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Tunisie La marche pour la liberté et contre la violence a failli tourner au vinaigre
Publié dans Business News le 08 - 07 - 2011

19 h50, avenue Mohamed V, à côté de la désormais place « des sit-in », deux groupes se font face des deux côtés de la large artère. La tension est palpable, mâchoires et poings serrés, des slogans à la mémoire des martyrs sont entonnés, certains tentent de calmer le jeu et d'éviter le contact.
Finalement, plus de peur que mal, il n'y aura pas de grabuge. Les deux groupes se mêlent et chantent l'hymne national d'une seule voix. On discute, on s'explique et on comprend vite les causes de cette méprise. Le premier groupe, participant à une marche pour la liberté de pensée et contre le fanatisme, s'est cru confronté à un regroupement de salafistes, les quelques personnes portant la barbe islamique n'ont rien arrangé à l'affaire. Les seconds, venus de toute la Tunisie et qui ont posé leur campement pour protester contre le gouvernement provisoire, croyaient faire face à des anciens militants du RCD. Des activistes n'ont pas hésité à sortir l'explication, désormais, classique depuis le 14 janvier : la police politique, dont ils ont reconnu des membres d'ailleurs, ont tenté de semer le trouble pour casser les deux manifs.
Tout avait bien commencé pourtant. Quelques minutes avant 18h, les premiers participants ont commencé à affluer sur la place Pasteur. La canicule commençait à s'adoucir. Les visages avenants, l'humeur est au beau fixe, quelques uns en pompette. Des jeunes et des moins jeunes, seuls, en couple ou en famille, certains de blanc et de rouge vêtus ou drapés dans le drapeau national engageaient la conversation, essayant d'expliquer l'acharnement depuis quelques semaines contre le film de Nadia El Fani. Tous avaient répondu à l'appel lancé sur Facebook pour une marche pour la liberté et contre la violonce. Des militants associatifs (l'Initiative citoyenne, Lam Echaml) et de partis politique (Attajdid, PDM, Parti socialiste de gauche) brandissaient des banderoles affichant des slogans dans ce sens : « liberté pour tous », « pour une Tunisie moderne démocratique indépendante », « non à la régression ». Dans les discussions, Ennahdha et les islamistes en prennent pour leur grade, aucun doute, ils agacent. Un « barbu » désirant expliquer ses vues sur la liberté se mêle aux présents. Vite pris à parti, il préfère disparaître. Certains disent le reconnaitre : un militant d'Ennahdha ni plus ni moins. On taquine la vieille dame qui l'a affronté sans sourciller, elle-même porte le voile. J'ai fait le Hadj cette année, s'explique-t-elle le plus calmement du monde.
De nouveaux manifestants rejoignent la marche au fur et à mesure que celle-ci avancent sur l'avenue Mohamed V. Mais on ne risque pas de se perdre dans la foule non plus. On y aperçoit des hommes et des femmes de culture : Anouar Braham, Ibrahim Ltaïf, Nawfel Saheb-Ettabaâ, Sami Ben Ameur, Lotfi Abdelli en fin de cortège traînant sa mobylette … L'accent rive gauche est de rigueur, ça rouscaille bigorne dirait Gavroche. Défendre la liberté de penser et de croyance semble être le cadet des soucis du Tunisien moyen. Monia Ben Hamadi membre de l'association Génération Jasmin créée par des Tunisiens vivant à Paris après le 14 janvier nous avoue sa désillusion. La jeune femme pensait, quand elle a débarqué, récemment, à Tunis, trouver une condamnation massive, claire et sans détour de l'attaque de l'AfricArt. Quelle ne fut sa déception quand elle a entendu toutes les dénonciations molles mêlées de « mais », de ces déclarations condamnant la « violence du film » et de toutes les attaques personnelles et des quolibets injurieux lancés par des anonymes contre la réalisatrice. Les moqueries lancées par les quelques badauds croisant la marche ne trompe pas sur l'opinion de « l'homme de la rue ». « Eh les cocus ! », n'a pas hésité à crier un jeune, ou peut-être voulait-il signifier lèche-cul, le mot en dialecte tunisien pouvant prendre, selon le contexte, les deux sens.
19h20, la motivation de départ s'épuise lentement. Les forces de l'ordre présentes mais discrètes depuis le début, donnent des signes d'impatience. Arrivés au niveau de la Cité de la culture, les manifestants commencent à se poser des questions : poursuivre jusqu'au bout ou rebrousser chemin pour faire une sorte de circuit et regagner le point de départ. Les partis politiques se retirent provoquant l'ire des plus téméraires. Un homme s'en prend à un policier en civil qui visiblement dirige les opérations : vous leur avez fait peur (des infos sur un attroupement d'extrémistes cherchant l'affrontement commencent à circuler). Le policier agacé s'emporte à son tour : les forces de sécurité ne sont pas un « porte-manteau », on bloque le centre-ville pour vous depuis quatre heures, on ne fait que protéger.
Certains rebroussent chemin, une minorité impatiente d'en découdre avec « les ennemis de la liberté » poursuit son chemin.
20h les participants à la marche ont été invités avec une insistante toute orientale à venir sur la place des sit-in. Des discussions à bâtons rompus s'engagent. Certains y passeront peut-être la nuit pour refaire le monde avec leurs camarades du jour. Radhouane Somai


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