L'Association tunisienne de gouvernance (ATG) a rendu public, vendredi 3 octobre 2014, son rapport annuel sur la « Gouvernance des associations en Tunisie ». L'étude a mené une évaluation du degré de conformité du paysage associatif tunisien aux règles de bonne gouvernance, en le confrontant à des axes tels que la redevabilité, la transparence et le respect de la loi. Le tissu associatif en Tunisie a en effet connu, depuis la révolution, une expansion sans précédent en termes de nombres d'associations, de domaines d'interventions et d'ampleurs des activités, illustrant l'évolution de la société tunisienne sur le chemin de la transition démocratique. Le rapport indique que cette évolution peut être expliquée, outre la mouvance sociale, par les changements apportés au cadre juridique, touchant le processus de création et de gestion des associations. Cependant, l'étude a mis en évidence que le dispositif juridique actuel nécessite des améliorations importantes quant à la définition de modes de gouvernance des associations et de dispositifs de contrôle et de supervision. Par ailleurs, le rapport a permis de cerner les limites pratiques du cadre comptable et fiscal actuel des associations, révélant qu'il serait nécessaire d'instaurer des modèles adaptés aux réalités du secteur associatif, tout comme le cadre de contrôle financier qui doit être renforcé. Les structures d'encadrement et de formation des différents acteurs du secteur associatif doivent être consolidées, selon l'étude, s'inspirant en cela de l'expérience comparée dans le domaine. Finalement le rapport a permis de mettre en exergue les limites majeures sur le plan de la gouvernance, en matière de transparence et de redevabilité, précisant que les associations manquent de volonté à divulguer leurs rapports et leurs chiffres, ajoutant à cela les efforts limités des structures gouvernementales pour faire respecter ces exigences.