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Tunisie Economie:
La Troïka et sa “dette odieuse“
Publié dans WMC actualités le 15 - 03 - 2014

La transition s'est accompagnée d'une gestion calamiteuse des finances publiques. Au mépris de l'investissement, on a financé la consommation, faisant vivre le pays à crédit. La Troïka, pour avoir duré le plus longtemps que prévu, assume la plus grosse part de ce passif périlleux.
Comment lui faire endosser sa responsabilité?
Le bilan des finances publiques sur les trois dernières années s'est soldé par un dérapage abyssal. Une gestion désastreuse, loin de tous repères de planification. Et puis, il y a eu cette déconfiture du plan de Go&stop. Un coup de starter, qui a mal tourné.
Les comptes de la nation se trouvent plombés et pour longtemps, ajouterions-nous. Au final, les politiques budgétaires interventionnistes nous ont coûté une ardoise de 25 milliards de dinars de dette supplémentaire. Toute cette manne partie en fumée, quel gâchis. Adieu croissance inclusive et équilibre régional. Adieu investissement public. Outre ce lest d'une dette accablante, on découvre un déficit budgétaire dissimulé. Lui aussi colossal. Pour l'exercice en cours, on est proche de 12 milliards de dinars que des 7,5 prévus dans la loi de finances de 2014 du gouvernement Laareydh.
En trois ans de transition avec plus de deux ans de gouvernement de Troïka, le pays a réussi l'exploit de manger le capital, mettant ses comptes publics dans le rouge.
Une politique budgétaire hasardeuse
Les caisses de l'Etat sont désespérément vides. Le taux d'endettement culmine autour de 50% du PIB. Avec une solvabilité saturée et un rating spéculatif, le pays verra son budget constamment sous tension. Si l'option expansionniste était de rigueur, l'allocation des ressources était mal répartie.
Geste inconscient ou comportement prémédité? On peut pardonner aux deux premiers gouvernements post-révolution, à savoir celui de Mohamed Ghannouchi ainsi que celui de Béji Caïd Essebsi, leurs écarts, parce qu'ils agissaient sous la tyrannie de l'urgence. Et après tout, il s'agissait de gouvernement de fortune, qui se sont trouvés dans l'œil du cyclone révolutionnaire, avec pour seule consigne de maintenir le pays la tête hors de l'eau.
Mais la Troïka ne peut bénéficier de ce préjugé favorable. Sa politique budgétaire a été élaborée dans un environnement apaisé. Elle a donc été mûrement réfléchie. Elle ne peut se défausser de ses choix sur aucune partie.
La Troïka a la responsabilité de la loi de finances complémentaire de 2012, et des deux lois successives de 2013 et de 2014. Dans la première, elle a détourné les rentrées des biens confisqués de l'investissement vers les dépenses de fonctionnement. Dans la seconde, elle a recruté des fonctionnaires en masse, boostant artificiellement le PIB et gonflé démesurément le taux de croissance malgré les mises en garde du FMI. Dans la troisième, elle n'a pas calculé le déficit à sa juste valeur. Et dans les trois cas, elle s'est illustrée par un ralentissement incompréhensible des engagements des investissements publics.
Or, rappelons-nous que Houssine Dimassi a quitté le navire parce qu'il trouvait que le gouvernement de la Troïka favorisait les priorités partisanes sur les priorités nationales. Par conséquent, au sujet de la maldonne budgétaire, la Troïka peut-elle plaider l'incompétence? Dès lors, on peut lui faire endosser son passif et lui demander des comptes.
L'investissement pris dans un redoutable effet de ciseaux
Les choix budgétaires de la Troïka ont des retombées incalculables. Ils inhibent le pouvoir économique de l'Etat. Avec des finances publiques engourdies, l'outil budgétaire n'aura plus de répondant car tétanisé par un endettement obéré. Le budget se trouve menacé d'étouffement, si on y ajoute le déficit des entreprises publiques. Celles-ci, faut-il le rappeler, croulent sous le poids du déséquilibre financier.
Par ailleurs, 40% du PIB, faits dans l'informel, filent au nez et à la barbe de l'Etat. Il faut y ajouter les 2 milliards de dinars de contrebande, selon les statistiques de la douane.
De ce fait, le cadre budgétaire se trouve totalement désarticulé. D'un côté, des charges qui explosent, et, faute croissance, des ressources qui plafonnent. De l'autre, un secteur informel qui saigne le secteur organisé sans en payer la contrepartie à l'Etat. Entre les deux, l'investissement public se trouve cisaillé à la base.
Demander des comptes à la Troïka
La Troïka a fait des choix budgétaires hautement périlleux qui font courir un risque d'insolvabilité à l'Etat. Elle a opté pour une voie hautement risquée et qui a été disqualifiée au grand jour. En 2009, les stratégies de sortie de crise choisies par les USA et la France ont été opposées publiquement: le président Obama a contracté de la dette publique pour indemniser les épargnants spoliés par la crise des subprimes de 2008; le président Nicolas Sarkozy a désavoué cette méthode et a alloué les crédits pour le financement des investissements publics. L'emprunt avait donc en contrepartie un actif réel. Cela se tient.
Trois ans plus tard, l'Amérique a payé la prodigalité de son président par un “shut down“ d'une semaine et une alerte rouge du risque de défaut.
Le bourbier des finances publiques, majoritairement imputable au gouvernement de la Troïka, hypothèque la stabilité de l'économie. Cela devient un problème d'intérêt national.
L'avantage en démocratie est qu'on peut demander des comptes à la Troïka sans que celle-ci puisse crier à l'injustice. L'ère de la victimisation est révolue. Alors, l'heure de vérité a-t-elle sonné?
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