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Facebook : bienvenue dans un espace controversé !
Publié dans Business News le 11 - 08 - 2010

Telles les flammes méphitiques d'un brasier d'été, la frénésie des réseaux sociaux, plus particulièrement Facebook, s'est emparée de tout le monde y compris des Tunisiens. Une véritable machine à confessions, le réseau social, connu aussi sous l'appellation de site communautaire, numéro un est devenu un lieu culte dans lequel ses adeptes partagent tout : informations personnelles et institutionnelles, privées et publiques, écrites et audiovisuelles, infos, intox mensonges et rumeurs,…
La question la plus "brûlante" qui hante les débats publics et privés en Tunisie, est celle d'un impact présumé, non vérifié pour le moment faute d'études scientifiques, du réseau social numéro un sur la santé morale, émotionnelle et surtout rationnelle des Tunisiens. S'agit-il d'un mal absolu, d'un bien absolu ou tout simplement d'un réseau "métis".
Pour mieux approcher ce phénomène et appréhender ses différents contours, l'Association tunisienne de l'Internet et du multimédia (ATIM), a convié des experts en sciences d'information, des TICs, de la communication et des jeunes pour débattre de la question. "Les réseaux sociaux : bienfaits et méfaits pour les jeunes. Cas de Facebook", le thème de la conférence scientifique, tenue mardi 3 août 2010, n'a pas répondu à toutes les questions et n'a pas atténué la soif de l'audience, qui jasait, elle aussi, sur la question.
A entendre les conférenciers, Facebook ne peut pas être un mal absolu ou un bien absolu. Loin, bien loin de cette vision manichéenne, les panelistes ont proposé de réfléchir à une démarche concertée vis-à-vis de ce phénomène. Si l'on doit retenir une chose de cette conférence, ce serait la question de la « déformation » de la réalité qui peut aller jusqu'à la désinformation totale. Point sur lequel Mohamed Gontara, directeur du Centre africain de perfectionnement des journalistes et des communicateurs (CAPJC), a beaucoup et énormément insisté. De par son savoir-faire et son expérience dans le monde des médias, les conseils de ce vieux de la vieille, en la matière, ne devraient pas tomber dans l'oreille d'un sourd.
M. Gontara a refusé systématiquement de considérer les réseaux sociaux, surtout Facebook, comme étant des nouveaux médias, une « hérésie » scientifique qu'on balance à tort et à travers. D'après lui, ces réseaux servent uniquement de « médiation » et non de « médias » pour la double raison : ces réseaux échappent, tout comme Internet, à tout contrôle et à toute régulation. Ce qui a fait que les déboires jaillissent de partout : la cybercriminalité, les transgressions récurrentes des données personnelles, les escroqueries et le business juteux des bases de données, pour ne citer que ces exemples. De même, les réseaux sociaux, tel le cas de Facebook et Twitter, sont une caisse de résonance puissante qui pervertit, souvent, tout contenu informatif et concrétisant ainsi la déformation des faits.
Un exemple. M. Gontara nous a raconté l'expérience Périgord. Cinq journalistes français ont été coupés du monde pendant cinq jours. Leur seul moyen d'accès à l'information : twitter et facebook. Au départ, le but de l'expérience est de démontrer s'il y a d'autres sources d'information dans lesquelles peuvent se ressourcer les journalistes. A la fin, il s'est avéré que ces réseaux sociaux sont des boîtes à merveilles pour déformer la réalité. Un avion qui casse le mur du son peut devenir, sur Facebook, un énorme incendie engendrant des pertes économiques et humaines. Et M. Gontara de conseiller ceux qui cherchent de l'information sur Facebook, surtout les journalistes, de se méfier. Derrière une information visiblement « fiable », il y a toujours un mensonge caché et des intox dissimilés.
