Pendant longtemps braquée exclusivement sur le Moyen-Orient, la banque HSBC regarde aujourd'hui avec un intérêt certain du côté du Maghreb. Cette banque britannique, créée en 1899, s'est trouvée dès le début plongée au cur du Moyen-Orient. En effet, son fondateur, le Baron Julius de Reuter (créateur également de la célèbre agence de presse éponyme), en a fait au début la banque baptisée alors «Imperial Bank of Persia- du gouvernement impérial de Perse, agissant comme banque de l'Etat et émettant de ce fait des billets de banque. Ayant par la suite perdu de ses prérogatives et de sa marge de manuvre en Iran, la banque s'est redéployée à partir des années quarante vers les pays du Golfe, où elle a introduit l'activité bancaire, avant de poursuivre son expansion en ouvrant des filiales au Liban, en Syrie et en Jordanie.
Au Maghreb, la Tunisie est le premier pays où HSBC a percé, un peu par accident. En effet, la banque britannique est entrée dans le capital de la BIAT, sans l'avoir vraiment cherché, lorsqu'elle avait, dans les années soixante-dix, racheté la British Bank of The Middle East (BBME), dont la filiale tunisienne avait alors fusionné avec la Société Marseillaise de Crédit (SMC), pour donner naissance, moyennant l'apport d'autres capitaux, notamment tunisiens, à la BIAT.
Intéressée alors par la nouvelle banque tunisienne, HSBC a demandé à monter davantage dans le capital, bien au-delà des 15% qu'elle détenait à travers la BBME. N'ayant pas trouvé d'actionnaires prêt à lui vendre sa part dans le capital de la BIAT, HSBC a vendu la quasi-totalité de la sienne, ne gardant que 0,38% du capital, et s'est depuis totalement désintéressée de la BIAT au point de ne plus assister aux réunions des actionnaires. Jusqu'au rachat du groupe Crédit Commercial de France, en 2000, qui a fait monter HSBC dans le capital de la BIAT à hauteur de 6%, car le CCF avait auparavant repris plusieurs participations minoritaires françaises. Depuis, HSBC France siège au conseil d'administration de la banque tunisienne.
Jusqu'à récemment discrètement présente dans le reste de la région, à travers deux de ses filiales -British Arab Commercial bank (BACB) qui a des bureaux en Algérie et au Maroc, et Crédit Commercial de France (CCF)-, HSBC cherche visiblement aujourd'hui à renforcer sa présence dans cette partie du monde.
La première initiative dans ce sens a consisté en l'ouverture, en 2007, d'un bureau de représentation à Tripoli, via sa filiale British Arab Commercial Bank. Ce mois-ci, HSBC en se faisant accorder un agrément pour une implantation en Algérie. HSBC Algérie est opérationnelle depuis début août 2008.
La Tunisie, que HSBC surveille de près depuis plusieurs années, à partir de France mais également de Londres, où se trouve son quartier général, et via des missions sur le terrain, continue d'intéresser la banque britannique. Toutefois, celle-ci que les différentes privatisations dans le secteur bancaire UIB, Banque du Sud, BTK, BFT- n'ont pas vraiment intéressé, guette encore la bonne occasion pour renforcer sa présence dans notre pays.