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Ennahdha : partager le butin et vendre les bijoux de famille
Publié dans Business News le 31 - 07 - 2012


Par Salah Oueslati*
Les dirigeants du parti Ennahdha se comportent de plus en plus en terrain conquis et ne s'encombrent plus de formalités pour imposer leur volonté à l'ensemble du pays avec une désinvolture surprenante. L'arrogance, ici, le dispute à l'inconscience. Il n'est pire sourd, on le sait depuis belle lurette, que celui qui ne veut pas entendre. Après avoir, il y a quelques mois, entériné une augmentation exorbitante des indemnités des membres de l'ANC ; après avoir placé ses membres aux postes-clés du gouvernement, dans la haute administration et dans les médias, Ennahdha décide aujourd'hui d'utiliser l'argent du contribuable tunisien et d'amputer ainsi le budget de l'Etat d'un milliard de dinars, pour verser des indemnisations à ceux qui ont été «persécutés» sous l'ancien régime, y compris ceux qui ont commis des crimes de droit commun, pourvu qu'ils soient des supporters zélés de ce parti.
De nombreux pays, en Amérique latine, en Europe et en Asie ont récemment connu une transition démocratique pacifique ou une révolution, mais aucun n'a eu recours à ce genre d'indemnisations, sans parler de l'exemple du sud-africain Nelson Mandela. Après avoir montré le chemin de la liberté au reste du monde arabe, la Tunisie, avec ces pratiques de république bananière, est-elle devenue la risée de la planète ? Cette décision d'indemnisation est d'autant plus scandaleuse que ceux qui ont été emprisonnés ou démis de leur fonction sous l'ancien régime ont déjà intégré leur corps d'origine avec toute l'ancienneté qui leur revient. Ce qui constitue une compensation juste, équitable, justifiée et largement suffisante, sauf à vouloir dépecer le pays par morceau comme des charognards affamés et sans scrupule. Que peut-on attendre de dirigeants qui se comportent de la sorte alors que la situation économique du pays est catastrophique et ses finances exsangues ?
Le pays est, aujourd'hui, témoin que les islamistes sont désormais mal placés pour donner des leçons de morale et de vertu à la population tunisienne. Ces qualités on les retrouve du côté de ceux qui ont eu l'élégance de décliner de telles offres, comme Hamma Hammami et d'autres leaders politiques. Ce dernier a connu la prison, la persécution et la clandestinité depuis bien plus longtemps que les islamistes, mais il a mené son combat pour des principes, pour une cause, pour l'amour de la liberté et tout simplement par amour pour son pays. Le patriotisme et le don de soi ne sont pas monnayables sauf pour ceux qui nous gouvernent. Des pratiques qui n'ont rien à envier à celles de l'ex-dictateur et des membres de sa famille : derrière le discours moralisateur se cache un goût immodéré pour le pouvoir et une cupidité sans limite.
Les caprices de Monsieur gendre
Les nahdhaouis sont désormais champions toutes catégories dans l'art de gaspiller l'argent public. A la surprise générale, Monsieur gendre, Rafik Abdessalem, prend une initiative capitale pour l'avenir géopolitique du pays : établir des relations diplomatiques avec les Seychelles (100 000 habitants au plus). Une destination très prisée par les milliardaires pour ses hôtels luxueux et ses plages de sable fin. Mais rien n'est trop beau ni trop cher pour Monsieur gendre pour voyager au gré de ses envies et aux frais de la princesse, et ce, en l'absence de toute stratégie diplomatique et géopolitique bien définie et collégialement arrêtée par les plus hautes autorités de l'Etat. Monsieur gendre donne l'impression qu'il ne rend des comptes qu'à lui-même ou peut-être qu'à son mentor et beau-père Rached Ghannouchi. Cette situation serait tragi-comique si ce n'était pas le destin et l'avenir d'un pays trois fois millénaire qui sont en jeu.
La Tunisie est à vendre, même pas au plus offrant !
Le même état d'esprit domine quand il s'agit de gérer les deniers publics. Des décisions sont prises en catimini et sans appel d'offre accordant aux investisseurs qataris une entrée exclusive, mais non sans danger, dans les capitaux de nombreuses entreprises publiques ou semi-publiques : STEG, SONEDE, Tunisiana, etc. Des terres agricoles seraient vendues à ces mêmes investisseurs ; une autorisation de bâtir un gigantesque projet immobilier à La Marsa est accordée, au mépris de toute règle environnementale et sans tenir compte du fait que les côtes de cette zone sont largement bétonnées. Sans oublier la construction d'un énorme complexe touristique à Tozeur alors que la région est largement dotée d'une telle infrastructure et que la priorité d'aujourd'hui est la remise à niveau du parc hôtelier existant.
Incompétence, insouciance ou stratégie bien pensée ?
Tout dirigeant avisé, soucieux d'une gestion de bon père de famille, ne devrait jamais mettre tous ses œufs dans le même panier. C'est le b.a.-ba du principe d'une gestion saine que tout étudiant est amené à apprendre dès son entrée en première année de faculté de gestion. D'abord parce que la faillite ou le désengagement de l'investisseur qui a le monopole sur un pan entier de l'activité économique d'un pays risque de le faire sombrer avec lui. Pire encore, le pouvoir économique se traduit par un pouvoir politique évident. Le pays se trouve non seulement hypothéqué, mais aussi à la merci d'investisseurs étrangers soucieux d'un retour sur investissement à court terme quel qu'en soit le prix en terme de stratégie industrielle et d'emploi. La révolution tunisienne a-t-elle enfanté d'une nouvelle forme de protectorat qui hypothèquerait l'indépendance politique et économique de tout un peuple ? Par les temps qui courent, la question mérite d'être posée. Après tout, c'est peut-être une stratégie bien pensée, mise en place par les nahdhaouis, pour se maintenir au pouvoir indéfiniment sous l'aile protectrice de leur « bienfaiteurs » du Golfe.


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