Le Bureau National de l'Emploi des Cadres (BNEC) relève du ministère de l'Emploi et de l'Insertion Professionnelle des Jeunes. A gauche, dès l'entrée, le guichet qui aligne onze conseillers, mais le Bureau emploie trente-deux personnes, elles-mêmes des diplômées du supérieur. A droite, pourtant assez grande, c'est la salle qui semble petite tant elle est envahie au quotidien par des centaines de jeunes des deux sexes. Elle est dotée d'ordinateurs auxquels les jeunes, en pianotant sur le clavier, demandent les offres du jour. Au fond, placardées sur les murs, les offres émanant des ministères et des entreprises publiques, une espèce d'échos parus sur les journaux et le JORT. Au BNEC, une moyenne de cinq cents demandeurs d'emploi par jour arrivent avec leurs dossiers (diplômes, CV, etc.). Un ticket en main, ils se présentent, à tour de rôle, au guichet pour inscription. En soi, l'inscription est un entretien durant lequel le demandeur décline toutes les informations le concernant. S'ensuivra, sinon le jour même, du moins le lendemain, ce que le Bureau qualifie de phase d'écoute'', soit une séance, réunissant de petits groupes, de préparation aux entretiens avec les chefs d'entreprise. On l'appelle également séance de technique de recherche d'emploi''. Dès l'inscription, le demandeur d'emploi a déjà une fiche de renseignements personnelle bien visible sur le site Web du Bureau. De sorte qu'à tout moment, lui-même, le BNEC et tous les organismes proposant des offres peuvent consulter son profil et tout savoir sur lui, jusqu'à la moindre petite tentative d'embauche ici ou là. Le site (www.emploi.nat.tn) a le mérite de permettre au demandeur de se retrouver (car déjà inscrit), à l'employeur de proposer ses offres, donc ses besoins, et de déclarer, une fois le profil souhaité a été trouvé, la prise en charge de tel demandeur pour une année de stage. En dehors du guichet, le BNEC dispose d'une équipe externe opérant sur le terrain. C'est une équipe de cinq personnes appelées en permanence à se déplacer vers les entreprises en vue d'appuyer les entreprises en sélection de recrutement, et de convoquer les jeunes pour des séances d'informations et d'accompagnement vers l'insertion. Exemple : le mardi 20 octobre dernier, deux conseillers du BNEC ont été affectés chez COS Tunisie (centre d'appels à cinq langues). Résultat : l'entreprise s'est dite favorable au recrutement de 200 diplômés que le Bureau de Tunis va sélectionner parmi ceux dits en longue durée de chômage. Les heureux élus devront auparavant passer par une formation dans les langues française et italienne. Au fait, aujourd'hui, les branches les plus demandées sont les langues étrangères, l'informatique et les ingénieurs (tous types). Pour ce qui est des entreprises publiques, les offres (sur concours externes) sont obligatoirement publiées sur les journaux et particulièrement sur le JORT. Pour ce qui est des entreprises privées, la majorité passe par le BNEC, mais il leur est possible, évidemment, de recruter en toute liberté. A l'acceptation d'un candidat par l'entreprise privée, celle-ci sert au moins 150 dinars par mois au stagiaire qui bénéficie également de 150 dinars par mois servis par l'Etat durant une année. C'est le stage d'initiation à la vie professionnelle (SIVP). La nouveauté, c'est que depuis mars 2009, le taux d'insertion a été ramené à 50%, c'est-à-dire que l'employé est obligé de garder au moins 50% des jeunes admis en stage chez lui. En 2008, le BNEC est parvenu à faire bénéficier d'un SIVP 6 525 demandeurs d'emploi, et à faire recruter directement 3 695 autres, soit, au total, 10 220. C'est peu ? Oui, sûrement. Mais il n'y a pas que le BNEC ; il y a tout un réseau de 92 bureaux dans le pays. Signalons que l'évolution des demandes d'emploi (diplômés du supérieur) est passée d'environ 4 mille par an à partir de 1987 pour atteindre, en 2008, un peu plus de 50 mille. A noter aussi que, dans le secteur privé, les entreprises qui recrutent le plus sont : * les Centres d'appels qui, au nombre de 220, recrutent environ 20 mille demandeurs par an ; * les banques ; * les TIC ; * l'électronique ; * l'aéronautique ; * experts comptables ; * les services.