Les barrières tombent, les unes après les autres. Aujourd'hui, de plus en plus de services sont accessibles via le téléphone mobile. Plusieurs facteurs favorisent cette prolifération. Tout d'abord, le taux d'équipement des Français. Actuellement, 56 millions d'entre eux disposent d'un téléphone portable. Et il est de plus en plus facile d'accéder à Internet par ce moyen, y compris dans le métro. De plus, le coût de ces connexions a baissé, puisque les opérateurs proposent des forfaits illimités. Une mesure qui permet d'élargir la gamme des services accessibles, au delà de ceux proposés par l'opérateur auprès duquel l'utilisateur a souscrit un abonnement. Par ailleurs, l'ergonomie des sites s'améliore, et leur consultation est rendue plus intuitive par les interfaces tactiles des téléphones, sur le modèle de l'Iphone de Apple. Dernier point : en plus d'Internet, d'autres voies, gratuites, se développent. Résultat, de plus en plus de consommateurs adoptent ces services. Services en balade C'est souvent le cas de ceux proposés par les entreprises liées à la mobilité, comme la RATP, Air France ou Mappy. Fort logiquement, leurs usagers sont preneurs de services accessibles pendant les déplacements. Réunies par l'Acsel, l'Association de l'économie numérique, le 21 avril dernier, à Paris, ces sociétés ont fait le point sur ces nouvelles pratiques. Le site mobile de la RATP, par exemple, est consulté au rythme d'un million de pages par mois. Il est possible d'y préparer son itinéraire, de connaître l'actualité du trafic ou les horaires des bus. «40% de nos clients sont des occasionnels. Ils ont besoin d'informations pour maitriser leur parcours : connaître le trafic et organiser leurs trajets», précise Virginie Hermel, chef de projet à la RATP. Et la Régie de transports a d'autres projets dans ses cartons, comme celui d'intégrer dans le site des plans de quartier basés sur Google Maps. Mais elle envisage également de développer d'autres formes d'accès (gratuit) à l'information : des «flash codes», sorte de petits codes barre, disposés dans les stations de bus, et de tramway. Lorsque l'utilisateur «flashe» le code avec son téléphone portable, ce dernier télécharge les informations liées au lieu. C'est depuis 2001, déjà, que la Ratp a commencé à se servir du téléphone mobile pour communiquer avec ses clients, en leur envoyant des SMS d'alerte sur le trafic, notamment. «Cela nous évite de mettre en place des panneaux qui sont dispendieux, et qu'il faut entretenir. Et nous pouvons ainsi fournir une information plus personnalisée et fidéliser les passagers», commente Virginie Hermel. Services de proximité et couplage avec les sites Internet Autre exemple de services fournis via mobile : Mappy, le site Internet d'itinéraires, a développé une version pour le mobile. Cette dernière reçoit «800.000 visiteurs uniques par mois», estime Fréderic Campart, directeur marketing chez Mappy. Les services sont fournis gratuitement à l'utilisateur. Ce sont les annonceurs, notamment séduits par les publicités géolocalisées, qui payent. Sont disponibles des plans, des itinéraires, des services de proximité et des informations en temps réel, comme la météo liée à la destination choisie. Dans les mois qui viennent, le site devrait s'enrichir encore d'autres services complémentaires, plus personnalisés, et conçus selon une logique communautaire. Du côté d'Air France, il est possible de connaître les horaires de vols par SMS. Mais «ces services sont peu utilisés», regrette Laurent Petitmangin, responsable marketing mobile de la société, qui cite le chiffre de 50 000 utilisateurs par mois. Néanmoins, la société continue ses expérimentations, avec la carte d'embarquement sur mobile : A Nice, les passagers embarquent en présentant leur téléphone portable (et une carte d'identité). Et, à l'été, les passagers de la compagnie qui font émettre leur carte d'embarquement électronique sur le site Internet de la société pourront, au lieu de l'imprimer, la recevoir directement sur leur téléphone mobile. Les entreprises liées à la mobilité ne sont pas les seules à proposer des services accessibles sur les téléphones de leurs clients. Banques et assurance, par exemple, ont également investi ce créneau, qui leur permet de personnaliser leur relation avec leurs clients. Une banque dans la poche Néanmoins, tous les services ne sont pas adaptés au mobile. Inutile, par exemple, d'y proposer de souscrire un prêt sur vingt ans pour financer l'achat d'une maison. Plus basiquement, la plupart des banques proposent aujourd'hui des alertes par SMS, par exemple en cas de dépassement d'un certain seuil de dépenses, ou bien la possibilité de consulter le solde de ses comptes. Mais d'autres vont beaucoup plus loin. Ainsi, Ineas, un assureur en ligne, propose de souscrire à une assurance automobile via son téléphone mobile. Le contrat, d'une durée de cinq jours, vise à faciliter le moment de la transaction d'un véhicule. Avec ce système, l'acheteur repart immédiatement au volant de sa nouvelle voiture, dument assurée. Source : http://www.echos-judiciaires.com