Les soldes ont démarré le 1er février. Des bousculades, comme on s'y attendait, chez les marchands de vêtements. La nouveauté, c'est que la high-tech est mise à contribution pour mieux cibler le client et l'attirer dans les magasins. Les grandes enseignes tunisiennes ou internationales qui se sont installées dans notre pays ne laissent plus rien au hasard. Des opérations de mass mailing démarrent. Apportant leur lot de spams dans les boîtes aux lettres. Mais si les emails sont de plus en plus protégés, et si les newsletters publicitaires ont de plus en plus de mal à arriver à bon port, ce ne sera pas le cas des sms. La quasi-totalité de la population tunisienne est désormais équipée de téléphones portables. Un facteur décisif en faveur du sms marketing. Une technique désormais adoptée par nos boutiques les plus prestigieuses, pour fidéliser une clientèle de plus en plus versatile, crise oblige. La méthode est relativement peu coûteuse, et surtout, se révélera beaucoup plus efficace que les envahissants dépliants publicitaires. Et pour cause : les messages ne seront envoyés qu'à des clients dûment inscrits dans les registres du magasin. Mieux : des professionnels avancent un argument imparable : «le taux de mémorisation (NDLR : du message publicitaire) est supérieur à 60%». Autant d'éléments qui ont favorisé l'émergence de nouvelles sociétés. Des entreprises tunisiennes se sont désormais consacrées à cette activité. Elles ont pour nom Get Wireless, Jet Multimedia, L2T, Mobilcom. Certaines d'entre elles sont même de toutes petites SUARL, installées dans la pépinière d'entreprises. Et puis les Tunisiens commencent à s'habituer à ce nouvel usage du téléphone portable. Puisque ce sont d'ailleurs les mêmes sociétés qui gèrent le plus souvent l'envoi des résultats d'examens aux étudiants et aux lycéens. A ceux qui doutent encore de l'impact de la publicité par sms interposé, les professionnels du secteur rappellent que son taux de mémorisation est près de 4 fois supérieur à celui d'un spot publicitaire télévisé. Le doute persiste ? Une précision s'impose. Le marché mondial de la publicité sur téléphone portable est aujourd'hui estimé à 3 milliards de dollars. En 2012, il devrait même atteindre les 11 milliards. Et dire qu'il y a cinq ans à peine ces technologies étaient encore de l'ordre de la science-fiction Cerise sur le gâteau, M. El Hadj Gley, ministre des Technologies de la communication, a annoncé, le 28 janvier que «concernant les projets et les entreprises productrices de contenus numériques utilisés par SMS, il a été décidé d'augmenter à 65% minimum, la part financière revenant aux producteurs de contenu et aux promoteurs de contenus, aux créateurs de services à valeur ajoutée, contre 50% par le passé». De quoi encourager nos jeunes entreprises. Au niveau international, la tendance ne fait que se renforcer. Sur le plan local, la décision d'octroyer une licence de télécommunication à un troisième opérateur, susceptible de développer la 3G, ne peut que booster le secteur. Si en juin 2009 on connaîtra le nom du nouvel intervenant, 2010 promet de chambouler complètement la donne. On pourrait enfin assister au phénomène des liens sponsorisés et autres bannières, sur les portables. Certains évoquent même des spots publicitaires TV sur téléphone mobile. Une chose est sûre : après le web, les chercheurs d'or vont trouver de nouvelles pépites dans leurs téléphones. De bonnes affaires en perspective pour nos pros du sms marketing.