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Dernier recours pour Sfax
Publié dans Business News le 30 - 11 - 2021

Nous parlerons encore ordures aujourd'hui. Ceux qui s'attendaient à un peu de joie et de bonne humeur, passez votre chemin. Je suis désolée pour vous...Et pour nous tous.
Plus de deux mois aujourd'hui. Plus de 60 jours. On ne compte presque plus. J'ai moi-même perdu le compte. Discours, discours, slogans, slogans et, au final, Sfax est toujours ensevelie sous les ordures. Ensevelie oui, on n'exagère pas.

Hier, le chef de l'Etat - premier pourvoyeur national de discours pompeux, mais souvent vides de sens - reçoit la ministre de l'Environnement Leila Chikhaoui. La rencontre, nous dit Carthage, « a porté sur la situation environnementale en Tunisie et sur les efforts fournis afin d'assurer un environnement sain à tous les citoyens ». Environnement sain ? Situation environnementale ? Tous les citoyens ? De qui se fout-on ?

Depuis la crise sanitaire, la dernière (et unique) visite de Leila Chikhaoui dans la ville de Sfax remonte à plusieurs semaines. Elle y a prouvé qu'elle n'était pas préparée et qu'elle ne maitrisait pas son dossier. Depuis, elle a continué à l'être en essayant de résoudre le problème avec des solutions de rafistolage et de camouflage. Désodorisant pour camoufler les odeurs, chaux pour arrêter la décomposition… De qui se fout-on ?

Depuis la crise sanitaire, la dernière visite du chef de l'Etat dans la ville de Sfax remonte à…non, en fait, le chef de l'Etat n'a pas encore mis les pieds dans la ville pour constater de lui- même l'ampleur des dégâts. Il se contente de ce qu'on lui raconte, de ce qu'il voit sur les photos et vidéos. Ignore-t-il l'impact d'une telle visite sur l'importance accordée à la catastrophe ? Néglige-t-il son rôle de premier responsable et de « président de tous les Tunisiens » ?
Idem pour la cheffe du gouvernement. Aucune des deux têtes de l'exécutif n'a pris la peine d'accorder à la crise qui sévit dans cette ville – la deuxième du pays – l'importance qu'il fallait. Pas seulement au niveau communicationnel, mais aussi pratique. Discuter avec les habitants, constater la situation sur place peuvent paraitre secondaires devant la nécessité de trouver des solutions urgentes. En réalité, aucun des deux aspects n'a été mis à concrétisation.

Qu'attendent Kaïs Saïed et Najla Bouden pour partir à Sfax et sentir de près l'assommant parfum de l'échec ? S'ils ne sont, évidemment pas responsables d'années de laisser-aller qui ont fait que la situation a atteint ce point de non-retour, ils sont certes tenus d'y apporter des solutions, vite et bien. Il ne suffit pas de crier que Sfax est victime de complot, il faut le voir en face et agir en véritable homme d'Etat. Le pouvoir n'est pas que slogans et discours.

Les contestataires de Agareb avaient été reçus il y a quelques semaines. Eux aussi en avaient marre des promesses non tenues et des solutions bouche-trous. Ils avaient refusé de servir de souffre-douleur à la ville de Sfax. On les avait rassurés après les avoir chassés avec du gaz. La solution aura duré quelques jours, puis retour à la case départ.
Sfax s'est vue débarrassée de ses ordures pendant quelques petits jours pendant lesquels elle a réappris à respirer. Avant de sombrer de nouveau sous des tonnes d'ordures journalières.

Les habitants de la ville de Sfax aiment se complaire dans de vieilles auto-flagellations datant de l'époque pré-2011 où la ville a payé le tribut d'années de marginalisations et de règlements de comptes politiques. « Sfax est marginalisée et oubliée », répètent-ils comme pour se convaincre qu'ils sont victimes d'une machination, d'un complot ourdi contre eux. Si ces discours pouvaient agacer à l'époque, la réaction du pouvoir ne fait qu'alimenter aujourd'hui ce profond sentiment d'injustice. Kaïs Saïed grand amateur de théories du complot devrait pourtant comprendre. Lui qui disait que ce qui se passe à Sfax était un complot.

Aujourd'hui, les habitants crient au scandale et utilisent les derniers moyens à leur disposition pour manifester leur colère. Grève générale et refus de s'acquitter des impôts sont brandis comme dernier moyen de pression face à un pouvoir qui n'entend pas, n'écoute pas et ne voit pas. Ou, plutôt, qui refuse de le faire. Sfax joue le tout pour le tout et sort sa dernière carte, celle de capitale industrielle et d'important contributeur d'impôts pour faire jouer son poids afin de se faire entendre. Y parviendra-t-elle ? Il faudra attendre le 10 décembre, date de la grève générale, pour le savoir. En attendant, il est fort à parier que les ordures ne seront pas levées de sitôt.

Vous en avez marre de lire sur les déboires sanitaires de Sfax ? Imaginez alors ce que ressentent les habitants de Sfax…


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