kairouan, capitale de la culture islamique» a mis l'accent sur le rôle joué par Kairouan dans l'ancrage des valeurs scientifiques dans la civilisation méditerranéenne, citant la richesse du patrimoine civilisationnel de cette ville considérée comme une capitale religieuse et politique rayonnante en Méditerranée. Mme Gorska Elzbieta, arabisante spécialiste en linguistique arabe et dans les domaines de la grammaire et de la lexicologie (Pologne) a présenté une communication intitulée «l'Afrique du Nord à la lumière des recherches historiques et linguistiques du professeur Tadeusz Leiwicki, investigateur orientaliste polonais». Elle a indiqué que le travail de cet investigateur a porté notamment sur les dialectes arabes du Maghreb ainsi que sur les vestiges de la langue romane en Afrique du Nord, langue qui a survécu jusqu'au 11ème siècle malgré l'arabisation totale de cette région. M.Ali Hemrit (Tunisie) a fait une communication ayant pour titre: «entre Kairouan et la Sicile des liens politiques et osmose ethno-culturelle» dans laquelle il a expliqué ces liens établis depuis le 7ème siècle jusqu'à la fin du 11ème siècle. A cette époque, la Sicile faisait partie, politiquement, de Kairouan et connaissait un essor scientifique et littéraire indéniable. Pour sa part, Mme Monique Tillot (France), conférencière et communicatrice culturelle née à Carthage a parlé de la Sicile aux époques antique et médiévale. Par le verbe et l'image, elle a présenté les merveilles de la Sicile, terre de rencontre, d'intégration et de création, depuis la période phénico-punique jusqu'au moyen-âge arabo-normand. Pour la Tunisie, dit-t-elle, la Sicile n'est pas une contrée étrangère. Les liens sont mythologiques, historiques et culturels.