Farid Ben Jha : Anas Hmaidi bloque les dossiers des justiciables    La Steg dément l'augementation de ses tarifs    Démarrage de la 28e édition du Festival des roses à l'Ariana    Comprendre les causes profondes de l'accumulation de Graisse Abdominale    Météo de ce dimanche    Chute historique de la natalité aux Etats-Unis    Quelles sont les 10 interdictions imposées au Président Américain pour raisons de sécurité ?    Arrestation en Afrique du Sud d'un Allemand impliqué dans un réseau de trafic d'êtres humains    Le Liban a-t-il reçu des "pot-de-vin européen" pour garder les réfugiés syriens sur son territoire ?    Palmarès des Comar d'Or 2024    2 pays arabe dans le classement mondial de la consommation de thé par habitant en 2022    28e édition des Prix littéraires COMAR D'Or 2023-2024 : Les prix décernés aux meilleurs auteurs    Prix Khalifa pour l'éducation 2024 : Une tunisienne récompensée    Mobilisation étudiante mondiale croissante : Situation pays par pays    Ligue 1 pro (play-offs et play-out) : résultats des matches du samedi et classements    L'AMT dénonce des pratiques visant à restreindre ses activités    La Marsa : les unités sécuritaires évacuent les migrants qui squattent le complexe de la jeunesse    Le chef de l'ONU "choqué par le nombre de journalistes tués" à G-a-z-a    Korba: Les producteurs de pommes de terre lancent un cri d'alarme [Vidéo]    Pluies torrentielles dans le sud du Brésil: Au moins 37 morts    AVIS D'APPEL D'OFFRES N° 05/2024    Fatma Thabet Chiboub : le déficit énergétique est devenu un fardeau pour l'Etat    Quinzième session du Sommet islamique à Banjul, en Gambie : Nabil Ammar préside la délégation tunisienne    Journée nationale de la diplomatie : Défendre plus que jamais les intérêts nationaux    Un juge menace les membres du conseil de discipline du collège de Bouficha    Médicaments : La pénurie, un enjeu de santé publique    Accidents de la route : Les dangers de la distraction au volant !    Forum économique Tuniso-Turc : Pour un partenariat gagnant-gagnant entre les entreprises tunisiennes et turques    Zarzis Smart Center-Université : De nouveaux liens s'établissent    Météo : Ciel clair à peu nuageux sur la plupart des régions    Jalel Ben Tkaya et Zied Tlemcani font appel contre la décision de rejet de leurs listes : Un baroud d'honneur, pas plus    Le Pentagone commente l'entrée des forces russes dans une base américaine au Niger    Anouar Ayed n'est plus l'entraîneur de l'ESS    Le taekwondoïste tunisien Khalil Jendoubi sacré meilleur sportif arabe pour la saison 2023-2024    La CAF dévoile les dates de la finale entre l'EST et Al Ahly    Prix FABA de littérature 2024 : ouverture de l'appel à candidature    Tunisie: Ce dimanche, accès gratuit aux musées    Section VR de GCFen : Un RDV fixe qui explore des histoires de drames et d'espoir en 2024    «La Quête de l'Espoir Sublime» de Héla Jenayah Tekali comme récit de voyage    La Tunisie veut protéger et sauver son patrimoine architectural avec une loi    Le CA reçoit le CSS ce dimanche : Le cœur à l'ouvrage...    Le CSS accroche l'EST dans son arène : Un premier pas important    En bref    USA : un campement d'étudiants dénonçant l'agression sioniste contre la Palestine démantelé    Les écoles et les entreprises ferment de nouveau aux Emirats    Giorgia Meloni reçoit le roi Abdallah II de Jordanie au palais Chigi à Rome    Palestine: Pour un simple statut d'observateur aux Nations Unies!    Adhésion de la Palestine à l'ONU: La Tunisie regrette l'échec du projet de résolution porté par l'Algérie    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Afrique - Tunisie: Pourquoi ce qui se passe au nord du Mali nous concerne!
