Une quarantaine de cadres tunisiens effectuent chaque année des stages de formation au Japon, sachant que 40% de ces formations ont concerné le domaine de l'environnement, en 2008. Ce programme, initié par l'Agence Japonaise de Coopération Internationale (JICA), a concerné la lutte contre la pollution atmosphérique, la lutte contre les problèmes liés aux ressources hydriques ainsi que la gestion des déchets. Jusqu'en 2007, 1.015 Tunisiens ont participé à ces formations, provenant essentiellement d'organismes publics. Une bonne opportunité pour nos cadres qui auront l'occasion de s'imprégner de la culture japonaise dans toutes ses diversités: organisation, assiduité au travail et amour du travail. «J'étais surpris de l'assiduité des Japonais au travail. C'est impressionnant de voir leur amour pour le travail», a confié un stagiaire, lors de de la journée d'information de l'Agence Japonaise de Coopération Internationale (JICA), sur ses activités en Tunisie. Ajoutons à cela un programme de volontariat a été mis en place pour permettre à des exports japonais d'apporter leur expertise aux institutions tunisiennes. On estime à 300 le nombre de volontaires qui ont travaillé en Tunisie. Il faut rappeler que le champ d'intervention de la JICA ne se limite pas à ces formations. Elle finance également des projets d'infrastructure de grande importance en Tunisie. Actuellement, elle concourt à la réalisation du projet de protection contre les inondations dans la région du Grand Tunis. On se souvient des inondations de 2003 qui avaient causé des pertes humaines et matérielles considérables, ayant entraîné une sorte de cri d'alarme pour éveiller les esprits sur une nécessaire réhabilitation des infrastructures, essentiellement dans le Grand Tunis. Pendant des jours, voire des semaines, la circulation avait été bloquée et des zones entières isolées. Suite à cela, une étude fut lancée pour organiser la protection du Grand Tunis contre les inondations. Elle vise à adopter un scénario d'aménagement qui assure la protection de toute l'agglomération contre les événements de faible récurrence. Selon l'étude, les causes des inondations seraient en relation avec les perturbations climatiques et l'aspect torrentiel des pluies, les occupations illicites du domaine public hydraulique, les constructions dans les zones basses et dans les lits des oueds et cours d'eau ainsi que le changement morphologique des cours d'eau naturellement ou anthropiquement. Selon M. Mohamed Lakhdar Guesmi, responsable à la direction de l'hydraulique urbaine au ministère de l'Equipement, de l'Habitat et de l'Aménagement du Territoire, l'étude prévoit la réalisation de 18 barrages et lacs collinaires dans les régions de Jebal Ammar, Sanhaja, Borj Chakir, Sijoumi, Hammam-Lif, Hammam Echatt et Boumhal. Comme aménagements, 38 km d'oueds et de cours d'eau seront concernés. On compte réaliser 65 km de réseau et construire 15 bassins d'écrêtements. Protection de la zone ouest du Grand Tunis Le coût des ouvrages a été estimé à 600 millions de dinars, dont 200 millions de dinars pour l'évacuation des eaux pluviales. Le projet a été, ainsi, divisé en trois tranches. Une première tranche, d'un coût de 172 millions de dinars, concernera la zone ouest du Grand Tunis (Mnihla, Entilaka, Cité Ettadhamen, Ibn Sina, Ksar Saïd, Douar Hicher, la Manouba, Denden, Ezahrouni, Ezouhour, Le Bardo et la zone environnante de Sebkhet Sejoumi). M. Guesmi a indiqué sur ses activités en Tunisie, qu'une tranche fonctionnelle a été réalisée avec un coût de 101 millions de dinars financé par un prêt de la JICA à concurrence de 75 millions de dinars. Cette tranche visera à réaliser la vidange de Sebkhet Sijoumi vers Oued Meliane par un canal qui s'étendra sur 6,3 km, quatre collecteurs à Sijoumi, au Bardo, à Ksar Said et à Ibn Sina. Selon M. Guesmi, le programme démarrera fin 2011 pour s'achever en 2014. Indiquons que la JICA a aussi financé des programmes de protection contre les inondations à l'Ariana et à Kairouan. Outre ce programme, la JICA a financé le projet d'électrification rurale et d'approvisionnement en eau par l'énergie solaire photovoltaïque, initié par l'Agence nationale pour la maîtrise de l'énergie (ANME). Avec un coût de 23,6 millions de dinars, l'agence japonaise a participé à hauteur de 20 millions de dinars. L'objectif étant de renforcer les infrastructures de base et améliorer les conditions de vie de la population rurale à travers son approvisionnement en énergie et en eau potable. Accès à l'électrification et à l'eau potable Pour le projet d'électrification rurale, M. Abdessalem El Khazen, chef du projet à l'ANME, a souligné que la réception définitive est prévue pour septembre 2010, pour un taux d'avancement physique de 96% et un taux d'avancement financier de 86%. Concernant les autres composantes du projet, on prévoit la réalisation de 48 stations de pompage et 45 stations de dessalement, sachant que la Tunisie compte actuellement 90 stations de pompage et qu'on compte 60 stations de dessalement à l'échelle mondiale. Les stations sus indiquées sont essentiellement situées dans des zones du sud où l'accès à l'eau potable est très difficile, notamment dans les gouvernorats de Gabès, Kébili, Médenine et Tataouine. M. El Khazen a, d'ailleurs, précisé qu'une station fonctionnant à l'énergie photovoltaïque a été déjà réalisée, depuis 2006, à Ksar Ghilène. D'un autre côté, la JICA s'est engagée avec l'ONAS pour un projet d'extension et de réhabilitation des réseaux d'assainissement dans dix gouvernements, à savoir Bizerte, Zaghouan, Béja, Siliana, Jendouba, Kasserine, Sidi Bouzid, Sfax et Kébili. Son coût s'élève à 150 millions de dinars et on compte le réaliser sur la période 2009-2013. Déjà, les deux parties ont engagé ensemble d'autres projets tels que la réalisation de quatre stations d'épuration à Sfax, Kébili, Douz et Hammam Zriba.