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Les zizanies ramadanesques d'Ennahdha
Publié dans Business News le 15 - 08 - 2011

Dans sa rencontre avec le Premier ministre, le 4 août 2011, Rached Ghannouchi, chef d'Ennahdha, a demandé à ce que l'on assainisse le climat politique et que l'on mette un terme aux provocations de quelque partie que ce soit.
Les propos de M. Ghannouchi sont sensés. Très sensés même et méritent d'être appliqués. Seulement voilà, on découvre que le « cheikh » aux paroles sensés est un fidèle adepte de l'adage « faites ce que je dis, ne faites pas ce que je fais ». Jugez-en et qu'on ne nous en veuille pas si l'on fait une sorte de fixation sur ce parti. On ne prête qu'aux riches et il est normal qu'on accorde un intérêt particulier au leader des sondages.
Depuis le début du ramadan, le journal El Fejr, organe d'Ennahdha, a le chic de pondre chaque semaine un article semant encore le trouble et la zizanie parmi les Tunisiens. Juste parce qu'ils ont une opinion contraire à celle des Islamistes.
Dans son numéro de vendredi 5 août, El Fejr publiait (avec un appel à la Une) une rumeur circulant sur Facebook comme quoi il y aurait un accord secret entre Béji Caïd Essebsi et Abdessalem Jerad.
C'était de l'intox pure et le journal s'est fendu en excuses dans son numéro suivant, soit celui du vendredi 12 août 2011.
Des excuses présentées uniquement à l'UGTT et à son chef Abdessalem Jerad, mais pas au chef du gouvernement. On se limitera au constat sans chercher pourquoi El Fejr présente ses excuses à l'un et pas à l'autre, nous serons accusés de chercher à semer le trouble entre Caïd Essebsi et Ennahdha.
Le rigolo est qu'El Fejr cherche à se dérober de ses responsabilités en soulignant que les articles publiés ne reflètent que l'opinion de leurs auteurs et non celui du journal ! Or l'article en question n'était pas signé, a été publié à la une et en page d'information ordinaire et non dans une page de courrier de lecteurs ou d'opinions !
Mais s'ils disent que leurs pages sont ouvertes à des opinions qui ne les engagent pas, ne leur faisons pas de procès d'intention et espérons voir, dans les prochaines éditions, une tribune de Mohamed Talbi, une autre de Hichem Djaït et pourquoi pas de Zyed Krichen et de Hammadi Redissi !
Si le premier numéro ramadanesque d'El Fejr s'est limité à la publication d'une intox troublante, le numéro du 12 est passé à un stade supérieur pour s'attaquer aux journalistes et militants des droits de l'Homme.
Dans une tribune (signée cette fois), un éditorialiste traite le secteur de l'information d'"handicapé mental" et que seule Al Jazeera et « ses sœurs » ; et Facebook ont supporté la révolution. Les autres ? « Des ennemis » dans le sens militaire du terme, précise l'éditorialiste (on aurait aimé écrire « plumitif », mais nous tenons à garder un certain niveau).
Mais comme il s'agit d'une tribune (ou d'un édito), on pourra dire que cette opinion ne reflète pas la ligne d'El Fejr et d'Ennahdha.
L'autre trouvaille de la semaine, est l'attaque en bonne et due forme contre l'Association tunisienne des femmes démocrates (ATFD).
Le journal sort un projet de programme de l'ATFD, où l'on parle de l'égalité de l'héritage et de la nécessité de ne pas inclure l'aspect religieux dans le mariage civil. De vieilles revendications que toute société respectant les croyances (ou non croyances) de ses citoyens adopterait sans ciller.
Mais il se trouve qu'El Fejr n'a sélectionné du programme que les extraits qui sèment totalement le trouble dans l'esprit du lecteur. Le lecteur non avisé oubliera donc l'aspect légaliste et égalitaire du programme pour ne s'arrêter que sur ce que lui a sélectionné le journal.
On oublie donc l'ATFD qui milite pour la démocratie et les libertés individuelles, l'ATFD qui a tant défendu les femmes (y compris les islamistes et les épouses des détenus islamistes qui ont du sang sur les mains), l'ATFD qui a été tant combattue par Ben Ali et on l'épingle publiquement avec des extraits sortis de leur contexte et de leur esprit.
Il est indéniable que n'importe quel journal est libre de sa ligne éditoriale et qu'il est évident que le journal d'un parti se doit de défendre ses idées et de combattre ses adversaires.
Mais que cette liberté éditoriale, dont use (à raison) El Fejr, soit acceptée quand elle est usée par les autres médias et les autres partis.
En ce mois saint, où tout musulman se doit de prôner le pardon et le pacifisme, voilà Ennahdha et son organe El Fejr qui sèment la zizanie et la discorde.
Des pratiques totalement étrangères à nos traditions, notre culture et … notre religion.
C'est leur droit. Mais c'est aussi le droit de ceux qui ne partagent pas les idées d'Ennahdha.
Mais qu'ils arrêtent de crier au scandale et qu'ils ne s'étonnent plus si leurs actes inquiètent les Tunisiens et suscitent les critiques farouches des autres partis et des médias.
Pour être respecté, il faut savoir respecter les autres, messieurs-dames !


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