5 ans après le départ du président déchu Zine Abidine Ben Ali, la question des biens de sa famille et leur confiscation restent ouvertes. Les Tunisiens s'interrogent encore et toujours sur le sort des montants faramineux, propriétés, biens immobiliers, voitures, Yachts, comptes bancaires secrets ou déclarés, la liste des biens confisqués par l'Etat ne cesse de s'allonger touchant notamment des personnalités qui ne font pas partie de la famille de Ben Ali, d'où l'inquiétude de plusieurs hommes d'affaires qui demeurent encore interdites de voyage sans aucun chef d'inculpation. Toutefois, une information vient de troubler tout ce qui a été entrepris jusqu'ici. Le tribunal de Première Instance à Tunis a annulé le lundi 8 juin 2015, le décret-loi permettant la saisie des biens de la famille du Président déchu Ben Ali. Ce décret qui concerne 110 personnes est considéré nul puisque ni l'Assemblée nationale constituante ni l'ARP ne l'ont validé, selon le tribunal. Commentant cette information qui concerne de très pré son département, Hatem El Euchi ministre des domaines de l'Etat confirme que ce décret n'a été adopté ni par l'ancien parlement, ni par l'Assemblée nationale constituante et ne concerne, en plus des Ben Ali, une liste d'une centaine de personnes, dont certaines sont victimes d'injustice et que pour remédier à cette situation il faut traiter au cas par cas au niveau du tribunal administratif sans annuler, pour autant, le décret. Et d'ajouter que toute annulation de cette loi serait « grave et choquante » car les montants de dédommagements dépasseraient les budgets de l'Etat. Dans une déclaration à une radio locale, M. Foued Mbazâa, ex-président de la république a assuré pour sa part, que la ratification du décret de loi des biens confisqués a été bloquée précisant que le président Moncef Marzouki, qui a été investit une semaine après la création de l'ANC, aurait dû le présenter devant l'assemblée Nationale Constituante (ANC). Pour remédier à cette situation emblématique, Hatem El Euchi évoque la possibilité que le gouvernement interjeté appel et en cas de besoin porte l'affaire devant le tribunal de cassation. Rappelons que la plainte contre cette loi a été introduite par Belhassen Trabelsi, frère de l'épouse de l'ancien chef d'Etat. Elle visait la présidence du gouvernement. La décision de justice, rendue en première instance, ouvre à Ben Ali et à sa famille la possibilité de demander la restitution de leurs biens, voire réclamer des dédommagements. Lors de son intervention aujourd'hui, jeudi 11 juin 2015 à la conférence autour de la planification stratégique, Béji Caid Essebsi a réitéré son appel pour une réconciliation nationale seule alternative permettant au pays de sortir de l'impasse économique et sécuritaire. Cette proposition serait-elle la réponse idoine aux maux dont souffre la Tunisie ?