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Lire et comprendre l'actualité tunisienne…
Publié dans WMC actualités le 03 - 08 - 2013

La situation est explosive en Tunisie où un sit-in gigantesque se tient au Bardo depuis des jours groupant des dizaines de milliers de manifestants soutenus par la société civile et une opposition qui se soude les coudes et s'apprête à jouer son va-tout: faire tomber le gouvernement et revendiquer la dissolution de l'Anc.
Entre samedi et dimanche, les pros et anti «Charriya» organisent à tour de rôle des mégas manifestations afin de faire sentir leur poids au camp adverse.
Le point de la situation pour essayer de comprendre.
Ennahdha réagit et agit
Ennahdha au pouvoir est ébranlé suite à l'assassinat du député Mohamed Brahmi et trouve son image érodée en cette phase de transition. Bien qu'encore assez soutenu par ses partenaires au sein de la Troïka, le parti islamiste chancelle mais ne cède pas. Fragilisé par l'exercice du pouvoir, sa popularité est en baisse et les sondages le disent au plus bas.
Ennahdha traverse une crise semblable à celle qui a suivi le meurtre de Chokri Belaid qui a fini par faire tomber le gouvernement de Hamadi Jebali… en pire.
Depuis son arrivée au pouvoir, sa légitimité n'a jamais été autant remise en cause. Les fronts qu'elle doit affronter sont nombreux et s'articulent autour de nombreuses grèves, du sit-in du Bardo, de la mise en place de nouvelles structures qui se substituent à celles en place dans diverses régions, du renvoi de certains gouverneurs par des foules en colère, de la crise économique qui fragilise les foyers, des tensions et divisions entre les populations …
Ennahdha résiste et tente de désamorcer les bombes sauf que cette fois-ci elles sont bien trop nombreuses à exploser.
Le parti islamiste subissant de plein fouet les répercussions de ce qui se passe en Egypte, sait qu'il ne peut garder l'exécutif sans concessions et continue d'estimer que la dissolution de l'ANC est une ligne rouge indiscutable.
Cependant, isolé il sait aussi qu'il ne pourra gouverner seul que dans la confrontation qui plombera la transition et l'isolera davantage du monde extérieur dont il a besoin pour faire redémarrer l'économie et accepter le modèle qu'il peine à inventer.
Mais jusqu'où ira le mouvement Ennahdha afin de ne pas perdre la face ni le pouvoir? Laissera-t-il tomber la tête du chef du gouvernement? Acceptera-t-il de renoncer au pouvoir pour réanimer le parti et penser aux prochaines étapes?
Soufflant le chaud et le froid, le parti islamiste alterne toujours les discours mielleux et agressifs. Il a besoin d'alimenter autant la division que la peur pour perdurer. Après avoir cédé à la panique, il cherche à gagner du temps et le voici un peu plus rassuré puisqu'il est parvenu à trouver la brèche avec certains partis de l'opposition qui ne voient pas la nécessité de dissoudre l'ANC. Et donc rompent déjà cette frêle solidarité de l'opposition à peine constituée.
Quid d'un gouvernement d'union nationale, de salut national, de compétences…
Pendant que des ratissages de grande envergure se tiennent du côté du Mont Chaambi où 8 soldats ont été tués dont 5 égorgés, le pays est livré à une vague de violences et terrorisme qui plombe l'ambiance générale dans le pays et plonge les populations dans la peur, les politiques discutent et négocient.
Différentes organisations dont les plus importantes comme la syndicale patronale, la Ligue tunisienne des droits de l'homme, la syndicale ouvrière appellent à la démission du gouvernement.
Ali Larayedh, chef du gouvernement, durant ses dernières déclarations, n'a eu de cesse d'affirmer qu'il ne démissionnerait pas, que son équipe n'était guère responsable et criait à la manipulation en pointant du doigt la contrerévolution. Entre temps, de nombreux ministres de son propre parti affirment que la dissolution du gouvernement autant que le départ de son chef étaient tout à fait négociables.
De toute façon, coupé des partenaires sociaux, ce gouvernement est décrédibilisé et subit diverses pressions dont celle de l'UGTT qui lui a donné un sursis de quelques jours avant un jour de grève qui se tiendra le 5 août.
Entre temps, des négociations sont encore en cours concernant le gouvernement. Elles portent sur soit un léger remaniement ou, et de moins en moins selon certaines indiscrétions, un changement radical de l'exécutif.
Ceci dit, peu importe les nominations et les formules, il est indéniable que des têtes vont tomber pour désamorcer les rancœurs et calmer les esprits. Peu importe les diverses formules pour la nouvelle gouvernance de la Tunisie, la question est de savoir si la confiance peut revenir pour amorcer les prochaines étapes.
Que se passe-t-il à l'ANC? Combien de députés en sont démissionnaires?
Vendredi 26 juillet, ils étaient 42 députés à annoncer le gel de leurs activités au sein de l'ANC. A ce jour, on en dénombre plus d'une soixantaine selon la liste la plus fiable.
Dans les couloirs, on estime le noyau dur à une quarantaine d'élus. Dans l'euphorie du mouvement «Irhal», le nombre des élus démissionnaires avait grimpé à soixante douze. S'il ne fait aucun doute que certains élus sont victimes de diverses pressions, certaines rumeurs prétendent que des sommes assez conséquentes sont même proposées à certains élus afin qu'ils reviennent sur leurs décisions.
La bataille des chiffres est menée par Ennahdha autant que par l'opposition afin de minimiser le mouvement pour les premiers et ramener l'opinion publique vers elle pour les seconds.
L'ANC peut-elle continuer à travailler sans les démissionnaires?
Oui. En gros, Ennahdha est maitresse de l'ANC avec un bloc qui pèse 109 députes.
Mustapha Ben Jaafar, qui s'est adressé aux élus démissionnaires, tente de peser de tout son poids pour ne pas faire l'ultime affront, celui de reprendre le travail et les séances plénières au Bardo. Cela serait pour certains élus du bloc démocratique un point de non retour.
La partie majoritaire grogne mais le président de l'ANC résiste encore. Mardi prochain se tiendra une plénière pour parler de la prestation du gouvernement. En attendant, de nombreuses tractations sont en cours.
Irhal, un mouvement populaire
Pour la société civile, Irhal est le seul espoir de peser sur la transition démocratique en Tunisie. Hormis l'opposition, on y trouve tous les déçus de la révolution et de la classe politique dans son ensemble.
Issu d'un mouvement inspiré du modèle égyptien, le sit-in du Bardo fait des émules dans les régions du pays et résiste aux diverses tentatives de désamorçage, de minage, de décrédibilisassions, de manipulations…
Irhal met son curseur sur le sauvetage de la Tunisie, de l'intégrité du pays et de son drapeau en voulant l'extirper des mains de l'ANC qu'elle juge caduque, incompétente et illégitime.
De l'avis de la partie adverse, Irahl est loin d'être considéré comme un mouvement populaire puisque qu'on l'assimile à un «club» et à une manouvre de la contrerévolution.
En attendant, Irhal résiste. Résistera-t-il à la déception de certains partis de l'opposition qui négocient sur ce que les manifestants jugent comme étant non négociable?
Irhal, le gouvernement, l'opposition et la Tunisie sont suspendus à l'évolution des événements des prochains jours. L'avenir du pays, de la transition et des Tunisiens se joue à quelques jours de l'aïd.


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