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Partenariat BCT - Banque de France:
Traquer l'inflation
Publié dans WMC actualités le 25 - 05 - 2013

Quelle politique monétaire pour l'avenir? La BCT a implémenté le dispositif de prévision de la Banque de France. Elle est en mesure de rendre la politique monétaire plus transparente, plus crédible et surtout plus efficace dans la maîtrise des prix, protégeant ainsi la valeur de la monnaie. Le but est d'aider les opérateurs économiques à intégrer les anticipations inflationnistes dans leur calcul économique. Ce faisant, on va vers la modernisation du marché des capitaux et la courbe des taux monétaires est à l'horizon.
Prédire la conjoncture revient à prédire la conjoncture. C'est une façon de se donner une vision de l'évolution de l'économie réelle. C'est un travail technique et la Banque centrale de Tunisie, dans le cadre d'un partenariat avec la Banque de France, a implémenté cette expertise.
Ce travail de jumelage a nécessité 24 mois de travail, mobilisé 40 experts français et européens, coûté 1,1 million d'euros (2,3 millions de dinars), pris en charge par l'UE dans le cadre du Plan d'action de voisinage. L'effort de transfert a été également coordonné avec les Banques centrales, européenne, suédoise et anglaise.
L'INSEE s'est mis de la partie et la Banque centrale de Pologne, qui a bénéficié d'une assistance similaire, était de la partie. A l'occasion de la fin de cette mission et une fois que le programme est à présent opérationnel, Chedly Ayari a présidé un séminaire auquel ont assisté notamment Laura Baeza-Giralt, ambassadeur de l'UE, et Anne le Lorier, premier sous-gouverneur de la Banque de France.
Ainsi outillée, la BCT peut, désormais, moderniser la politique monétaire montrant que cela rejaillirait sur la compétitivité du secteur bancaire, l'optimisation du marché des capitaux et améliorer les comportements des opérateurs.
Cibler l'inflation par les taux réels, c'est dépassé
Il est un consensus assez largement partagé dans le monde quant au rôle des Banques centrales. Elles sont exclusivement ou prioritairement, selon les écoles de pensée, chargées de garantir la stabilité des prix et par conséquent la valeur de la monnaie.
Deux grandes écoles coexistent. La Banque centrale européenne, sous l'impulsion de Wim Duisenberg, puis de Jean Claude Trichet, s'est tenue à cibler l'inflation avec un objectif précis, celui de 2% maxi. La Fed (la Banque centrale américaine), pour sa part, va plus loin. Elle cible l'inflation, mais dans une fourchette et fait davantage puisqu'elle s'emploie à soutenir la croissance.
La première se contente de favoriser un climat propice à la croissance. La seconde y prend part activement. La différence est que la première se contente, simplement, de veiller à ce que le taux d'intérêt réel soit positif. Cet instrument a du bon. Mais on a vu qu'il peut présenter des dommages collatéraux. Sans vouloir lui chercher des poux dans la tête, certains observateurs considèrent qu'il incite les opérateurs économiques, appâtés par les rendements élevés, à prendre des postions excessives. Cela peut être contreproductif en période de crise comme on l'a vu, en 2008.
Enfin, cette école a fait son temps, disent les conjoncturistes. Ces derniers regardent vers une autre démarche techniquement plus affinée.
Cibler le PIB nominal : anticiper le trend de croissance
Ainsi que l'expliqueront Mohamed Salah Souilem, DG de la politique monétaire à la BCT, et Laurent Paul, adjoint au directeur de la coopération internationale à la Banque de France, les deux teams leaders du projet de partenariat, baptisé “projet de jumelage“ -car il procède à un transfert réel d'une expertise certaine- un saut de palier a été réalisé.
La BCT, qui se contentait, jusque-là, d'une politique monétaire basée sur le change fixe et le ciblage d'agrégats monétaires, peut désormais aller vers le ciblage du PIB nominal. Elle possède, à présent, des modèles statistiques et économétriques du niveau de ce qui fonctionne auprès des plus importantes Banques centrales du monde, soit le peloton du top européen du G8, à savoir la Suède, la France et la Grande-Bretagne.
Ces modèles se nourrissent de bases de données extrêmement fournies. On collecterait 5.000 variables économiques et financières nationale et internationale. Elles sont moulinées dans des modèles économétriques et statistiques qui permettent d'anticiper le trend de croissance.
Dès lors qu'on a cette vision de la conjoncture, la politique monétaire, affirment les deux responsables centraux, se met en perspective. Le moulinage statistique c'est pour désaisonnaliser les données, compte tenu des spécificités tunisiennes. C'est aussi pour connaître l'inflation sous-jacente et dériver les pulsions monétaires adéquates.
C'est également la connaissance de la croissance potentielle et voir si la conjoncture s'annonce sous l'angle de la surchauffe ou de la reprise pour décider s'il faut être laxiste ou restrictif.
Décider du taux directeur, en connaissance de cause
La lecture du trend donne, selon des modes de calcul, telle la loi de Taylor, le taux directeur théorique. A partir de là, les décideurs peuvent arrêter le taux directeur qui sera appliqué par la BCT. Il arrive, comme l'a expliqué Tomas Lyziak, directeur de la recherche macro-économique à la Banque centrale de Pologne, que les deux soient en décalage. Mais cela est laissé à l'appréciation des responsables et dirigeants. On agira donc en connaissance de cause et avec une relative fiabilité. Dès les premiers mois, les argentiers polonais ont enregistré une meilleure maîtrise de leur politique monétaire.
Enfin la courbe des taux
La portée de la modernisation de la politique monétaire ne s'arrêtera pas là, parce que la prédiction du PIB nominal, comme l'a expliqué Françoise Drumetz, est aussi une modernisation du marché monétaire qui rejaillira sur l'interbancaire. Elle ajoutera que la transmission fluide des impulsions monétaires aidera à optimiser les conditions d'échange sur le marché interbancaire.
Mohamed Rekik, vice-gouverneur à la BCT, qui a modéré le séminaire, précisera que les instruments et les procédures évolueront de sorte qu'une courbe des taux monétaires soit désormais à notre portée. La libéralisation financière est devant nous, ajoutera-t-il. On se détacherait de la sorte de l'emprise du Taux du Marché Monétaire (TMM) pour avoir des taux appropriés aux maturités des crédits.
Quid des pré-requis?
L'ennui est que tout cet attirail statistique et ce dispositif de prévisions nécessitent, a dit le gouverneur, une stabilité macroéconomique. Or, l'inflation a grimpé à plus de 6% sur le premier quart de 2013. Les déficits jumeaux se creusent, celui budgétaire est voisin de 6%. Et les réserves de change tombent à 94 jours. Outre cela, la politique économique n'a pas sa profondeur de vision de long terme.
Par ailleurs, la coordination de la politique budgétaire avec la politique monétaire n'est pas encore assurée.
Indépendant, le gouverneur se veut collaboratif mais jamais complaisant. C'est tout à son crédit.


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