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Ce qu'on rate en ne célébrant pas Noël en Tunisie
Publié dans Business News le 23 - 12 - 2024

Partout dans le monde, Noël, c'est la fête, l'ambiance festive, mais aussi des chiffres. Cette période de l'année est attendue avec impatience par les marchands et les propriétaires de commerces cherchant à améliorer leur chiffre d'affaires, voire enregistrer des ventes record.
Comme toute autre fête, Noël se présente comme étant une occasion de se faire plaisir et de faire plaisir aux autres. Les amis et membres de la même famille se rassemblent pour célébrer, indépendamment de l'aspect religieux. Il s'agit là de l'une des fêtes les plus anciennes et les plus répandues au monde, même dans certains pays dit arabes et musulmans à savoir la Tunisie, pays comptant seulement quelque 250.000 chrétiens.
Le fait est que célébrer Noël n'est pas vraiment une pratique née des dernières années. Nous assistons, certes, à une implosion des marchés de Noël dans quelques espaces privés, mais il est à noter que les commerces tunisiens avaient l'habitude de jouer le jeu et de s'impliquer pleinement dans la chose. Durant les années 1980 et 1990, les boutiques de Lafayette au centre-ville de Tunis, par exemple, n'hésitaient pas à troquer leur décoration classique pour les fameux rouges et blanc. Ceux qui s'en souviennent encore se rappellent cette période festive où on s'offrait des bottines de père Noël en chocolat.
Les passants avaient la chance de s'enivrer sur des centaines de mètres des vitrines lumineuses et colorées. On était dans un cadre totalement gai et chaleureux faisant oublier à certains les pépins et les tracas du quotidien. Il suffisait de lever la tête pour voir les "Joyeux Noël" et "Bonne fête" écrit en haut de vitrines remplies de guirlandes et de coton faisant office de neige. Une scène à l'image d'une Tunisie paisible où on n'avait pas encore à se demander si la célébration de cette fête était proscrite par l'islam ou non.
D'ailleurs, Noël est loin d'être une simple fête religieuse. Il y a avant tout l'aspect économique de cet événement. Noël est l'occasion pour un grand nombre de commerçants de sauver l'année. Décorer sa vitrine et sa boutique n'est pas uniquement une mesure uniquement esthétique. Elle vise à attirer de la clientèle prête à dépenser et à offrir des cadeaux même en temps de crise. C'est ce qu'a confirmé l'enquête menée par Cofidis en France cette année. Selon le géant du crédit à la consommation, chaque Français dépense près de 500 euros durant cette fête.
La même source a indiqué que ce budget témoigne d'une baisse de 52 euros par rapport à l'année précédente. Cofidis a expliqué que ce budget est réparti entre les cadeaux qui cumulent en général la modique somme de 323 euros, le repas avec 132 euros et les décorations avec 27 euros.
Quant à "WorldRemit", société de paiement et de transfert d'argent, elle affirme qu'en 2023, chaque ménage français dépense 1.142 dollars pour un revenu moyen de 52.686 dollars. Ainsi, les dépenses de Noël représentent un peu plus de 2% du revenu de ce ménage. Au Royaume-Uni, on parle d'une enveloppe de 1.042 dollars par ménage pour un revenu moyen de 53.901 dollars, soit 1,93% du revenu moyen. En Allemagne, les dépenses par foyer passent à 1.653 dollars pour un revenu moyen de 58.853 dollars, soit 2,8%. À titre de comparaison, un ménage français dépense en budget vacances près de 1763 dollars, selon OpinionWay pour Sofinco. Le budget de Noël représente pour chaque ménage plus de la moitié du budget vacances.
Ainsi, il est clair que l'ambiance générale de Noël tourne essentiellement autour du consommateur et aux commerces de stimuler leurs ventes. Certains d'entre eux, tels que les magasins de jouets et de produits électroniques dépendent vraiment de ce genre de fête. Ils attendent avec impatience les clients désirants offrir des figurines, un Lego ou le téléphone dernier cri à leurs proches. Pourquoi ne pas alors célébrer cette fête ?
De plus, et comme toute autre fête, Noël crée des emplois provisoires pour certaines catégories de main-d'œuvre, notamment les étudiants. Avec la hausse du nombre de clients, les magasins, les stands dans les marchés et les commerces du secteur de la restauration auront besoin de plus d'agents, d'ouvriers et de caisses. En encourageant les Tunisiens à célébrer Noël et à dépenser, on fournit une expérience professionnelle et une source de revenus à ces derniers. Pourquoi ne pas alors célébrer cette fête ?
D'ailleurs, la consommation joue un rôle essentiel, selon John Maynard Keynes, dans la stimulation de l'économie et dans la croissance économique. Et dans le cas de la célébration de Noël, il s'agit d'une demande intérieure qui stimulera la production tunisienne nationale. Noël pourrait même être l'occasion pour des nouveaux commerçants de se lancer et de gagner de la publicité grâce à la hausse de la consommation. Pourquoi ne pas alors célébrer cette fête ?
À cette question, une seule réponse revient systématiquement sur les devants de la scène : il s'agirait d'une fête exclusivement chrétienne et la célébrer serait interdit dans l'islam. Or, dans l'absolu, aucun verset coranique n'interdit clairement et directement cela ! Il s'agit tout simplement d'un autre argument sans queue ni tête et évoqué par les conservateurs. Quel est le but de la fête de Noël d'un point de vue religieux : célébrer la naissance du Christ. Cependant, croire en l'islam et en Dieu implique nécessairement de croire en tous ses prophètes, y compris Jésus ! Célébrer ce personnage ne devrait, logiquement, pas contrarier la volonté de Dieu.
Enfin, Noël est une fête qui ressemble de très près à l'Aïd el Sghir (Aïd al-Fitr). On se réunit en famille et entre amis pour partager des moments de bonheur et se créer chaque année des nouveaux souvenirs gais et joyeux autour de repas, mais aussi de cadeaux et de "mahba" ("Eidiyah"). Après tout, offrir des cadeaux est un pur moment de plaisir et on ne devrait pas s'en priver afin de faire plaisir aux réactionnaires !
Pour conclure, fêter Noël en Tunisie est, en plus d'être un acte de consommation bénéfique à notre économie et à nos commerçants, une véritable échappatoire à notre quotidien devenant de plus en plus morose et stressant. Il s'agit d'une petite bouffée d'air frais permettant d'oublier pendant quelques moments les tracas de la vie auxquels le citoyen tunisien est, chaque jour, confronté. Noël est l'occasion de partager sa joie qu'on soit un commerçant entouré par des clients ou un individu lambda se retrouvant en famille. Noël, c'est une célébration du partage : des valeurs nous rappelant que ce qui compte vraiment, c'est d'être ensemble.

Sofiene Ghoubantini


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