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Nous avons gagné ! Nous avons gagné ! Nous avons gagné !
Publié dans Business News le 27 - 10 - 2014

Très grand jour hier en Tunisie ! Quelle fierté et quel plaisir d'enduire son doigt d'encre et de glisser son bulletin dans l'urne, tout en sachant que votre voix ne sera pas volée et que votre vote ne sera pas violé. S'il y a à énumérer les nombreuses victoires enregistrées le 26 octobre 2014, cet exercice démocratique réussi sera le premier.
A l'exception de quelques observateurs bien avisés et journalistes bien informés par des instituts de sondage contraints à la discrétion, les résultats d'hier ont créé une surprise générale. Jusqu'au dernier jour, la majorité des Tunisiens n'avait aucune idée de qui va être le vainqueur et qui va être le vaincu. Mais si les classements des deux premiers étaient connus par les sondeurs, observateurs et certains journalistes, il n'en est rien pour le reste. Le suspense a duré jusqu'à la dernière minute et continue encore à durer, à l'heure de l'écriture de ces lignes puisque les résultats officiels ne sont pas encore connus, et ce suspense de ne pas connaitre les vainqueurs est la deuxième victoire de cet exercice démocratique.
A 7 heures du matin du dimanche 26 octobre, à l'heure de l'ouverture des bureaux, les files d'attente étaient déjà longues et les citoyens étaient déjà pressés d'accomplir leur devoir. Cela est en soi une victoire : nous avons tous gagné, en tant que Tunisiens, quel que soit le bord auquel on appartient.
Venons-en maintenant aux détails des résultats préliminaires et c'est notre camp dit démocratique-moderniste qui a remporté les premières places. Par les urnes, nous avons éliminé les revanchards et haineux du CPR, Wafa et Tayar. C'est la quatrième victoire de ce jour. Les Islamistes peuvent mesurer leur véritable poids dans la société. Le véritable poids de l'islam politique est désormais connu et il ne pèse pas plus que 25% de l'électorat. Il y a eu, vraisemblablement (en attendant confirmation officielle des résultats) autour de 800.000 votants pour Ennahdha, soit 10% de la population en âge de voter, soit un peu plus de 50% du nombre de votants islamistes en 2011. C'est ici la cinquième victoire.
La véritable débâcle des islamistes a été observée dans les circonscriptions de l'étranger et elle s'explique facilement. En 2011, les Mehrezia Laâbidi, Houcine Jaziri, Mohamed Ben Salem et Rached Ghannouchi étaient encore en étroite relation avec nos émigrés islamistes. En trois ans, ils ont coupé les contacts avec cette diaspora qui, elle-même, est rentrée en Tunisie pour occuper des postes de responsabilité. En rentrant, ils se sont coupés de leurs bases de l'étranger pour atterrir dans un pays (le leur) dont ils ne connaissent plus les codes et où ils n'ont pas vraiment de carnet d'adresses. Ils se sont entourés de plusieurs « nouveaux sympathisants » qui se sont avérés être des opportunistes, voire des infiltrés. En bref, ils sont devenus étrangers à l'étranger et ils sont restés étrangers en Tunisie.
Maintenant que toutes ces victoires sont quasiment acquises et que le camp démocrate-moderniste va prendre les rênes du pouvoir, il faut savoir que le plus dur reste à faire. Je ne vais pas gâcher notre moment de joie. Il faut savourer ce plaisir, mais il est impératif de garder pied sur terre et de se rappeler les grandes urgences du moment. Les urgences des 100 premiers jours de nos nouveaux députés, de notre nouveau gouvernement et de notre nouveau président.
Après la présidentielle, il y a des élections à venir et elles sont primordiales et aussi importantes que la présidentielle et les législatives. Il s'agit des municipales que les partis vainqueurs aujourd'hui doivent remporter. Pour ce faire, il y a un travail interne profond qui doit se faire dans ces partis à commencer par Nidaa Tounes. Le futur parti au pouvoir se doit d'organiser son congrès et de rassembler ses troupes au plus vite pour fixer le cap des municipales et des cinq ans.
En parallèle, il est impératif et urgent de réformer le code électoral pondu par 217 députés qui préféraient leurs intérêts partisans aux intérêts de la nation. Ce code est liberticide et bourré de failles que les 217 nouveaux députés se doivent au plus vite de boucher.
Autre loi pondue dans l'urgence et sur mesure par les 217 éjectés de l'ANC, celle relative à la Vérité et Dignité. Cette loi offrant une immunité et ouvrant la porte à une guerre civile dans le pays se doit d'être réformée dans l'esprit des lois transitionnelles de pays respectables ayant réussi leur transition, comme l'Afrique du Sud par exemple.
Toujours en parallèle, il faut réformer les décrets-lois 115 et 116 relatifs à la presse et à l'audiovisuel de telle sorte qu'on supprime les failles qu'ils contiennent. Je ferme la parenthèse des urgences à venir, continuons à savourer la victoire durant quelques jours, on l'a bien méritée après trois ans de stress, de tension et de conflits.
Le camp des perdants a commencé à se lamenter. Plutôt que de s'arrêter pour une autocritique, il cherche déjà des boucs émissaires. Pour eux, le peuple qui a voté Nidaa et le camp démocrate a tué la révolution et a fait ressusciter le RCD. Ce sont les mafias de l'ancien régime, l'Etat profond et les médias de la honte qui sont responsables de leur débâcle. Bref, tout un verbiage larmoyant de pauvres victimes.
On ne va pas trop s'attarder sur eux, mais qu'ils sachent qu'un pays ne se gouverne pas par la haine et la division. Il ne se gouverne pas en insultant ses adversaires à l'étranger et il ne se gouverne pas en parlant de luttes contre la corruption, alors qu'on est soi-même corrompu. Il est à espérer que l'affaire du Sheraton Gate refasse surface, que Sihem Badi s'explique devant la justice sur l'argent qu'elle a donné au frère de Imed Daïmi et que les dossiers de Slim Ben Hmidène et Abdelwaheb Maâtar soient ouverts.
En ce qui concerne les médias, que les perdants et gagnants sachent que nous sommes déterminés à ne pas revenir en arrière et à laisser échapper notre liberté d'expression. Nous en avons déjà parlé dans nos structures syndicales, la Fédération tunisienne des directeurs de journaux et le syndicat national des journalistes tunisiens.
Dès que le nouveau pouvoir prendra place, nous le surveillerons, nous serons vigilants et continuerons à occuper pleinement notre positionnement de quatrième pouvoir. Nous le critiquerons et nous ne manquerons pas de pointer toutes ses défaillances. Et si, par malheur, ce nouveau pouvoir remet en cause nos acquis et met en danger la « républicanité » et la laïcité non dite de la Tunisie, nous lui rendrons la vie impossible comme nous l'avons fait avec l'ancienne troïka.
Tant que nous avons une justice indépendante et juste, tant que nous avons une société civile active, nous autres médias resterons aux aguets car, sans justice et sans médias libres et indépendants, il n'y a pas point de démocratie et point de victoire à espérer.
A mes amis de Nidaa, du Front et des différents autres partis du camp démocrate-moderniste vainqueurs du 26 octobre, dans quelques jours nous ne serons plus des vôtres. Nous ne serons fidèles qu'à nos principes !


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