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La confiance pour un gouvernement qui ne la mérite pas
Publié dans Business News le 25 - 01 - 2021

Demain mardi 26 janvier 2021 Hichem Mechichi se présentera au Parlement pour obtenir un vote de confiance pour son deuxième gouvernement en moins de cinq mois.
La date est doublement agaçante, elle nous renvoie à l'année 1978 et ses manifestations sanglantes bien réprimées par le régime de l'époque. 43 ans après, beaucoup d'eau a coulé sous les ponts, mais les Tunisiens continuent encore à manifester bruyamment. Pour bien réprimer les manifestants, le gouvernement vient d'acheter quelques dizaines de camions munis des toutes dernières technologies en la matière.
La date nous renvoie aussi à l'année 2014 et cette nuit infinie durant laquelle les 217 députés de l'Assemblée nationale constituante votèrent la nouvelle constitution. La meilleure au monde, d'après ses pères. Sept ans après, le pays demeure ingouvernable, la pauvreté s'est accentuée et la situation du Tunisien lambda s'est détériorée.
La règle veut que le navire soit gouverné par un seul capitaine. Chez nous, nous en avons trois. Résultat : aucun ne peut imposer sa politique, aucun ne peut solutionner les problèmes.
Cela nous protège des diktats d'un président (ou d'un Premier ministre) tout puissant, certes, mais la note que nous payons est très chère. Combien de temps pourra-t-on continuer avec trois présidents qui se détestent mutuellement et qui ont les pieds et les mains liés par cette meilleure constitution au monde ?

C'est donc demain que Hichem Mechichi va présenter son deuxième gouvernement. La différence par rapport à celui qu'il a présenté le 1er septembre dernier est que ce gouvernement est débarrassé des ministres désignés par le président de la République. Aux yeux de Kaïs Saïed, Hichem Mechichi ne mérite plus la confiance. Mais ça, il s'en moque, ce n'est pas la confiance de Saïed que Mechichi cherche désormais, c'est celle de Rached Ghannouchi, président d'Ennahdha et président du Parlement, qu'il convoite.
Pour bien se faire voir par les Nahdhaouis, Hichem Mechichi a nommé quelques ministres recommandés par Montplaisir.
Il a accouru samedi dernier à l'aéroport Tunis-Carthage réceptionner la dépouille de feu Meherzia Laâbidi, paix à son âme. Pourquoi ce zèle ? Est-elle cette personnalité nationale qui mérite autant d'égards ? Feu Mabrouk Khachnaoui est décédé quelques jours plus tôt et il n'a pas eu droit à ces égards. Il est pourtant député comme elle.
Le même jour, Hichem Mechichi a reçu, à son bureau à la Kasbah, une délégation de la formation islamiste extrémiste Al Karama conduite par le sulfureux Seïf Eddine Makhlouf. Cette même Karama épinglée quelques jours plus tôt par un communiqué du Parlement pour sa violence. Pour obtenir quelques voix de plus, Hichem Mechichi est prêt à tout, y compris à tendre la main aux plus violents et aux plus radicaux.
Un chef du gouvernement qui s'amourache ainsi avec les plus violents ne mérite plus la confiance, ceci est clair !

Pendant ce temps-là, la crise sanitaire continue à s'accentuer. Avant-hier, samedi, nous avons enregistré quelque 80 décès. Soit un décès toutes les 18 minutes.
Les professionnels de la santé sont clairs à ce sujet : il faut confiner pour dix à quinze jours minimum. La situation l'exige si on veut réduire le nombre de décès. Sauf que la situation sociale est tendue et n'autorise pas un nouveau confinement. Pendant toute la semaine, un peu partout dans le pays, on a manifesté bruyamment pour protester contre les mesures sanitaires et la situation économique désastreuse.
Que doit faire un chef du gouvernement dans ce cas ? La Tunisie n'est pas l'unique pays à observer une situation sociale tendue pour cause de Covid. Partout dans le monde, les présidents ou les Premiers ministres sortent à la télévision pour expliquer la situation aux citoyens et leur exposer les solutions qui s'offrent à eux.
Chez nous, aucune campagne de communication digne de ce nom n'a été observée. Le gouvernement n'a pas dépensé un sou dans la communication en la matière. Le chef du gouvernement est plus préoccupé par les funérailles de Meherzia Laâbidi et les voix d'Al Karama que par les Tunisiens.
S'agissant des mesurettes prises pour lutter contre le covid, il a envoyé Nissaf Ben Alaya devant les caméras.
Il s'agit là d'un manque de respect affligeant à notre égard. Un chef du gouvernement qui se conduit ainsi ne mérite plus la confiance, c'est clair !

Qu'est-ce qui aurait dû être fait ? Ce n'est pas très compliqué, en dépit des apparences. Il faut juste du bon sens. Le parti Attayar a publié un communiqué contenant quelques recommandations de ce qui pourrait être fait pour contrer la pandémie. Le PDL n'était pas avare en recommandations non plus. Certainement d'autres partis aussi.
Ce que vivent la Tunisie et les Tunisiens n'a rien d'exceptionnel. Quasiment tous les pays de la planète sont en train de subir la crise Covid conjuguée à la crise économique et sociale.
Ce que devait faire Hichem Mechichi est de « copier » ce qu'a fait son prédécesseur Elyes Fakhfakh ou ses homologues étrangers.
Première priorité, limiter et réduire le nombre de décès et ce en décidant un confinement généralisé, comme l'a recommandé le conseil scientifique.
Deuxième priorité, assister les populations sinistrées et les entreprises touchées par la crise (cafés, restaurants, hôtels, commerces non essentiels).
Cela a un coût, vous diriez, mais quel que soit ce coût, il est inférieur à la perte de vies humaines. Un décès toutes les 18 minutes (voire davantage) c'est beaucoup !
Quel que soit ce coût, il est inférieur à la politique de « non-décision » entreprise par Mechichi. On sait combien ça coute, parce qu'on l'a vu sous Fakhfakh et on le voit dans plusieurs pays.
Les Etats-Unis ont mobilisé 1900 milliards de dollars pour les donner à la population afin de juguler la crise et relancer la croissance. Le montant est faramineux, mais on a trouvé comment le financer : en faisant appel à un impôt exceptionnel payé par les entreprises non touchées par la crise (banques, assurances, télécoms, distribution).
C'était cela ce qu'aurait dû faire Hichem Mechichi : sortir à la télévision nous expliquer la situation (qu'on sait déjà) pour justifier le confinement et proposer des solutions qui ont fait leurs preuves ailleurs, c'est-à-dire des mesures d'accompagnement et de relance économiques.
Au lieu de quoi, il a préféré se cacher derrière Nissaf Ben Alaya et ne prendre aucune décision sérieuse à l'exception de mettre en prison quelques jeunes manifestants en colère.

Dès lors, Hichem Mechichi méritera-t-il la confiance qu'il va avoir sans aucun doute (merci les islamistes) demain ? Parce qu'il est hésitant, parce qu'il a les mains tremblantes et parce qu'il fait la carpette devant Ennahdha et Al Karama, Hichem Mechichi ne mérite pas d'obtenir cette confiance.


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