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Listes électorales : Voilà pourquoi la femme ne sera jamais un homme politique
Publié dans Business News le 22 - 08 - 2014

La course aux listes électorales bat son plein depuis des semaines et devra s'achever dans les jours à venir avec le délai du 29 août fixé par l'ISIE. Mais une grande question agite les débats : où sont les femmes sur ces listes ? Après que l'amendement sur la parité horizontale absolue ait été longtemps débattu à l'Assemblée nationale, avant de finir par être rejeté, la question ne semble plus autant intéresser nos politiques aujourd'hui. Alors que certains partis, connus pour être rétrogrades, affichent une parfaite parité dans leurs têtes de liste, les formations dites progressistes relèguent leurs beaux discours aux oubliettes et présentent une faible présence féminine. A qui la faute ?
« Je me suis entêtée à être tête liste à Zaghouan, alors que ma place après Mustapha Ben Jâafar était plus confortable », a écrit Bochra Bel Haj Hmida, une des figures du parti Nidaa Tounes, sur sa page Facebook le 18 août courant, revenant sur les élections de la constituante de 2011 sur les listes d'Ettakatol. Aujourd'hui, Bochra Bel Haj Hmida est deuxième sur la liste de son parti sur la circonscription Tunis 2, après Saïd Aïdi.
En mai dernier, l'amendement proposé sur l'article 23 bis relatif à la consécration de la parité horizontale absolue a été rejeté par les élus réunis en plénière à l'Assemblée nationale constituante. Cet amendement a été voté à la majorité des partis dits démocrates mais aussi des deux composantes de l'ancienne Troïka, Ettakatol et le CPR. Les élus d'Ennahdha, entre autres, s'y sont opposés. Aujourd'hui, cette parité est affichée à 50% dans les têtes de liste de partis tels que Wafa, mais fait terriblement défaut sur celles des membres du bloc démocrate qui ont voté pour à l'ANC, dont, Nidaa Tounes ou Al Joumhouri.
Les partis Al Joumhouri, Nidaa Tounes, et Ettakatol ont publié leurs têtes de liste préliminaires pour les législatives. On y note la présence, respectivement, d'une seule candidate pour Nidaa et de deux pour Al Joumhouri et Ettakatol ! Chez Afek Tounes, on s'en sort un peu mieux en affichant un total de 7 têtes de liste féminines sur un total de 25.
Contactée par Business News, Bochra Bel Haj Hmida explique que si on voit peu de femmes aujourd'hui en tête des listes électorales, c'est en grande partie leur faute. « A l'intérieur du parti, les femmes sont les premières responsables et, si elles le voulaient, elles pourraient gagner cette bataille », dit-elle. Au-delà « d'une société misogyne, d'une campagne de diabolisation et de discours rétrogrades », elle dit que ceci est aussi dû « au manque de confiance des femmes en elles-mêmes et de courage pour être politiquement audacieuses ». Selon ses dires « les femmes doivent comporter sur elles-mêmes et sur une vraie solidarité. Elles doivent mettre une stratégie pour briser les obstacles et défier les intimidations ».
Mais hormis la grande motivation des femmes pour remporter le combat d'une réelle représentativité politique, des mécanismes permettant à cela de voir le jour tardent à venir au sein des partis. Les premiers pointés du doigt : misogynie et pensée rétrograde.
Si Ennahdha affiche clairement son jeu en s'opposant à tout ce qui peut instaurer une égalité homme-femme, les autres partis délaissent leurs beaux discours et inventent des prétextes pour ne pas privilégier une présence féminine en tête de leurs listes. Des partis tels que l'Alliance démocratique affirment que le fait de placer les femmes en têtes de liste n'a jamais garanti une importante présence féminine au sein de l'hémicycle. Farah Hachaichi, membre de l'Alliance démocratique, a écrit sur sa page Facebook le 21 août : « Pendant les élections de 2011, les partis progressistes ont présenté les femmes sur la moitié de leurs têtes de liste mais quelques unes seulement ont pu être au sein de l'ANC. Par contre, Ennahdha en a présenté une seule en tant que tête de liste et a pu avoir 40 femmes sous la coupole de l'assemblée». « Ceci n'est donc pas un critère de mesure », selon ses dires. On notera que seule Najla Bouriel, dirigeante du parti, figure sur les têtes de liste préliminaires de l'Alliance.
En effet, lors des élections de la constituante en 2011, où la parité était imposée et non facultative, Ennahdha a été le seul parti qui, contrairement aux autres, a obtenu des élus dans la plupart des circonscriptions. Ceci ne sera possible que pour les partis réalisant d'importants scores aux législatives et pouvant avoir plusieurs sièges dans la même circonscription. Sera-ce le cas pour des formations telles que l'Alliance démocratique ?
Mais privilégier une importante présence féminine en têtes de liste peut poser un véritable dilemme. Faut-il privilégier les femmes, par tous les moyens, afin de se faire bien voir ? Ou mettre en avant uniquement les compétences quitte à voir certaines femmes, peu audacieuses, mises à l'écart ?
Des partis tels que Afek Tounes préfèrent ne pas tomber dans ce piège. « Chez Afek, on ne va pas désigner une femme pour occuper une tête de liste, uniquement parce que c'est une femme », nous confie un jeune militant du parti. Autrement dit, le parti affirme privilégier les compétences au détriment d'une importante présence féminine qui pourrait redorer son image. « Sur deux profils compétents, on peut privilégier la femme mais jamais on ne nommera une incompétente uniquement parce que c'est une femme », dit-il.
Est-ce plus « confortable » pour les femmes de ne pas paraitre au devant de la scène ? La question mérite d'être creusée. Il est en effet, délicat pour une femme d'occuper des postes où elle est sous les feux de la rampe. Aussi bien acteurs de la classe politique que simples observateurs ne semblent pas avoir la maturité nécessaire aujourd'hui pour traiter une femme comme un véritable « homme » politique, indépendamment de son sexe.
Alors que les hommes sont jugés sur leurs compétences, leur éloquence, leur degré de mensonge et leur passé plus ou moins trouble, c'est à un autre niveau que les femmes sont jugées. Un niveau bien plus bas. Quand une femme aspire aux hautes sphères de la politique, sa vie privée est passée au crible. Les divorcées ou les célibataires endurcies ne sont pas « bonnes pour diriger le pays ». Celles-ci ne seraient que bonnes à marier de l'avis du dirigeant d'Ennahdha Rached Ghannouchi, qui a appelé ses disciples en masse à épouser les plus de 30 ans et les divorcées, afin d'éviter qu'elles croupissent au fond d'un tiroir. Idem des femmes qui ne collent pas à certains critères fixés par une société en majorité conservatrice et misogyne. Les femmes ont aussi peur aujourd'hui de ne pas pouvoir concilier vie politique et vie de famille et de donner raison aux préjugés la qualifiant de « inapte » à occuper un haut poste de pouvoir. Est-ce alors réellement la faute des femmes ? Ceci est moins sûr lorsque, en politique, les candidates féminines ne servent visiblement qu'à embellir les discours des dirigeants masculins…


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