Et il se trouve que la sacro-sainte « fiabilité », des sources de l'information, et de l'information elle-même, est sacrifiée sur Facebook. Sur le réseau social numéro un, le nombre des Tunisiens frôlent un million et demi. Et tous peuvent s'arroger le statut d'un journaliste. M. Gontara nous fait savoir qu'il est désormais à la portée de tout un chacun muni d'une caméra dans un téléphone portable de s'auto-déclarer journaliste et de partir faire des reportages en live sur le terrain.
M. Gontara n'a pas mâché ses mots en dénonçant cette anarchie qui met en péril la notion même de l'information. On ne peut, en aucun cas, partir à la chasse de l'info si on n'est pas muni de notre armature : les règles déontologiques, éthiques et légales qui régissent le métier du journaliste. Car, un vrai journaliste est celui qui doit chercher, vérifier, recouper avant de balancer une information. Force est de constater que ce n'est pas le cas sur Facebook. Au bout du compte, souligne M. Gontara, une mise en garde est nécessaire face à ce déluge "toxique" d'informations mélangeant vérités et mensonges.
Même s'il appert que M. Gontara n'est pas du côté du fameux dicton "la femme de César ne doit pas être soupçonnée", d'autres s'arrangent pour présenter Facebook comme une source légitime d'informations. En témoigne, à juste titre, l'affaire du chanteur tunisien Mohsen Cherif qui a scandé plusieurs fois " vive Bibi Netanyahu!", lors d'une soirée privée à Eilat en Israël. D'emblée, la vidéo postée par un facebookeur lambda, a pris son chemin vers les unes des journaux classiques et les dépêches des agences de presses et des chaînes de télévision. La chaine qatarie Al Jazira en a même profité pour marteler pathétiquement ses téléspectateurs par la rediffusion de l'info à plusieurs reprises. On se rappelle, également, de l'affaire du rasage des Eucalyptus plus que centenaires de Guengla ou le sarcasme causé par la vidéo de Saoussen Mâalej ou encore le reportage truqué, sur les relations (sexuelles) avant le mariage diffusé sur la chaîne privée Nessma TV. A vrai dire, les exemples ne manquent pas et tous tendent à crédibiliser les informations repêchées sur le réseau social.
Cela prouve que Facebook est beaucoup plus grand que l'on croyait et sa frénésie met en avant une méconnaissance totale de lui. Ses 500 millions de" citoyens" virtuels en ont fait le troisième pays du monde en nombre d'habitants. Et le "tout puissant" Mark Zuckerberg, le petit génie qui a échafaudé ce projet, peut se réjouir des psalmodies de ses fervents adeptes qui vénèrent sa création.
Pour tout dire, les mystères de sa progression sont loin d'être élucidées. Néanmois, les conférenciers s'accordent sur un constat : Il s'agit également d'un puissant système de communication. En Tunisie, on ne compte pas les hommes politiques, les artistes, les sportifs, les médias, les entreprises et les institutions qui y sont allés et qui y ont trouvé leur compte. D'ailleurs, les effets de buzz et de diffusion d'informations y sont potentiellement gigantesques. Et tout ce beau monde diffuse et récupère de l'information. Ils cherchent à devenir "amis" des membres et à contacter leurs relations. L'objectif est ensuite classique : envoyer des publicités personnalisées en fonction du profil de la personne, créer du buzz autour d'un produit, d'une marque, d'un média ou d'une personne.
Même si on est du même avis avec M. Gontara sur le fait qu'en s'approvisionnant sur Facebook, on peut facilement rajouter une pincée de sel, on touille un peu et on obtient le plat préféré qui nous accommode ; même si on est conscient que ces réseaux sociaux se sont infiltrés dans nos brèches émotionnelles et affectives pour créer une porte dérobée à travers laquelle on esquive notre vie réelle avec ses complications, il n'en demeure pas moins qu'il s'agit aussi d'un formidable espace de communication commerciale et institutionnelle.
Que l'on accepte ou pas, que l'on veuille ou pas, Facebook est, désormais, une nouvelle donne qui associe les deux contradictions : les opportunités et les menaces. Un bien ou un mal, tout dépend de l'usage qu'on en fait. Walid Ahmed Ferchichi


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