Dans le cadre de la deuxième étape du projet de réforme et de consolidation du cadre législatif du commerce dans les pays d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient, initié par The Arab Center for the Development of the Rule of Law and Integrity" (ACRLI), le ministère du Commerce et de l'Artisanat, en collaboration avec ledit centre, a organisé, jeudi 17 décembre 2009, un atelier de travail sur " la loi et la politique de la concurrence en Tunisie". Le sujet est on ne peut plus pertinent d'autant plus que l'atelier était une occasion pour présenter l'étude approfondie sur la loi de la concurrence en Tunisie. L'un des piliers phares était sans aucun doute le sondage d'opinion, effectué sur un échantillon représentatif de 167 professionnels, et portant sur leur perception de l'environnement concurrentiel en Tunisie. Le sondage a débouché sur des résultats plus ou moins surprenants. Concernant, le niveau actuel de la concurrence en Tunisie, les notes ont oscillé entre 1,4 et 3,3 alors que les notes du niveau de la concurrence souhaité ont varié entre 3,8 et 4,7. Cet écart traduit l'insatisfaction des interviewés de la compétitivité des différents secteurs qui ont fait l'objet de cette étude. Néanmoins, cet écart laisse une marge importante à combler en intégrant d'autres indicateurs de compétitivité. Généralement, les répondants se sont accordés leurs violons pour souligner que le niveau de la compétitivité de l'économie nationale reste en deçà de la moyenne. Les secteurs de l'électricité et de l'eau, régis par deux entreprises étatiques, ont enregistré les plus bas niveaux. Cependant, la palme d'or revient au secteur du commerce, qui a enregistré une note de 3,3, se situant ainsi comme le secteur le plus compétitif. Il est à signaler qu'aucun des secteurs intégrés dans l'étude n'a bénéficié d'une forte notation. Sur un autre plan, les résultats de l'étude ont montré que 77% des Tunisiens respectent les lois et les normes commerciales. 86% des répondants ont déclaré être convaincus que les lois, en la matière, sont exécutées et appliquées rigoureusement. Ce taux dépasse les 90% chez la tranche des hommes d'affaires interrogés. Dans le chapitre degré d'applicabilité des lois commerciales, 77% des répondants ont confirmé que les lois sont appliquées fidèlement dans la plupart des cas. Néanmoins, il y a une légère différence entre les hommes de droit (80%) et les professionnels (64%) quant au degré de l'application. En général, les interviewés sont moyennement satisfaits de la performance des institutions (le conseil de la concurrence et l'administration générale de la concurrence). Sur une échelle préférentielle allant de 1 à 5, le conseil de la concurrence a reçu une note de 3,1 (performance générale) et 3,3 (professionnalisme). Quant à l'administration générale de la concurrence, elle a été notée comme suit : 3 pour la performance générale et 3,2 pour le professionnalisme. D'autre part, 82,2 % de la population interrogée ont déclaré être peu ou moyennement informés sur la législation en vigueur. Ceci n'empêche pas qu'il y a un consensus sur le rôle que joue l'Etat, même en ces temps de crise, dans l'application du dispositif légal à même de veiller sur la sécurité des pratiques concurrentielles en Tunisie. W.A.F.