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Coup de théâtre, Kaïs Saïed dit non au FMI
Publié dans Business News le 06 - 04 - 2023

La Tunisie court depuis plus d'un an derrière un crédit du FMI. Ses plus grands partenaires, notamment l'Union européenne, la France, l'Italie et les Etats-Unis font des pieds et des mains pour qu'elle l'obtienne et préviennent des risques d'effondrement de l'économie tunisienne, si jamais ce crédit n'est pas versé. Coup de théâtre du président de la République qui déclare ne pas vouloir subir les diktats de quiconque. Autrement dit, le plan de réformes imposé par le FMI est à jeter.

Fait tellement rare qu'il devient extraordinaire en Tunisie, Kaïs Saïed consent à donner une déclaration à la presse. C'était en marge de la commémoration du 23e anniversaire du décès du leader et premier président de la République, Habib Bourguiba. Interrogé jeudi 6 avril 2023 sur le crédit en cours du FMI, d'un montant de 1,9 milliard de dollars à verser sur quatre ans, le président Saïed a exprimé son opposition « aux instructions émanant de l'étranger et appauvrissant les Tunisiens ». Il a assuré que la Tunisie était « capable de sortir de la crise par ses propres moyens ». « Le monde et les entités financières telles que le Fonds monétaire international (FMI) doivent comprendre que l'être humain n'est pas un simple chiffre… Nous exigeons le respect de la volonté du peuple », a précisé le président.
Des propos qui détonnent quand on sait que la Tunisie souffre d'un gros déficit budgétaire et a besoin de crédits de l'ordre de 23 milliards de dinars, dont quinze de l'étranger. Elle ne peut accéder au crédit de quinze milliards de dinars (cinq milliards de dollars) de l'étranger qu'après avoir obtenu la première tranche du crédit du FMI, de l'ordre de 500 millions de dollars.
Les signaux d'alarme sont venus de partout, à commencer par les plus grands experts tunisiens en économie, suivis par les agences de notation internationale. Pour boucler la boucle, Union européenne, Italie, France et Etats-Unis sont entrés sur scène pour presser la Tunisie de boucler son dossier afin d'obtenir le crédit du FMI, assurant qu'ils vont tout faire pour qu'elle obtienne le feu vert.
Que manque-t-il au dossier ? Le gouvernement a bien fait son travail et s'est engagé pour mener des réformes. Essentiellement, réduire les compensations (notamment l'énergie) et entamer la restructuration des entreprises publiques. L'amendement de la loi N°9 de 1989 a même fait l'objet d'un conseil des ministres le 10 février.
Il manquait seulement une pièce essentielle à ce dossier, il faut que le président de la République cautionne ce crédit.

Théoriquement, Kaïs Saïed a déjà cautionné le dossier du gouvernement déposé au FMI, puisqu'il a signé les lois de finances de 2022 et 2023, qui, toutes les deux, intègrent le déficit et soulignent la nécessité de faire appel à des crédits extérieurs.
Sauf que Kaïs Saïed a le chic de dire une chose et de faire le contraire. Il a bien signé les lois de finances, mais il a refusé que l'on touche à la compensation. Ainsi, et depuis le début de l'année 2023, il n'a consenti aucune augmentation des prix du carburant, ni des autres produits compensés.
En dépit des pressions et des avertissements de la Tunisie et de l'étranger, le président s'est montré imperturbable. Pire, en pleine polémique et alors que les pays étrangers pressaient la Tunisie de faire vite, Kaïs Saïed s'est permis une absence de treize jours. En revenant sur scène, il a prétexté un simple rhume de deux-trois jours.
Jeudi 6 avril 2023, coup de théâtre, il prend tout le monde de court et affirme que la Tunisie allait s'en sortir toute seule.
Comment cela ? Le gouvernement n'a pas de plan B et n'a présenté aucune alternative si jamais le crédit du FMI n'est pas versé. La cheffe du gouvernement, Najla Bouden, sa ministre des Finances, Sihem Nemsia et son ministre de l'Economie, Samir Saïed maintiennent un silence total.
D'un côté, ils avaient un plan clair mis noir sur blanc dans la loi de finances et annoncé au public et aux chancelleries et, de l'autre côté, ils ont un président de la République qui a un autre plan.
En clair, le président et le gouvernement ne sont pas du tout en symbiose.

Quel est donc le plan du président ? Il n'est pas du tout réaliste puisqu'il parle de récupération des fonds spoliés qu'il estime à quelque 13,5 milliards de dinars. Un montant qui n'existe que dans sa tête, selon plus d'un expert. Il trouve naissance dans le rapport de feu Abdelfattah Amor, rédigé en 2011 à la hâte et sur la base de plusieurs déclarations farfelues et exagérées. Sauf que Kaïs Saïed croit dur comme fer en ce rapport et en ce montant. Pour récupérer ces soi-disant fonds, il a créé une commission ad-hoc le 20 mars 2022, mais dont les membres n'ont été nommés qu'en novembre. Il leur a donné six mois pour ramener le montant annoncé. Six mois après, pas un dinar n'est encore entré. Et on doute fort qu'il y ait un dinar dans les prochains six mois. Dernière nouvelle de cette commission, le limogeage humiliant de son président Makram Ben Mna le 21 mars 2023.
Mis à part cela, le président n'a annoncé aucune autre piste pour combler le déficit budgétaire abyssal de son gouvernement.
Pour bien endormir le peuple, bien acquis à sa cause soit dit en passant, il a tancé les étrangers qui refusent de rembourser aux Tunisiens l'argent soi-disant spolié et responsables, d'après ses dires, du réchauffement climatique. Comme s'il s'attendrait à une indemnisation à ce sujet.
Sans plan B pour combler le déficit budgétaire, avec cette porte fermée du FMI et, par conséquent de tout autre crédit bilatéral, la cheffe du gouvernement se trouve donc au pied du mur. Dans un autre pays, elle démissionnerait aussitôt avec les ministres concernés.
Si l'on suit les propos des experts et des avertissements étrangers insistants, la Tunisie risque l'effondrement économique dans les prochains mois. Elle n'aura plus de quoi payer ses dettes et ses importations. Tout le monde est conscient de la gravité de la situation, sauf le président de la République et ses nombreux partisans crédules qui continuent encore à boire ses paroles, à le défendre et à croire tout ce qu'il dit.


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