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Tunisie - Constitution et dossiers socio-économiques au menu du 22ème congrès de l'UGTT
Publié dans Business News le 25 - 12 - 2011

Le 22ème congrès de l'UGTT s'ouvrira lundi à Tabarka. La principale centrale syndicale a choisi comme slogan la citation de son fondateur Farhat Hached ‘Ô peuple, je t'aime'. Plus de 80 candidatures ont été présentées pour postuler à une place au sein du bureau exécutif qui sera élu à la fin des travaux, le 28 décembre.
L'UGTT n'a pas dérogé à la coutume de tenir ses plus hautes assises en dehors de la capitale. Le choix s'est porté cette fois sur Tabarka où plusieurs dizaines de congressistes sont déjà sur place, que ce soit pour les préparatifs logistiques, ou pour les tractations électorales entre les différentes mouvances syndicales.
518 congressistes sont donc attendus à ce congrès, dont l'issue est, pour une fois, incertaine. En effet, et pour la première fois, le secrétaire général en exercice ne se représente pas pour sa propre succession. Avec lui, sept autres membres du bureau exécutif n'auront pas le droit de se représenter. L'amendement du congrès de Djerba de l'article 10 du règlement intérieur limite à deux le nombre de mandats successifs au bureau exécutif.
De ce fait, seuls quatre membres de l'actuelle direction syndicale peuvent se représenter. Il s'agit de Hassine Abbassi, Mouldi Jendoubi, Belgacem Ayari et Moncef Ezzahi. Ainsi, le 22ème congrès permettra, au moins, à neuf cadres syndicaux d'accéder au bureau exécutif.
Pour parvenir au sommet de l'hiérarchie syndicale, l'expérience a montré qu'il est nécessaire d'appartenir à une région, ou un secteur influent dans la centrale. L'axe Kerkennah, Sfax et Gafsa a toujours été fortement représenté dans les sphères de décision à l'UGTT. Par ailleurs, il y a toujours eu des équilibres à tenir en considération, lors de la formation des listes.
Partant de cette logique, des tractations entre les gros cylindres (syndicats de l'enseignement, régions de Tunis, Sfax, Ben Arous sont en cours pour former une liste consensuelle qui prendra la place de la traditionnelle liste du Secrétaire général. Les indiscrétions laissent entendre que l'actuel membre de l'exécutif, Moncef Ezzahi, est contesté par une partie de ceux qui prônent la formation de cette liste consensuelle. On lui reproche ‘un résultat médiocre' lors de l'actuel mandat. Par contre, les trois autres membres (Jendoubi, Abbassi et Ayari) bénéficient du soutien d'une partie importante des congressistes.
En plus des anciens membres de l'exécutif, d'autres candidats partent avec des chances sérieuses pour occuper des postes au sein du prochain bureau exécutif. Il s'agit, notamment, de Noureddine Taboubi, secrétaire général de l'Union régionale de Tunis, Mohamed Msalemi, secrétaire général de Ben Arous, Sami Tahri, secrétaire général de l'enseignement secondaire, Anouar Ben Gaddour, membre du Syndicat national de l'enseignement supérieur, les deux membres de l'Union régionale de Sfax, Hédi Jemaâ et Abdelkrim Jrad.
Plusieurs ex-membres de l'exécutif comme Abdelmajid Sahraoui et Mustapha Ben Ahmed, sont également candidats ; preuve que le verdict des urnes sera très serré. Le monde syndical attendra avec impatience la première direction de l'UGTT de l'après-révolution.
Par ailleurs, la mission des 518 congressistes ne se limitera pas à l'élection d'une nouvelle direction syndicale. Elle consistera également à discuter, en marge de ce rassemblement syndical, un projet de constitution ainsi qu'une plate-forme d'action socioéconomique visant à déterminer les grandes orientations au cours de la prochaine étape.
Le projet de Constitution, élaboré par les syndicalistes, comporte 11 chapitres, proposant, notamment, la création d'une instance supérieure indépendante pour la justice financière, chargée de contrôler les comptes publics. Il suggère, aussi, la création du poste de médiateur républicain qui veillera au respect, par les structures administratives, collectivités locales et établissements publics, des libertés fondamentales.
Les premiers chapitres énoncent les droits et libertés fondamentales : L'égalité, la liberté de croyance, et d'expression, le droit de créer des partis politiques et des associations, le droit de se rassembler et de manifester ainsi que le droit à un travail décent et à l'action syndicale.
