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Le cirque de l'Isie ouvre ses portes
Publié dans Business News le 19 - 05 - 2022

La série des cirques politiques revient dans une nouvelle saison. Le tournage ne se déroulera pas au Bardo, comme c'était le cas avec les quatre saisons précédentes, mais aux Berges du Lac.
La première saison de cette magnifique série a commencé en 2011 avec l'instance de Yadh Ben Achour. C'était juste un amuse-gueule avant l'inoubliable saison 2 où l'on avait pour acteurs Sonia Ben Toumia, Habib Ellouze Sadok Chourou, Aymen Zouaghi, Brahim Gassas, et beaucoup d'autres.
La saison 3 était assez calme, les Sofiene Toubel, Fadhel Omrane, Hager Ben Cheïkh Ahmed et Fayçal Tebbini. Ces guignols là étaient moins drôles que leurs prédécesseurs, mais aussi leurs successeurs.
La saison 4 demeure, incontestablement, la meilleure de la série. Là, on a eu droit à Rached Khiari qui diffuse du porno, Seïf Makhlouf qui envoie des billets en l'air, comme s'il était dans un bar à striptease, Mehrezia Laâbidi qui croit qu'un fantôme est en train de la frapper, Abir Moussi qui se trimballe avec un casque de moto et un gilet pare-balles en plénière, Mohamed Affes à qui on a fait baisser le pantalon et qui considère érotiques les chaînes télévisées tunisiennes, Saïd Jaziri qui qualifie de brebis ses députés démissionnaires… Il y avait vraiment du spectacle avec la saison 4. On a même eu droit à des bagarres, des coups de poing et du sang !

Mais voilà que le 25 juillet est venu tout gâcher. Le président Kaïs Saïed a gelé puis dissous la série en pleine saison 4 ! Les Tunisiens sont privés de spectacle. A un moment, on a cru que cette saison 4 allait se poursuivre dans les tribunaux avec une série d'arrestations d'islamistes et de corrompus, mais finalement c'est un navet qu'on a proposé aux Tunisiens. Rien de palpitant, rien de profond. Même les arrestations spectaculaires, comme celle de Noureddine Bhiri, étaient fake ! Le ministre de l'Intérieur a beau dire que le monsieur est impliqué dans un trafic de passeports, rien n'y fait, les magistrats n'ont pas donné suite. Pire, on est dans le mélodrame, avec des mesures abusives, arbitraires et injustes qui ne font rire personne. On ne compte plus, en effet, les abus observés depuis ce 25 juillet. Des dizaines d'interdictions de voyage sans raison, des assignations à résidence et des emprisonnements injustes.
Les Tunisiens veulent du vrai spectacle !

Soucieux du bien-être de son peuple, Kaïs Saïed a fini par trouver le filon. Il a décidé de remplacer l'assemblée, où se déroulait la diffusion des quatre précédentes saisons, par l'Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie).
Pas l'ancienne, mais une nouvelle créée de toutes pièces par de magnifiques comédiens qui obéissent au doigt et à l'œil. Le président leur a accordé les mêmes privilèges que ceux de l'assemblée, c'est-à-dire l'immunité. Désormais, être membre de l'Isie vous prémunit de toute poursuite judiciaire, comme le mentionne l'article 14 du décret-loi 2022-22 du 21 avril 2022. « Ni le président de l'Instance supérieure indépendante pour les élections, ni l'un des membres de son conseil ne peuvent être poursuivis ou arrêtés en raison des faits se rapportant à leurs travaux ou à l'exercice de leur mission. ».
Grâce à cela, les membres de l'Isie peuvent faire ce que bon leur semble, personne ne peut les arrêter.

Mieux encore, et pour mieux assurer le spectacle, le président a décidé que les réunions du conseil de l'Isie soient diffusées en direct sur la page Facebook de l'instance. Souci de transparence ? On n'en sait rien, toujours est-il que les Tunisiens ont déjà pris leurs popcorns pour admirer le spectacle.
Et ce spectacle a commencé dès le premier épisode avec la réunion du conseil de l'Isie.

Mercredi 18 mai, Sami Ben Slama (celui qui a dit qu'il n'intégrera jamais l'instance) a ouvert le bal en tançant le président Farouk Bouasker (celui qui avait le dos courbé devant le président) de se réunir au ministère de l'Intérieur sans prévenir les autres membres.
Il affirme qu'il était venu pour travailler le week-end, mais qu'il n'a trouvé personne. Il est surtout remonté contre ce personnel administratif qui, d'après lui, auraient reçu les ordres de ne lui donner aucun document, tant qu'ils n'ont pas reçu l'ordre du président de l'instance ou du directeur exécutif.
« Mais qu'est-ce qu'on est venus faire ici ? C'est l'administration qui commande ! C'est l'administration qui publie les communiqués ! Qu'est-ce que ça veut dire que les membres de l'Isie ne soient pas informés de décisions qui ont des impacts financiers sur l'instance, comment se fait-il que nous, membres, apprenons les informations nous concernant sur une page Facebook », s'est-il exclamé.
Avec une voix élevée, M. Ben Slama accuse implicitement M. Bouasker d'être un dictateur et lui dit clairement qu'il cherche à isoler les autres membres de l'administration. Ce dernier n'a pas arrêté de gesticuler et de bouger sur son siège.
A un moment, le président a répondu « Sami, faut que tu cesses de t'arrêter sur le point et la virgule, tu veux que je fasse de même ?! Si je le fais, alors là… Arrête de faire ton show ! »
« Tu es allergique à ma personne ? Tu veux que je ne vienne qu'une fois par semaine », a répliqué Sami Ben Slama avant de poursuivre : « Ce que tu es en train de faire, c'est d'essayer d'exclure des membres, tu ne peux exclure aucun membre ! Ce que tu es en train de faire, c'est d'essayer de castrer des membres ! »
Face à ce flot d'attaquer, Farouk Bouasker n'a pas trouvé mieux que de prendre quelques feuilles pour les utiliser comme un éventail, avant de conclure qu'il n'y aurait pas eu tout cela, s'il n'y avait pas de diffusion en direct.
En parallèle de tout cela, on a des déclarations médiatiques spectaculaires. Il y a eu Sami Ben Slama, mais aussi Mohamed Tlili Mansri qui essayait de démontrer que la date du 25 juillet 2022 retenue pour le référendum n'était pas adéquate. Il énonce plusieurs prétextes pour justifier sa démonstration sans préciser s'il parlait en son propre nom ou au nom de toute l'Isie.
Bon à rappeler, les dates ont été fixées par le président de la République et 100% des membres les connaissaient avant d'accepter la mission.
A quoi rime d'accepter un poste puis de négocier les règles qu'on connaissait à l'avance ?

Quelle est la suite de tout cela ?
A la saison 3, quand il y a eu des dérives, Kaïs Saïed a convoqué illico presto le président de l'assemblée et ses deux vice-présidents pour leur demander de faire régner l'ordre sous l'hémicycle du Bardo.
Bis repetita à la saison 4. Le président de la République a convoqué le jour même Farouk Bouasker pour lui demander de surmonter les difficultés.
Le pourra-t-il vraiment ? Difficile à croire, M. Bouasker n'est pas connu pour son charisme et pour sa forte personnalité. Face à lui, il y a des personnes dures à cuire dont une des principales caractéristiques est l'opportunisme politique.

Raouf Ben Hédi


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