En prolongation des travaux de la consultation nationale sur le devenir du tourisme Tunisien, un séminaire et des ateliers sur les nouvelles technologies du tourisme, s'est tenu le mardi 11 mai à Tunis. A l'exception du secrétaire d'Etat chargé du tourisme et du président de la FTH, la présence des professionnels et des cadres de l'ONTT, était massive. Le thème essentiel de cette journée de travail, présidée par le ministre M. Abderrahim Zouari et à laquelle était présent M. Lotfi Belhassine, était en fait l'utilisation de l'Internet comme support de promotion pour la destination Tunisie. Au moment où en Europe, selon des informations données lors de cette journée, 6% des réservations, se font par Internet, cet outil n'est que trop peu ou pas utilisé par les professionnels Tunisiens.
Selon les mêmes sources, il y a en Tunisie quelque 800 unités hôtelières dont 600 sont classées. Seuls une centaine d'hôtels disposent d'un présence sur Internet. Des sites plutôt institutionnels et d'informations, mais pas encore des sites commerciaux à l'exception de quelques uns. Et si Adel Bousarsar, président de la FTAV (Fédération des Agences de Voyage) ne cache pas que le site de sa fédération est un site vitrine avec juste une liste des agences de voyages; le nouveau site de la FTH qui a été présenté à cette occasion ne dérogera pas à la «règle». Aucune solution de vente ou de réservation en ligne n'y est présentée pour l'instant et même l'espace dédié aux produits est réservé aux professionnels avec login et mot de passe à la clef ! Il faut dire, qu'à part les problématiques ayant trait au paiement et à la sécurité, relativement résolue par la plateforme «e-tijara» de l'ATI et le petit volume des transactions enregistrées l'atteste. M. Bousarsar évoquera aussi le lien inexistant entre l'offre des chambres et l'offre des sièges (transport aérien). Le président de la FTAV et hôtelier de renom appellera, à cette occasion, de tous ses vux une connexion entre les offres des hôtels et le transport aérien. Il proposera même la création d'un groupement des professionnels pour gérer l'offre de sièges vides pour compléter leurs éventuelles offres de lits sur le Net. M. Lotfi Belhassine fera, pour sa part, la démonstration de la déconnexion du tourisme Tunisien dans le monde de l'Internet. Par une simple recherche sur Google, l'homme d'affaires, démontrera la faiblesse de référencement et d'indexation sur les moteurs de recherche dont souffre la Tunisie, son image et donc son tourisme. On apprendra ainsi que sur une recherche d'un mot tel que « plage », il est possible de trouver 2 050 000 liens, mais où la Tunisie est absente. Une autre recherche sur le mot « Sahara » (autre spécificité de notre tourisme et autre offre touristique Tunisienne, il est possible d'accéder à 2 990 000 liens, mais aucun sur la Tunisie. Même chose pour des mots tels que « Jasmin » (1780 000 liens), « Couscous » (585 000 liens) ou « Méditerranée (1650 000 lien et 1 seule vers la Tunisie).
Il proposera à cet effet, et après avoir remarqué que le secteur hôtelier Tunisien aborde l'Internet avec une approche dispersée, en ordre séparé, de revoir le référencement de la Tunisie, de revoir les normes lexicologiques et de charte, pour garantir une présence plus forte de la Tunisie sur les sites périphériques. A ce propos encore, il proposera l'organisation de deux assises semestrielles du tourisme, pour faire l'état des lieux en matière de contenu et de techniques, de lexicologie autant que des techniques utilisées, pour revoir, améliorer et apporter les touches nécessaires à une meilleure visibilité de la Tunisie sur la toile. La nouveauté viendra ensuite aussi de M. Lotfi Belhassine qui semble être engagé dans une réflexion nationale, sur un portail du tourisme Tunisien qui soit fédérateur de tous les sites de tourisme Tunisien, mais un site commercial, qui fera le lien entre les secteurs public et privé. Coût du projet, dont un exemple a été donné par une présentation du site du tourisme Canadien «BonjourCanada.com», 3 MDT avec, en plus de cela, un investissement en promotion de la Tunisie sur le Net, pour assurer la part de la Tunisie dans ce cyber marché du tourisme qui se développe à grands pas en dehors de nos frontières.
Jusqu'ici, il faut le dire, la Tunisie du tourisme travaille en hors connexion. Au même moment, d'autres pays ont déjà changé de vitesse de connexion et sont à l'ADSL. Les professionnels du tourisme peuvent-ils encore se permettre de faire la sourde oreille à l'appel des sirènes de l'Internet ? Wait and see !!