Il y a chez nous encore des «trucs» qui vous laissent pantois et vous font sortir de vos gonds Comme par exemple la position à prendre vis-à-vis de ce qui se passe en Libye. Nous autres Tunisiens sommes les premiers concernés par le drame libyen et par la révolution dans le pays d'Omar El Mokhtar. Nous connaissons les atrocités du régime de Kadhafi et ses extravagances. Nous connaissons les galères du peuple libyen et la honte de ses élites et de ses patriotes sincères quand on évoquait avec eux le gâchis de cette «révolution du Fateh» qui a tourné au pire cauchemar. Il y a eu ensuite le 17 février (2011) : les premières manifestations auxquelles ont répondu et Kadhafi et son fils. Il a tout de suite ordonné de massacrer les manifestants qu'il a qualifiés de «rats» Ce monsieur qui, pendant 42 ans, nous a vendu et revendu sa soupe soi-disant «nationaliste» arabe et révolutionnaire sur les pas de Nasser, ouvre le feu des tanks sur sa population. Désolé, mais on ne peut pas tolérer aujourd'hui qu'on vienne nous parler de solidarité arabe et je ne sais quelle souveraineté d'un peuple arabe. Le seul peuple arabe en Libye est le peuple que les «Kataeb» sont en train de massacrer. Nous sommes avec le peuple libyen. Nous ne pouvons être qu'avec le peuple libyen. C'est vrai que nous ne sommes pas dupes et que nous savons que les salafistes, les islamistes et autres barbus pullulent dans les coins et les recoins de Benghazi, mais nous faisons confiance au peuple libyen pour faire le ménage après le départ de Kadhafi. Car demain ou après demain, il partira! Idem pour l'autre régime soi-disant «nationaliste arabe» de Damas. Le régime que le vieux renard de Hafez Assad a mis en place est un régime totalitaire d'une trempe stalinienne. Il suffit de lire quelques romans syriens ou irakiens pour savoir et connaître la nature de ces deux régimes «frères ennemis» qui nous ont abusés des années durant par leur rhétorique «baathistes», par leur discours sur la Palestine et par leur soi-disant lutte pour la dignité de la nation depuis 1967. Le Golan est occupé par Israël et pas une seule cartouche n'a été tirée sur les Israéliens Mais en un mois, le régime de Bachar, le fils de son père, a fait massacrer de centaines de Syriens. Qu'il «Dégage» et vite. Nous sommes tous avec le peuple syrien et nous sommes sûrs que le petit Assad ne tiendra pas le coup face à son peuple en colère Il n'est plus permis aujourd'hui, particulièrement en Tunisie, le pays de la première révolution arabe, que des gens viennent se solidariser avec des régimes honnis par leur peuple ou des régimes comme celui du Yémen, qui sont le principal obstacle au développement politique, économique et social de nos pays. Le nationalisme arabe, le vrai aujourd'hui, devrait d'abord faire son mea culpa pour avoir, des années durant, toléré et accepté les compromissions avec ces régimes policiers et corrompus au nom d'une soi-disant fraternité révolutionnaire.