En ce qui concerne le pouvoir judiciaire, le projet de constitution proposé par l'UGTT insiste sur l'indépendance de la justice. Plusieurs articles sont consacrés au mode de fonctionnement de la magistrature. Le projet propose un pouvoir judiciaire dirigé par un conseil supérieur de la magistrature et contrôlé par une cour constitutionnelle dont les décisions sont irrévocables, pour tous les pouvoirs publics.
Concernant le volet économique, un projet de plateforme sera débattu par les congressistes. L'UGTT appelle, dans ce document élaboré par son département d'études, à renforcer l'investissement dans les secteurs productifs, à diversifier le tissu industriel, à dynamiser le rôle du tourisme, à promouvoir le secteur agricole, conformément à une nouvelle vision et à réviser les anciennes conventions qui ont consacré l'hégémonie des sociétés transfrontalières.
La centrale syndicale a fixé, à cet effet, une série d'objectifs visant à instaurer une politique qui stimule les investisseurs locaux et qui incite les petits producteurs à s'organiser dans des structures indépendantes, outre la protection de l'industrie nationale. Le document appelle, également, à réduire la dépendance des marchés extérieurs et à rapprocher l'enseignement du milieu entrepreneurial.
Pour ce qui est du secteur agricole, l'UGTT suggère d'introduire des réformes radicales en mesure de protéger les producteurs en milieu rural et de favoriser la transformation des terres agricoles publiques en coopératives agricoles gérées par les ouvriers et les agriculteurs.
L'UGTT considère que l'édification d'une économie nationale au service du peuple nécessite une répartition équitable des richesses et un développement régional équilibré à travers l'intégration des régions marginalisées et exclues dans le circuit économique, l'amélioration du pouvoir d'achat du citoyen, la garantie dans le texte de la constitution du droit au travail et le développement du système judiciaire de manière à garantir les droits des travailleurs et à rompre avec l'emploi précaire. Le document appelle à jeter les bases d'un système fiscal fondé sur la répartition équitable des charges fiscales.
Concernant le développement du système des relations professionnelles, le document proposé aux congressistes évoque aussi la révision des relations dans le monde du travail et suggère l'alignement de la Tunisie aux normes internationales en vigueur de manière à protéger les droits de l'employé et de l'employeur. L'UGTT appelle à garantir le droit à la grève, à l'information et aux négociations sociales et à engager les réformes nécessaires dans le secteur social, particulièrement, en ce qui concerne les systèmes de sécurité sociale, en œuvrant à pallier les insuffisances qui ont provoqué le déséquilibre des caisses sociales.
Le document n'a pas oublié d'évoquer la nécessité d'associer la femme à la prise de décision, de consolider sa présence dans la société et de promouvoir les législations dans le sens de la consolidation de ses acquis. L'interrogation s'impose toutefois concernant l'absence continue de la femme dans la direction de l'UGTT malgré le fait que le taux des adhérentes s'élève à 47 % des membres de la centrale syndicale.
Le document proposé s'intéresse aussi au domaine culturel, où il propose d'approfondir la prise de conscience de l'opinion publique, de lutter contre la résignation et de renforcer l'attachement à l'identité nationale, en demeurant ouvert sur les cultures étrangères.
Pour ce qui est de l'information, il met en outre l'accent sur la nécessité d'instaurer une information qui répond aux objectifs de la révolution et qui garantit le droit du citoyen à une information libre à travers la révision du code de la presse et du statut des entreprises de presse publiques pour en faire une commodité au service de la communauté nationale.
Par ailleurs, l'UGTT estime impératif de démocratiser l'enseignement et de renforcer le budget alloué au secteur de l'éducation afin qu'il soit au diapason des mutations internationales, appelant, notamment, à réviser les programmes scolaires sur la base du respect de l'identité nationale.
Ainsi, les syndicalistes de l'UGTT tiennent à ce que ce 22ème congrès ne soit pas uniquement un congrès électoral. Ils veulent que leur centrale syndicale en ressorte dotée, en plus de sa nouvelle direction, d'un projet de constitution et d'une plateforme économique et sociale qu'elle défendra dans les débats de la société civile et politique en Tunisie. Un véritable débat est désormais de mise en Tunisie grâce à la révolution, et l'UGTT est l'un de ses principaux acteurs. Mounir Ben Mahmoud


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