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Pas gaie la rentrée
Publié dans Business News le 15 - 09 - 2008


Par Nizar BAHLOUL
C'est aujourd'hui la rentrée en Tunisie. 2,4 millions d'élèves et d'étudiants rejoindront les salles de classe. Combien d'entre eux verront leurs études couronnées d'un diplôme reflétant réellement leur capacité, leur savoir-faire et leur aptitude à être opérationnels quand ils intégreront le marché de l'emploi ? Posez la question à n'importe quel chef d'entreprise sur les difficultés qu'il éprouve à trouver un diplômé répondant à seulement 50% de ses attentes et vous verrez.
Une bonne partie du problème du chômage en Tunisie est liée à la qualification de nos diplômés : que savent-ils faire avec leur diplôme en main ? Sont-ils prêts à admettre qu'un chef d'entreprise n'a que faire d'un diplôme si le savoir-faire n'y est pas ?
« Après la bataille quantitative, nous nous devons de remporter la bataille qualitative ». C'est le Premier ministre, Mohamed Ghannouchi, qui parle. Ô, combien il a raison ! Ô, combien il est urgent de remporter cette bataille ! Et cette bataille ne peut se remporter d'abord qu'à l'école, au lycée, au collège, à la faculté.
Pour remporter la bataille, l'un des maillons indispensables est l'enseignant. Cet enseignant dispose-t-il des armes nécessaires ? J'en doute fort.
Pas uniquement pour des raisons logistiques. L'enseignant est seul face à une trentaine (au moins) d'espoirs à qui il doit s'appliquer à faire aimer un cours, une matière, un art, une science. Aime-t-il lui-même le cours qu'il dispense ? Est-il pédagogue ? Aime-t-il les élèves et étudiants qu'il a en face de lui ?
Vers la fin de la semaine dernière, un millier de personnes ont reçu un télégramme leur signifiant leur affectation dans une école, collège ou lycée. Elles ont passé le cap du CAPES et elles sont théoriquement aptes à enseigner. Il y a quelques semaines, ces nouveaux fonctionnares étaient au chômage. Aujourd'hui, ils sont devant cette trentaine d'élèves et de lycéens. Entre-temps, et au meilleur des cas, ils auront reçu une mini-formation pédagogique. Est-ce suffisant ? Peut-on prodiguer des cours si l'on n'est pas pédagogue ? A-t-on vérifié, avant que ce candidat au CAPES ait passé l'examen, qu'il est pédagogue, qu'il a de l'affection pour les enfants et les adolescents, qu'il aime transmettre un savoir ? La réponse, à toutes ces questions, est négative sans aucun doute.
Nombreux sont les enseignants qui adorent leur travail, qui ne sont là que par amour pour l'école et l'éducation. Ils ne lésinent jamais sur les efforts draconiens qu'exige leur profession. Ils ne trouvent satisfaction qu'après avoir ramené à bon port leurs élèves, qu'après avoir transmis le message, le cours, la leçon, s'être assurés que ce message a été bien reçu, avoir la conviction que leur mission a été accomplie.
Mais combien sont les enseignants qui ne sont là que parce que l'enseignement est la profession où il y a le plus de jours de vacances ; parce que c'est la meilleure des planques ; parce qu'on est, dans une classe, le seul maître à bord où l'on peut exercer une autorité et donner des ordres ; parce qu'il y a, dans une classe de trente élèves, une trentaine de probables clients aux cours particuliers.
Il est impossible de savoir quelle est la tranche majoritaire parmi ces deux catégories d'enseignants, mais il est impératif que la seconde tranche reste minoritaire. Très minoritaire. Or la tendance ne semble pas aller dans ce sens.
Dans notre société de plus en plus capitaliste et consommatrice, l'enseignant ne peut dispenser son cours dans des conditions normales, quand il voit son autorité contestée par des élèves de plus en plus insolents et de plus en plus appuyés et chouchoutés par leurs parents. Quand il voit des élèves ayant un argent de poche supérieur à leur propre salaire, débarquant au lycée dans des limousines. Quand il voit que la cigarette, la violence et la délinquance ne s'arrêtent plus aux portes du collège, du lycée ou de la fac. Quand il voit du mépris dans le regard de ses élèves plutôt que du respect.
Que peut-on reprocher à un élève né dans un quartier dépourvu de tout club de cinéma, de toute bibliothèque, lâché dans la nature, abandonné à lui-même des heures durant, en raison de multiples heures creuses et de parents absents ? Une absence qu'ils pensent régler à coup d'argent de poche, d'assistanat tardif, et de "chouchouteries" diverses.
Que peut-on reprocher à cet élève qui sait qu'il peut obtenir sa moyenne, à coup de corruption, dès lors qu'il est abonné aux cours particuliers et à qui on a appris que l'essentiel est la note de l'examen et non le savoir.
Que peut-on reprocher à cet élève-adolescent quand il a près de son lycée un café et un salon de thé et chez lui une télévision branchée sur Iqra, Rotana ou une chaîne rose ?
Que peut-on lui reprocher quand il sait que la clé du succès et de la richesse (dans le sens matériel du terme) est dans le passage par la Star Ac ou le club de foot ?
Le professeur est déboussolé, l'élève n'a pas de repères, la famille ne sait plus que faire et tout le monde chante "gaie, gaie la rentrée".


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