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Samia Abbou : le rêve qui s'évanouit…
Publié dans Business News le 19 - 06 - 2013

Les partenaires d'hier sont devenus les adversaires d'aujourd'hui. Pour Samia Abbou, le réveil est difficile. Après avoir été déçue par son président Marzouki et son parti CPR, la voilà maintenant remontée contre ses « amis » d'Ennahdha. Dans son objectif, le projet diabolique des Islamistes pour mettre en place une constitution préparant le terrain à une république théocratique.
Depuis quelques semaines, la députée d'Ettayar Samia Abbou est la cible de campagnes virulentes des militants d'Ennahdha. Depuis ce matin, c'est au tour d'un de ses collègues de l'ANC de prendre la relève en l'agressant verbalement. Ce député n'a pas aimé qu'elle traite d'islamiste le projet de constitution. Pire, Samia Abbou a usé d'un terme relativement péjoratif (khwenji) pour qualifier ce projet, en raison de multiples articles-pièges contenus. Voix élevée, agression verbale, Samia Abbou se serait même évanouie.
Si la députée fait l'objet d'une campagne, c'est qu'elle-même, mène une campagne contre le projet d'Ennahdha d'islamiser la constitution, puis le pays. Le projet d'Ennahdha n'a pourtant rien de nouveau. Pourquoi donc Samia Abbou s'est-elle « réveillée » maintenant ?
Souvenez-vous, c'était en septembre dernier. Avec un grand air de dédain, sur le plateau de Nessma, Samia Abbou apostrophe son collègue Abdelaziz El Kotti et lui dit : « Nous vivons dans un rêve et vous êtes en train de le gâcher ! »
A l'époque, Samia Abbou était en lune de miel avec son parti CPR et son partenaire Ennahdha. Il lui manquait juste un petit foulard pour qu'elle devienne plus islamiste que les islamistes.
Son mari, Mohamed Abbou évoquait, lui, les potences pour tacler les adversaires qui osaient critiquer l'ANC et sa légitimité.
Dans l'objectif du couple Abbou : le camp démocrate, la société civile et les médias qui ne « veulent pas laisser le gouvernement travailler et l'ANC faire sa constitution. »
A l'époque, le camp démocrate avait déjà vu les prémices d'une constitution jetant les bases d'une république théocratique. Ce camp avait beau dénoncer, rien à faire. Il n'avait même pas pu imposer le doyen Fadhel Moussa face à Habib Khedhr, farouchement défendu par le CPR et Ennahdha.
Ce camp voyait déjà la stratégie diabolique des députés islamistes de jouer à la politique des étapes et de faire monter au maximum les enchères de telle sorte que leurs concessions ultérieures soient considérées comme des acquis du camp démocrate, alors que le résultat final ne devrait pas du tout être accepté, tant il fait reculer la Tunisie en arrière.
Durant toute l'année 2012 et une partie de l'année 2013, les députés d'Ettakatol et du CPR ne cessaient, pourtant, de défendre leurs collègues islamistes. Et durant toute cette période, le camp démocrate n'a cessé d'attirer l'attention sur les dangers de la stratégie islamiste.
Une stratégie pour laquelle les deux Abbou ont été totalement complices et conscients, jusqu'à ce qu'il y ait une rupture de l'accord tacite.
Et cette rupture n'a pas eu lieu avec la publication du dernier projet de la constitution, mais bien avant.
En février dernier en pleines négociations pour le remaniement, Mohamed Abbou était proposé pour devenir ministre du Commerce. Démissionnaire du CPR, alors qu'il en était le secrétaire général, il a accepté de suspendre sa démission (concept tunisien nouveau) et de participer à ce gouvernement, à la condition qu'Ennahdha éjecte certains de ses collègues du CPR. Dans sa ligne de mire, Sihem Badi, Abdelwaheb Maâter et Slim Ben Hemidène.
Ennahdha a fait son choix et a éjecté Abbou, chose qui lui est restée au travers de sa gorge.
Aussitôt le nouveau gouvernement annoncé, sans Mohamed Abbou, aussitôt ce dernier a officialisé sa démission, avant de lancer, quelques mois plus tard, son parti Ettayar. Samia Abbou a, le plus naturellement du monde, rejoint son époux. Et, depuis, ils ne cessent de lancer des piques à Ennahdha et de critiquer publiquement le parti islamiste et son projet de constitution, pour lequel ils étaient longtemps complices.
Mais si les deux Abbou critiquent violemment Ennahdha, ce n'est pas uniquement par esprit de revanche.
Ils ont été élus tous les deux en tant que laïcs sur les listes du CPR. Qualité que leur parti a fini par perdre au fil des mois. Mais cela ne les a pas dérangés pour autant, puisqu'ils ont continué à défendre le projet d'Ennahdha et de parler de rêve, malgré les avertissements incessants du camp démocrate et des médias.
Ce qui a changé en février, c'est que les Abbou se sont retrouvés du jour au lendemain sans appui : ni le CPR qu'ils ont quitté, ni Ennahdha qui les a lâchés.
Ne pouvant plus compter sur l'appui des voix islamistes, il ne leur restait plus que le camp laïc.
Pour séduire ce camp, ils ont porté de nouveau la veste de défenseurs des libertés et d'opposants à tout projet rétrograde. Avec l'espoir de piocher dans les voix de l'Union pour la Tunisie qui ne se voient pas dans le camp islamiste ni dans celui qui s'est ligué avec d'anciens RCDistes.
Partant du principe que la majorité des Tunisiens ne veulent pas de projet islamiste dans leur pays (2/3) et croyant dur comme fer que l'Union pour la Tunisie est fragile tant qu'elle est associée à Béji Caïd Essebsi et les anciens du RCD, Mohamed et Samia Abbou brassent large avec cette toute nouvelle politique de dénoncer l'islamisation de la constitution.
L'évanouissement de ce matin à l'ANC n'est finalement qu'un épisode, sans grand intérêt, d'un feuilleton qui a commencé il y a quelques mois et qui se poursuivra quelques autres mois. Précédemment, en la matière, elle a joué aux larmes dans les studios d'Express FM. Elle sait bien que l'émotionnel fait partie des leçons classiques des écoles politiques.
Samia Abbou parlait de rêve et ce rêve s'est achevé en février. Elle tient à le poursuivre, mais en changeant les acteurs pour qu'ils portent la couleur orange de son parti et ses vieilles valeurs laïques, mises entre parenthèses pendant la lune de miel avec Ennahdha.


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