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Tunisie La politique de l'autruche et la prévention du vice au programme du gouvernement
Publié dans Business News le 21 - 08 - 2012

« Face à l'amélioration de la situation sécuritaire, il a été décidé de prolonger l'état d'urgence de seulement un mois ». Le communiqué publié à la fin du mois de juillet a de quoi réjouir. Théoriquement, l'état d'urgence devrait être levé le 31 août 2012, pour la première fois depuis le 13 janvier 2011. Théoriquement la situation sécuritaire est stable et il y a lieu de féliciter « le gouvernement le plus fort de l'histoire de la Tunisie », comme se plait à le rappeler Rafik Abdessalem, qui est, par ricochet, le ministre des Affaires étrangères le plus fort de l'histoire. A 10 jours donc de la fin théorique de l'état d'urgence, certainement aussi théorique qu'une Constitution adoptée le 23 octobre prochain ou des élections tenues en mars 2013, il y a lieu de faire le point sur la position du gouvernement face à cette « amélioration de la situation ».
« Où est le gouvernement ? », s'est interrogé, il y a plusieurs semaines, le chef du gouvernement, Hamadi Jebali. Le gouvernement ? On en entend parler de temps en temps, lorsqu'il s'agit d'interdire des manifestations pour permettre aux citoyens de faire tranquillement leurs courses pour l'Aïd, on peut également apercevoir plusieurs membres de ce gouvernement lors de fastueux « Iftars » organisés par le parti islamiste au pouvoir, en présence de personnalités « qui comptent », il est évoqué, également, dans les prêches religieux de Rached Ghannouchi, chef spirituel de la nation, qui met en garde contre les « ennemis de l'Islam » qui veulent faire chuter le gouvernement le plus fort de l'histoire.
Le gouvernement ? C'est aussi Lotfi Zitoun, conseiller à présent spécialisé dans les médias auprès du chef du gouvernement, qui prête aux journalistes tous les maux que connaît le pays, après avoir récompensé (et retiré de la « liste » ?) ceux qui ont su changer de camp. Samir Dilou également, qui a démenti à maintes reprises le montant des indemnisations prévues pour les anciens prisonniers politiques mais qui se fend aujourd'hui d'un spot publicitaire de deux minutes vantant les bienfaits de ces indemnisations. Pour ce qui est de la situation économique, sociale et sécuritaire du pays, il n'y a pas grand monde qui se bouscule au portillon. Maintenant que le gouverneur de la Banque centrale a été limogé et remplacé, de même que le directeur de l'institut des Statistiques (entre autres) on peut dormir sur ses deux oreilles, aucune version de la situation économique et financière de la Tunisie ne viendra contredire celle de ce gouvernement qui travaille jour et nuit pour le bien du pays.
Le ministère de l'Intérieur ? Il déploie tout son attirail lorsqu'il s'agit de manifestations en faveur des libertés, pour fêter le 9 avril ou pour revendiquer une amélioration de ses conditions économiques et sociales à Sidi Bouzid. Il s'agit là de dangereux commerçants d'alcool et de drogue qui veulent la chute du premier gouvernement élu démocratiquement de toute l'histoire de la Tunisie. Ce même ministère justifie l'arrestation d'un jeune blogueur pour atteinte à la morale et « à l'ordre public », un ordre public qui a également été mis à mal à cause d'œuvres blasphématoires exposées à La Marsa. Ces Marsois, qui « se réjouissent » du malheur des autres, comme l'affirme M. Zitoun, mériteraient peut-être, eux et leurs acolytes, blogueurs et autres dangers pour le pays, spécialisés en « mauvaise mœurs », une prolongation de l'état d'urgence, histoire de remettre de l'ordre à « l'ordre public » instauré par les islamistes au pouvoir… et leur « enfants » salafistes. Pour garantir les bonnes mœurs et les emplettes de dernière minute de l'Aïd, le gouvernement veille au grain. Le reste n'est que complot perpétré par « les ennemis de l'Islam ».
La liste des ennemis de l'Islam s'allonge, elle, chaque jour. Et quand le gouvernement n'est pas là, ses « enfants » prennent la relève. Après les mécréants, les artistes, les comédiens, les sportifs, les blogueurs, les chanteurs et les humoristes, voilà qu'un nouvel ennemi se profile à l'horizon. Pour le bien de la Tunisie, les salafistes ou apparentés comme tels, ont décidé de s'attaquer aux « chiites ». Ces derniers ont en effet pour sombres desseins de « frapper » Aicha, une des épouses du Prophète, à coup de pistolets pour enfants, qui fait du bruit et de la lumière. Selon un « frère » salafiste, dont la sensibilité est à fleur de peau, il s'agit là d'un complot des chiites contre les sunnites. L'avocat des bonnes mœurs et de la bonne marche du pays, Ahmed Ben Hassana, qui s'était déjà distingué précédemment en projetant de porter plainte contre les sit-inneurs, met en garde contre une invasion de ces chiites en Tunisie et appelle le gouvernement à s'assurer que cette prolifération du culte chiite ne se produise pas, par la fermeture du centre culturel iranien. Les « enfants » salafistes avaient, précédemment, nettoyé un peu le terrain à Bizerte et à Gabès, grâce à leur police spéciale. Celle du ministère de l'Intérieur, par contre, avait eu « une mauvaise appréciation de la situation », selon la version officielle. « Ils me rappellent ma jeunesse », se souvient Rached Ghannouchi, on ne va pas les mettre en prison comme le faisait Ben Ali, ce sont nos enfants… Par contre, lorsqu'il s'agit d'envoyer les enfants des autres en prison, sur la base des lois liberticides de ce même Ben Ali, pour des publications jugées contraires aux bonnes mœurs, la « justice est indépendante », affirme Noureddine Bhiri. Ces derniers sont autrement plus dangereux pour la « oumma », que les premiers.
Coupures d'eau et d'électricité, manifestations contre des conditions de vie qui se détériorent chaque jour, chômage, baisse du tourisme, inflation, tout cela n'a que très peu d'importance du moment qu'on peut diner, dans le luxe, le calme et la volupté en banlieue nord (là où les gens veulent le malheur des autres) pour plusieurs milliers de dinars.
Pas d'importance non plus si on peut indemniser ses militants amnistiés, afin qu'ils puissent renflouer encore plus les caisses du parti. Pas d'importance tant qu'on peut nommer qui on veut, où on veut, histoire de faire taire les critiques et les bilans désavantageux. Pour le reste, il y a les polices « républicaine » et « salafiste », pour veiller au respect d'un nouvel ordre établi, contre les commerçants d'alcool et de drogue et leurs alliés historiques. Le plus important étant, bien entendu, de fermer les restaurants pendant ramadan et d'arrêter les blogueurs endormis sur la plage.


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