Les perspectives d'investissement dans le domaine du transport (terrestre, maritime et ferroviaire) s'annoncent hautes en couleurs dans la région du Maghreb Arabe et de la Méditerranée Occidentale. Des programmes pour développer le secteur seront réalisés dans le cadre du projet de l'Union pour la Méditerranée. « Il s'agit donc d'une opportunité pour les privés de s'impliquer dans ce processus et de contribuer à sa concrétisation », signale Antonio Tajani, vice-Président de la Commission européenne en charge du Transport. Ces propos ont été tenus lors de sa visite en Tunisie. Il a assisté à la 5ème réunion des ministres des Transports des pays de la Méditerranée occidentale 5+5. « Les investisseurs privés ont l'occasion de participer dans l'établissement d'un réseau multimodal de transport en Méditerranée occidentale, un projet ambitieux », précise-t-il. Certes, les investisseurs privés et les acteurs agissants dans le domaine du transport de la région du Maghreb arabe seront attentifs aux résultats des travaux du Forum EuroMed transport, prévu à Bruxelles en décembre prochain. Lors de ce rendez-vous, les adeptes du projet de l'Union pour la Méditerranée discuteront des modalités de mise en uvre de cet objectif, notamment le plan d'action régional pour la période 2007-2013 qui identifie une série d'actions censées réaliser des projets d'infrastructure et d'harmonisation des cadres réglementaires dans le secteur de transport. « Ce plan participe à une vision à moyen et long terme qu'est la mise en place progressive d'un réseau transméditerranéen de transport », explique le vice-président de la Commission européenne en charge du transport. Il insiste sur la complémentarité et l'apport de la coopération en la matière. « Il va sans dire que les différentes enceintes de coopération sont complémentaires et doivent participer au même objectif », affirme-t-il. En plus des institutions publiques, les investisseurs privés ont une opportunité de s'engager dans cette démarche fructueuse en termes de revenus. Les projets d'autoroute de la mer, toujours prioritaires et d'infrastructure routière et ferroviaire identifiés dans ce cadre, sont des créneaux porteurs pour les hommes d'affaires. Dans ce contexte, M. Tajani met en relief le partenariat "Public-Privé" en plus de la mobilisation des institutions financières internationales qui demeurent indispensables pour les pays du Maghreb, afin de réaliser leurs projets. Pour cela, « une mobilisation générale doit s'organiser pour explorer les meilleures options possibles de financement coordonné », fait-il remarquer. Le financement des projets représente un vrai défi pour les pays de la région. Très rassurant, le vice-président de la CE insiste sur le fait que l'Union européenne peut s'engager beaucoup plus dans ce processus. « Le renforcement des liens entre l'Union européenne, la Méditerranée et le Maghreb n'est que le début. Nous voulons nous engager pour continuer le travail », déclare-t-il. En fait, le réseau transeuropéen doit se prolonger en Afrique, en Afrique du Nord, au-delà de l'Europe. Pour ce faire, « la Banque européenne d'Investissement (BEI) et la Banque africaine de Développement (BAD) assureront des garanties pour les entreprises qui désirent investir dans le Maghreb arabe », précise-t-il. Et le vice-président de la CE d'ajouter : « Grâce aux investissements publics, les privés peuvent s'engager et jouer un rôle important ». M.Tajani lance d'ailleurs un appel aux privés qui ne doivent pas être démotivés par la crise financière : « C'est vrai nous avons une crise, mais il faut réagir. Il faut s'engager dans l'investissement ». Pour aller plus loin, le responsable européen considère même que la réussite des projets d'infrastructure est tributaire de l'implication des privés. « Si nous réussissons à convaincre les privés, nous allons faire beaucoup plus, nous allons faire de grandes choses ». Créé en 1995 dans le cadre du processus de Barcelone, le « Groupe des Ministres des Transports de la Méditerranée Occidentale » GTMO a pour objectif de mettre en place un cadre de concertations et de coopérations pour le développement du transport dans la région de la Méditerranée occidentale et de contribuer au développement du partenariat euro- méditerranéen dans ce domaine. L'implication des privés dans cette démarche s'avère indispensable. Il s'agit d'un créneau porteur pour les acteurs privés. A rappeler dans ce contexte que le GTMO était constitué depuis sa création et jusqu'à sa quatrième réunion, celle de Tunis en 2007 de l'ensemble des sept pays de la région (4+3) à savoir ; l'Algérie, l'Espagne, le France, l'Italie, le Maroc, le Portugal et la Tunisie et par la Commission européenne, comme observateur. L'adhésion actuelle de la Libye, Malte et la Mauritanie offre plus de perspectives pour les privés. Lors de la 5ème réunion qui s'est déroulée récemment à Tunis, les ministres (5+5) ont dressé le bilan d'un an et demi de travail (mars 2007-novembre 2008). Ils ont également fait une lecture de l'état d'avancement de la mise en uvre de ce programme ainsi que les projets prioritaires. C'est dans ce cadre d'ailleurs que le vice-président de la Commission européenne en charge de transport a réitéré l'importance de l'implication des privés. Ces derniers peuvent saisir les opportunités qui leur sont offertes pour participer à la réalisation du réseau multimodal des pays du Maghreb comme ils ont un terrain favorable pour contribuer à la concrétisation des maillons manquants sur les axes maghrébins stratégiques du réseau, notamment ceux qui correspondent à l'autoroute de l'Union maghrébine et la modernisation et l'interopérabilité de l'axe ferroviaire transmaghrébin. Dans ce cadre, une attention particulière sera accordée aux tronçons maritimes et à l'interopérabilité entre les modes. Les privés sont invités de s'investir également dans le transport en commun dans le cadre de l'amélioration des conditions de voyage ou les déplacements estivaux. Les compagnies exerçant dans le domaine pourront ainsi élargir leurs champs d'activité, d'autant plus que plusieurs propositions seront à leur disposition. Dans un contexte économique mondial instable, marqué par une crise, la région du Maghreb Arabe représente un terrain favorable d'investissement. Les perspectives dans la zone s'annoncent prometteuses. C'est ce que les experts et les investisseurs internationaux ne cessent de rappeler. Il est important de savoir saisir les occasions qui se présentent.