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«Sex & the City», les marques, le tourisme et moi
Publié dans WMC actualités le 16 - 06 - 2008

Mon boulot m'oblige à passer beaucoup de temps sur le web. Trouver des news insolites, décoder les modes, être à la page, analyser les tendances et comportements pour vous les livrer, dilués à la sauce sarcastique, interrogative ou analytique dont j'ai le secret. Voilà mon job.

J'ai passé le week-end accrochée à mon écran, connecté au «nec plus ultra» de ce qui se fait en termes d'innovations et de modes en matière de tourisme dans le monde. Je regrette, mais c'est à chaudes larmes que je vous la livre, cette chronique.

Alors que nous continuons à nous débattre avec notre tourisme culturel, ne le voyant toujours ni décoller ni même s'enclencher, dans le monde, l'heure n'est plus au tourisme culturel. Elle est au mieux disant culturel, voire carrément au Tourisme Evénement.

Notre tourisme continue de céder des parts de marché, Tripadvisor continue d'être rempli de témoignages époustouflants d'expériences très malheureuses dans nos structures hôtelières (j'y reviendrais dans un papier prochain) et moi, je suis carrément prise d'une soudaine tristesse.

Nos chiffres sont en baisse, le produit dégringole, la qualité de service s'effondre et l'image de marque du tourisme tunisien se ternit un peu plus, tous les jours. Pourquoi les marques hôtelières internationales ne s'installent-elle pas en Tunisie ? Quelques noms ont fait la démarche, elles se sont rapidement retirées quelques-unes en tout cas, du circuit. Pourquoi ?

Plongée dans mes interrogations, un ami justement professionnel du tourisme me téléphone vert de colère : «Tu te rends compte Amel, le serveur est venu cigarette au bec, accroché à son portable pour prendre la commande, mais est-ce que tu réalises?». J'ai imaginé toute seule le reste. Il devait être pas très frais, mal rasé, les ongles pas très propres…
Finalement, sans avoir à chercher bien loin, voilà très probablement le premier élément de réponse à mon interrogation.

Entre temps, dans à peu près toutes les destinations du monde on peut choisir une chambre d'hôtel selon sa thématique (couleur, période ou personnage historique), en souvenir d'un grand philosophe, peintre ou poète. On peut partir en voyage sur les pas de tel savant, refaire le circuit de tel peintre, réveiller ses 5 sens,…

L'offre hôtelière classique a certes toujours sa place dans l'hôtellerie mondiale, mais de nombreux autres modèles tiennent le haut du tableau et s'approprient de plus en plus des parts de marché. Les nouveaux voyageurs sont plus jeunes et plus exigeants. Ils sont à la recherche d'expériences nouvelles et insolites et on leur offre une panoplie de nouvelles formes d'hébergement.

Le net les noie dans une offre séduisante et ils ont désormais le choix entre des hôtels boutiques, charme, design, bijoux,…Des roulottes, des cabanes dans les arbres, des tentes de Laurence d'Arabie ou de Marajah, des Igloo,… les structures offrent tous les conforts et services à une clientèle avide de nouveautés qui devient témoin et porte-parole de toute expérience heureuse sur le net.

Au bord de la crise de nerfs, j'ai mal de constater que même les cartes magnétiques des chambres d'hôtels sont dessinées par des sommités de la peinture contemporaine ou des reprises de tableaux de maître. Que voulez vous, les hôtels, restaurants et bars sont désormais dessinés par Bulgari, Starck, Armani, Lacroix… ?

Cette dernière trouvaille s'appelle le «branded brands». Il consiste à marier le produit de deux partenaires commerciaux afin de créer une expérience et un placement de produit hors du commun. En pratique et dans le tourisme, ça consiste à voir des mariages d'exception entre des hôtels et spas, des hôtels et des bijoutiers qui associent leur savoir-faire pour concocter des produits de niche de très grande qualité et capitalisent sur leur image de marque.

Quand on applique ce principe, il en résulte des mariages de Bulgari à Ritz-Carlton Hotel Company pour donner le Bulgari Hotel de Milan (ouvert en mai 2004, il est la véritable incarnation du luxe et summum de la tendance du moment). Le succès est immédiat et ce tandem a ouvert, depuis, un complexe de villégiature à Bali et un restaurant à Tokyo. Giorgio Armani a annoncé qu'il construira, d'ici une décennie, 14 hôtels dont le design reflétera la philosophie et le style de son entreprise.

Les spas de marque ne sont pas en reste non plus. Alors que le Maroc regorge déjà de spas labélisés (notamment Clarins), les mariages hôtels-spas continuent de bouleverser la donne. Givenchy spas est jumelé avec les complexes de villégiature «One & Only», «Banyan Tree Spa», présent dans des hôtels Oberoi, Sheraton et Westin, «Six Senses» situés à Dubaï et l'Hotel Arts de Barcelone, …

Et nous, et nous, et nous?
Que ceux qui pensent que l'on ne peut faire que dans le luxe, se trompent.

Récemment, deux hôtels en Californie, exclusivement dédiés aux planchistes créent des chambres adaptées et «signées» pour plaire à cette clientèle particulière. En plus d'y retrouver des supports de planches à neige, des séchoirs à bottes, des lecteurs de CD et des consoles de jeux Xbox, la chambre a été aménagée autour des marques les plus populaires auprès de ce segment.

Pour me remonter le moral, je me dis que ce ne sont que de petits établissements indépendants, situés dans des capitales européennes qui s'adressent à une clientèle, qui n'est pas forcément la nôtre. Il s'avère que même les grandes chaînes empruntent cette formule qui sollicite l'art, l'artisanat, la culture locale et les talents des jeunes, connus ou pas. A quoi servent, donc, nos universités qui pullulent de jeunes diplômés souffrant de chômage et bouillonnant d'idées et de talents ? Ne peut-on pas les mettre à contribution pour donner vie à des structures hôtelières vides, sans cachet et sans âme ?

Plus loin, dans ma balade dominicale sur le net, je suis mise KO par la sortie du film «Sex & the city». Une agence de voyage new-yorkaise propose aux fans de la série de vivre dans la peau des héroïnes de la série télévisée pour un forfait de 15.000 euros. Les premiers groupes sont arrivés le 29 mai et la guide déclare balader plus d'un millier de touristes chaque semaine sur les traces des héroïnes de la série.

Selon Reuters, la sortie du film "Sex and the City" a renouvelé l'intérêt pour le programme, explique Joanne Konstantinakos, fondatrice de l'agence Destination on Location, qui propose ce séjour. Forte de son succès, l'agence compte développer le concept en proposant bientôt un séjour "Lord of The Rings" en Nouvelle-Zélande.

Et nous qu'avons-nous fait de «Stars Wars», du «Patient Anglais», des «Aventuriers de l'arche perdue», à part quelques séquences vidéos pour agrémenter notre communication institutionnelle ?

En espérant me remonter le moral, il ne me reste plus qu'à choisir entre un feuilleton de «Sex & the City» ou «Le Patient Anglais» en DVD, faute de ne pouvoir me payer le dernier bijou de chez «Bulgari».


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