Le textile tunisien, activité basique peu intégrée à faible valeur ajoutée, a cru trouver dans le Programme de Modernisation industrielle (PMI), programme financé par l'Union européenne, une opportunité pour passer de la sous-traitance à la co-traitance et au produit fini. Mais au regard des résultats, il semble que, quels que soient le talent et la bonne volonté de nos textiliens, ils soient beaucoup de mal à imposer leurs collections sur les marchés étrangers. Pour ne citer qu'un exemple, l'entreprise de confection Tiffany, qui a fait le pari du passage à la co-traitance et au produit fini, a dû accepter, pour faire écouler sa collection en Europe, qu'un partenaire européen la commercialise en y apposant sa griffe. M. Ismaïl El Aroui, patron de Tiffany est catégorique à ce sujet. Cité dans «e-newsletter de la mise à niveau du ministère de l'Industrie», il estime que «l'accès au marché européen avec sa propre marque n'est pas aisé Il faudrait beaucoup d'argent, et surtout des alliances sûres, comme dénicher un partenariat porteur avec une firme ayant pignon sur rue dans les capitales du monde. C'est une affaire de lobbying».