Publié dans WMC actualités le 15 - 04 - 2012

Le Mali, certes c'est loin. Plus de 3.000 kilomètres nous séparent de ce pays africain. Mais, selon de nombreux analystes, si les indépendantistes du nord de ce pays arrivent à s'implanter durablement sur cette partie (environ deux tiers du Mali équivalent à 900.000 Km2),et y créent un Etat, il y a risque de voir l'onde de choc de l'islamisme violent et criminel déstabiliser une bonne partie de l'Afrique. Et les pays de l'Afrique de l'Ouest et son voisin du Nord, l'Algérie, ne sont pas les seuls concernés ; les pays situés dans leur périphérie le sont également et qui peuvent être exposés à une vague déferlante de terrorisme.
«La Tunisie dénonce l'attaque contre le consulat d'Algérie à Gao au nord-est du Mali et l'enlèvement du consul algérien et de six membres de sa mission par un groupe non identifié. Il s'agit là d'actes qui sont contraires aux coutumes internationales et aux deux conventions de Vienne».
Le communiqué diffusé, vendredi 6 avril 2012, par le ministère tunisien des Affaires étrangères, poursuit en ces termes: «La Tunisie réaffirme son attachement absolu au principe du respect de la légitimité constitutionnelle et à la préservation de l'intégrité territoriale du Mali ainsi que de sa sécurité et de sa stabilité».
Le citoyen tunisien, qui prend connaissance de ce communiqué, applaudit. La Tunisie ne pouvait pas ne pas manifester sa solidarité à l'égard de l'Algérie voisine. Un pays avec lequel la Tunisie est liée par une véritable communauté de destin.
Menace pour la sécurité de la Tunisie
Certes, mais ce qui se passe, depuis l'installation, en mars-avril 2012, d'un nouveau pouvoir indépendantiste au nord du Mali, ne peut qu'intéresser au premier chef la Tunisie. En effet, même si notre pays n'a pas de frontière avec le Mali situé à plus de 3.000 Km des frontières de notre pays-, les indépendantistes qui règnent sur Kidal, Gao et Tombouctou, peuvent menacer la sécurité de notre pays.
Le Mali est un pays frontalier de l'Algérie. La frontière entre ces deux pays est longue de 1.375 Km et est, par endroits, poreuse. Les habitants des deux côtés de la frontière, qui connaissent le moindre arpent de terre et la moindre dune comme le moindre palmier et le moindre caillou, traversent, chaque jour, de longues distances dans les deux sens, depuis des siècles du reste, en déjouant tous les contrôles des douaniers et de l'armée, dont la présence a été renforcée ces dernières années.
Poreuse, la frontière l'est, par ailleurs, avec les nombreux autres pays frontaliers du Mali: le Niger, le Burkina Faso, la Côte d'Ivoire, la Guinée, la Mauritanie et le Sénégal. Cette position centrale du Mali constitue d'ailleurs une source d'inquiétude. Elle fait de ce pays un véritable carrefour qui favorise des déplacements dans tous les sens. Les contrôles sont menés, souvent avec des moyens sophistiqués: rien n'y fait, les passoires existent. Cette vaste sous-région du Continent noir a été du reste toujours appelée par les géographes médiévaux arabes «Bled-es-siba» (pays du désordre), caractérisée par la présence de tribus jalouses de leur indépendance et marquée par une dilution des frontières et une grande mobilité des hommes.
Inutile de préciser que des empêcheurs de tourner en rond ont saisi les avantages que leur procurent les vastes espaces désertiques de cette zone. Ils la fréquentent assidûment, depuis au moins une dizaine d'années notamment depuis que les riverains et la communauté internationale ont resserré l'étau autour des adeptes du jihadisme violent et criminel-, dans ce vaste territoire au climat en partie saharien, et les zones frontalières qui l'entourent, un terreau pour préparer l'avènement d'un ordre islamiste «nouveau» dans la région.
Avec camps d'entraînement et stockage d'armes. Les Etats-Unis d'Amérique ont créé, en juillet 2008, un commandement unifié pour l'Afrique dont l'acronyme est AFRICOM, avec l'objectif précisément de coordonner les activités militaires dans le Sahara africain. Il compte 3.600 hommes. La France dispose également de forces spéciales dédiées à une intervention dans le Sahel africain. Elles sont positionnées en Côte d'Ivoire et à Djibouti.
