A la lecture des réactions de ma dernière chronique «Célibataire cherche investissement durable», il y a lieu de s'interroger sur certains points touchant aux lecteurs. Si l'écrasante majorité des lecteurs et lectrices a lu l'article s'abstenant de tout commentaire pour passer à la lecture d'un autre, d'autres ont préféré réagir. «Pour élargir le débat», ont dit certains, pour me donner des leçons ont répliqué d'autres ! A ceux qui m'ont accusé de misogynie et de machisme, j'aimerai les inviter à une deuxième lecture de cette chronique. J'ai pensé à un moment que j'ai mal rédigé quelques phrases, et pourtant non. Il me semble bien avoir été clair que c'est par nette volonté de voir la femme tunisienne égale à l'homme que j'ai rédigé cette chronique. La législation tunisienne lui a offert la possibilité de l'être, c'est un fait, certaines (celles qui ont répondu à l'annonce notamment) préfèrent rester soumises au diktat de l'argent et des hommes, c'est un fait également. Que certains lecteurs me disent que si une femme avait publié l'annonce, il y aurait certainement eu autant, voire plus, d'hommes pour y répondre, j'en conviens. Seulement voilà, il se trouve que c'est un homme qui l'a publié et ce sont des femmes qui ont répondu. Pourquoi voulez-vous que je change une donnée ? Juste pour faire plaisir à quelques féministes en manque d'arguments d'attaque ? Non merci ! D'autant plus que je me considère plus féministe qu'elles ! Et par féminisme, je n'entendrai jamais plus de droits pour la femme, j'entends : la femme, autant de droits que l'homme. J'aurai cédé pour une gentille lectrice (je dis ça malgré la cruauté de son verbe) qui m'a évoqué la famille et son poids sur le comportement de nos filles/femmes. Il ne faudrait pas que je voie le pays de par ma position de résident à la Marsa, Manar ou Ennasr, m'avait-elle dit. J'en conviens volontiers (et j'admets qu'elle a quelque part raison), mais là aussi je n'essaierai jamais de justifier l'injustifiable. Que nos filles (ou nos jeunes hommes) essaient d'échapper du diktat familial ou social en se mariant avec le premier friqué venu (ou la première friquée) est pour moi injustifiable. C'est un point de vue. C'est mon point de vue que j'exprime dans une chronique. A certains de mes lecteurs «donneurs de leçons» évoquant le journalisme, j'aimerai attirer leur attention qu'une chronique n'a rien d'un travail journalistique classique. Un travail que je maîtrise bien du reste sans avoir nécessairement besoin d'un rappel à l'ordre de mon rédacteur en chef ou directeur, comme l'a dit un lecteur. En clair, la chronique (tout comme l'opinion) est là pour exprimer des points de vue avec, toujours, une idée derrière la tête. Enfin, il reste quelques uns parmi les lecteurs qui tombent dans l'insulte facile.