15h le 6 mai, avenue Bourguiba à Tunis: rien! Un gros dispositif de police, certes, mais pas de manifs, ni de lacrymos. Un peu de grabuge quand même du côté de l'avenue de Paris et au voisinage de la station République où petite plaisanterie a vite tourné au vinaigre avec les policiers en tenue des grands jours (casques, matraques, fumigènes parfum vanille...) pourchassant des manifestants venus se faire l'écho des ''révélations'' de Raj'hi. En tout cas, on n'a pas vu la catastrophe totale que beaucoup prédisaient après les propos irrationnels (de quelque angle que l'on se place pour les observer) de ''Super Frahat''. Soyons sérieux... C'est comme s'il avait choisi avec soin tous les sujets à propos desquels il savait pertinemment que tout le monde allait lui tirer dessus, d'une manière ou d'une autre: l'armée, le régionalisme, le mythe du gouvernement de l'ombre... tout y est passé y compris la théorie du complot. Mais vous y croyez, vous, que le général Rachid Ammar soit allé au Qatar rencontrer Ben Ali? C'est une bien médiocre compréhension de l'honneur de l'officier qui est le vrai garant de la Révolution (car, avez-vous oublié, il a dit 'non' au moment critique où le pouvoir voulait décimer les Tunisiens?). Et cette histoire sordide de scénario à la FIS algérien, cette démoniaque affaire de Sahéliens qui se prépareraient à prendre le pouvoir, cette duperie d'un Caïd Essebsi qui serait aux ordres de je ne sais qui... Mais le bonhomme n'est pas bête. Il sait très bien que c'est trop gros pour être gobé et que la seule et unique chose à en attendre n'est rien d'autre que la polémique. Alors pourquoi? Nous avons une version très terre-à-terre. Soyons francs: on l'avait un peu oublié! Il était ''Super Farhat'' sur Facebook alors que Facebook était devenu (avec Twitter) le cœur battant de la Tunisie. Il était le chouchou de tous les Tunisiens après un passage sans précédant à la télévision où il avait séduit et convaincu. Il était le chouchou de M. Ghannouchi... Bref, il était en vitrine. Et puis le voilà brusquement dans le frigo des droits de l'homme, plus du tout mais alors, pas du tout, sous les projecteurs...! Vous connaissez Samson et Dalila: ''Sur moi et sur mes ennemis, ô Seigneur!''