Béji Caïd Essebsi, ancien Premier ministre transitoire qui a dirigé le pays de mars 2011 jusqu'à décembre de la même année et permis au pays de traverser la période, exaltante certes, mais la plus critique de son histoire, vient de rendre public une déclaration adressée à l'opinion publique en Tunisie et dans laquelle il dresse l'état actuel des lieux, rappelle aux uns et aux autres leurs prérogatives, propose une sorte de feuille de route pour restaurer la confiance chez le peuple et appelle à une accélération du processus menant à de nouvelles élections sur la base d'une nouvelle constitution, d'un nouveau système politique et d'un nouveau code électoral. Cette déclaration, datée du 26 janvier et portant la signature manuscrite de « Si Béji », estime qu'après une année depuis la réussite de la Révolution qui a ouvert larges les horizons devant les Tunisiennes et les Tunisiens pour la réalisation de la démocratie, de la dignité et de la justice sociale, l'esprit de la responsabilité lui dicte d'assumer le devoir de donner son avis sur l'état des lieux dans le pays et de proposer les moyens susceptibles de dépasser les périls qui le guettent. Ceci est dû, selon la même déclaration, à la confusion quant aux attributions ayant dominées les travaux de l'Assemblée nationale constituante, ce qui a engendré une crise de confiance politique de nature à aggraver les dangers et à menacer la sécurité, l'économie et la situation sociale en Tunisie. M. Caïd Essebsi rappelle que la Constituante a été élue, essentiellement pour élaborer la Constitution et de préparer les élections des futures institutions du pouvoir, et ce dans un délai d'un an. Or, nous assistons, selon la même déclaration, à une perte de temps énorme pour l'élaboration des textes portant organisations provisoire des pouvoirs publics et du règlement intérieur qui ressemble davantage à un règlement d'une Chambre de députés tout en procédant à une répartition des postes de façon contradictoire avec la nature de l'étape dite transitoire et constitutive. Ce qui a fait croître les craintes chez de larges franges de la société tunisienne quant à cette décision de ne pas limiter la période de l'exercice de la Constituante à une seule année. Pour rectifier le tir, l'ancien Premier ministre provisoire, estime qu'il est impératif de : - se mettre immédiatement à la tâche de la préparation de la Constitution et de la préparation des prochaines élections qui doivent se dérouler le 23 octobre 2012, et ce dans le cadre d'une feuille route claire comme cela a été le cas lors de la première période transitoire, ce qui avait largement contribué à reprise de confiance entre les différentes parties politiques, économiques et sociales et permis d'organiser des élections transparentes et démocratiques tout en redynamisant la vie économique grâce aux encouragements accordés aux investisseurs étrangers. - réactiver l'Instance supérieure indépendante des élections en lui permettant de reprendre ses activités en poursuivant l'opération des inscriptions sur les listes électorales et en préparant l'organisation des prochaines élections en proclamant un nouveau Code électoral. - appeler toutes les forces politiques et intellectuelles nationales, refusant le recours à la violence et adhérant au processus réformateur historique dans le pays, à mobiliser leurs capacités matérielles et morales en vue d'une alternative consolidant l'équilibre politique et garantissant le transfert pacifique du pouvoir, sans lequel on ne peut parler de démocratie. La déclaration de M. Caïd Essebsi ajoute que les élections du 23 octobre 2011 et la légitimité qu'elles ont générée pour les parties ayant pris le pouvoir dans un cadre organisationnel transparent, n'interdit pas de rappeler que le pays est en train de traverser une deuxième période transitoire qui sera couronnée d'autres élections non moins importantes que les premières. Ce pays a un besoin urgent et impératif d'un consensus national, en tant que fondement pour la sécurité, la stabilité et la réussite de la transition démocratique. Et à Béji Caïd Essebsi de conclure : Le recul enregistré dernièrement, notamment à travers les violences menaçant les fondements mêmes des libertés publiques et individuelles, exige de tous de retourner aux mécanismes du dialogue national qui, seul, permettra, d'une manière irréversible, de réussir les missions de la deuxième phase transitoire dont en premier lieu celle d'offrir à la Tunisie sa Constitution d'avenir. Traduction synthétisée