Drogue, armes, rapt d'étrangers…
Mais aussi trafics en tous genres. Drogue (notamment la cocaïne en provenance d'Amérique du sud), armes, rapt d'étrangers avec demandes de rançon, braquages… les occupants des lieux ne reculent devant rien. Comment en effet ont-ils pu financer les armes dont ils disposent et le «nouvel» establishment auxquels ils aspirent? Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) réclame "au moins 90 millions d'euros" (imaginez 180 milliards de nos millimes) de rançon pour la libération de quatre Français enlevés en septembre 2010 au Niger. Une manne capable de financer les quelque …100.000 fusils Kalachnikovs qui circulent dans cette zone qui constitue «une poudrière démographique»: le taux de croissance de la population serait de 3,5%. Et qui se trouve être très riche en ressources naturelles: phosphates, uranium, fer, cuivre, pétrole, cuivre, étain, sel et or. Un élément central pour opérer une analyse géopolitique.
Le canevas dressé plus haut donne toute la mesure des dangers qui guettent la Tunisie notamment ceux qui peuvent provenir de la frontière avec la Libye somme toute proche: la frontière entre l'Algérie et la Lybie deux pays voisins de la Tunis, faut-il le rappeler?- est longue de quelque 900 kilomètres. Or, certaines régions libyennes situées de l'autre côté de la frontière algérienne sont gagnées par le chaos.
Dans ce contexte, les activistes du MNLA (Mouvement national de libération de l'Azawad), qui occupent aujourd'hui le devant de l'actualité dans le nord du Mali et qui ont été rejoints par les hommes du groupe touareg d'Ansar Eddine d'Iyag d'Ag Ghaly -de tendance intégriste-, le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (MUJAO, «filiale» de l'AQMI) ont longtemps bénéficié d'un soutien financier de taille du régime de l'ancien dirigeant libyen Kadhafi. Des guerriers Touareg ont servi même dans l'armée libyenne avant la révolution du 17 février 2011. Des sources dignes de foi indiquent que 400 d'entre eux ont rejoint les rangs d'Ansar Eddine. C'est dire que ces guerriers ont encore- de solides relations en Libye.
En clair: selon de nombreux analystes, si les indépendantistes du nord malien arrivent à s'implanter durablement dans ce territoire, il y a risque de voir l'onde de choc de l'islamisme violent et criminel avoir un pied à terre en Afrique. Et les pays de l'Afrique de l'Ouest et son voisin algérien, qui se doivent de gérer la crise malienne, qui a une influence directe sur leur sécurité nationale, ne sont pas les seuls concernés. Sont concernés également les pays situés dans leur périphérie qui peuvent être exposés à une vague déferlante de terrorisme: le Maroc, la Tunisie, le Niger, le Tchad,… Et même bien au-delà.
Ne l'oublions pas: en février 2008, l'AQMI a kidnappé sur le territoire tunisien deux touristes autrichiens (Wolfgang Ebner, 51 ans, et sa compagne Andrea Kloiber, 44 ans) pour les guider aux confins du Mali. Les ravisseurs avaient également demandé le versement d'une rançon de 5 millions d'euros (10 milliards de nos millimes), ensuite réduite à 2 millions d'euros (4 milliards de millimes). Ils ont été libérés en octobre de la même année.
L'affaire qui a, alors, déferlé la chronique, s'était déroulée dans un contexte différent. Aussi bien la Libye qu'en Tunisie, la situation sécuritaire était meilleure. Du moins en apparence. Que dire aujourd'hui? Vendredi 6 avril 2012, le jour où le département tunisien des Affaires étrangères diffusait son communiqué sur la situation au Mali, cinq Tunisiens s'adonnant au commerce des hydrocarbures étaient kidnappés par des hommes en armes à la frontière tuniso-libyenne. Le pire ne peut-il pas être envisagé?


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.