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La transaction s'est bien déroulée, Imed Trabelsi a bien répété sa récitation
Publié dans Business News le 22 - 05 - 2017

A l'actualité cette semaine, le dinar qui continue sa chute vertigineuse alors que la responsable désignée (la ministre des Finances) n'est plus en poste ; les passes d'armes entre l'homme d'affaires Chafik Jarraya et l'homme politique Issam Chebbi ; et Leïla Chettaoui limogée de la présidence de la commission parlementaire d'investigation sur l'envoi des jeunes vers les zones de turbulence. Ces événements ont beau être importants, mais ils ont été oubliés, tout comme on a oublié la question des municipales et la démission de Chafik Sarsar, une semaine plus tôt. La semaine a été mouvementée, certes, mais le week-end a été véritablement chaotique. Il y a déjà le sommet américano-arabe à Riyad durant lequel le président US Donald Trump a fermement parlé de lutte contre le terrorisme sans évoquer une fois la démocratie, les droits de l'Homme ou la société civile.Et puis il y a cette sortie de Imed Trabelsi à la télé dans le cadre de la comédie concoctée par l'Instance Vérité et Dignité. Et pour clôturer le tout, la fermeture de la vanne de pompage de pétrole d'El Kamour par des jeunes de Tataouine en défiance totale de l'Etat et de l'armée.
L'actualité est dominée par de mauvaises nouvelles, hélas, et pourtant ce pays tourne ! Car le week-end avait beau être chaotique et noirci par les turbulences d'El Kamour et les manipulations de Ben Sedrine, il y a eu des événements qui donnent de l'espoir en ce pays, en ses jeunes et en ses citoyens dotés de patriotisme et de bonne volonté.

Deux banques de la place, la Biat et Attijari Bank, ont organisé ce week-end des concours dotés de grands prix pour pousser les jeunes à entreprendre des projets. Les jurys étaient composés par la crème de la crème du pays pour pousser ces jeunes à donner le meilleur d'eux-mêmes. J'ai assisté à l'événement de la Fondation BIAT. Des jeunes de Médenine, de Monastir, de Sousse, de AinDraham… avec un cursus scolaire et universitaire 100% tunisiens des plus ordinaires et classiques ont présenté des projets innovants et formidables qui ont séduit toute l'assistance. Certains d'entre eux ont réussi à lever des fonds de centaines de milliers de dinars sur le marché local et il y en avait même un qui a levé vingt millions de dollars (américains) grâce à ses idées, sa foi en ses idées et sa volonté de les concrétiser (Ahmed Mhiri de Travel Car). Ces jeunes sont partis de zéro, ils ne sont pas nés avec une cuillère d'argent dans la bouche, ils ne sont pas les fils de X et de Y, ils sont des Tunisiens qui ont grandi dans les mêmes milieux et les mêmes régions que les jeunes qui manifestent dans « Manich Msameh » et les jeunes sitinneurs de Tataouine. Ils possèdent les mêmes moyens et sont partis du même point. Les uns avaient des idées, voulaient entreprendre, grandir et réussir. Ils sont partis de zéro et ont réussi leur projet. Quant aux autres, leur ambition s'arrêtait à obtenir un poste dans la fonction publique ou une rente de l'Etat.
Quand ils ont échoué, les premiers ont identifié l'erreur et là où ça n'a pas marché et ont recommencé de nouveau jusqu'à obtenir gain de cause. Quand ils ont échoué, les seconds ont identifié un bouc émissaire et se sont mobilisés pour l'accabler de tous leurs maux. Et s'ils n'ont pas identifié de bouc émissaire, une ONG payée de l'étranger ou un homme politique en mal de reconnaissance se sont chargés de l'identifier pour eux.
Ces jeunes entrepreneurs qui ont réussi (à partir de zéro) à lever des milliers, centaines et millions de dinars juste parce qu'ils ont une bonne idée et beaucoup de volonté, sont l'avenir de la Tunisie. On ne les voit pas trop, ils ne font pas beaucoup de bruit, mais ils travaillent énormément. Ils le font pour eux-mêmes et leur succès est synonyme de la réussite de la Tunisie. L'argent et le succès ne se trouvent pas dans le sous-sol du désert, il se trouve en nous !
Maintenant, on peut toujours pleurer les sitinneurs d'El Kamour qui veulent leur part du pétrole et sympathiser avec les jeunes de « Manich Msameh » qui se font manipuler par les ONG pour contester une loi qu'ils n'ont même pas lue, mais ce ne sont pas ces derniers qui sauveront le pays et l'aideront à se développer.

Vendredi soir, Imed Trabelsi, beau-frère de l'ancien président, a témoigné à la télé sous la houlette de l'Instance Vérité et Dignité que préside Sihem Ben Sedrine. Je n'aborderai pas son témoignage, car il est irrecevable sur le fond et sur la forme. Sur le fond, on ne peut en aucun cas prendre pour de l'argent comptant ce que dit un mafieux notoirement connu pour ses méfaits (voire ses crimes ?). Il a des comptes à régler et c'est normal, il les a réglés puisqu'il a cité certains noms et en a gardé d'autres pour lui. Question de les faire chanter.
Sur la forme, il est bon de rappeler que le type est en prison. Comme les torturés sous Ben Ali à qui on faisait avouer tout et n'importe quoi, Imed Trabelsi était prêt à dire tout ce que voulait entendre Sihem Ben Sedrine dans l'espoir d'apercevoir le bout du tunnel. L'article 47 de la loi organique 53-2013 relative à la justice transitionnelle exige de lui de participer à la séance d'audience publique, sous peine de suspendre la procédure de réconciliation. Il est tout simplement en otage de cette loi pondue dans la précipitation au lendemain de la publication du Livre noir. Rien qu'avec ça, le témoignagede Imed Trabelsi devient irrecevable, mais il y a pire concernant la forme.
L'article 53 de cette même loi exige le respect de l'intégrité physique et morale des responsables des violations lors de la séance d'audition. Ce n'était pas le cas vendredi.
La vidéo était montée par l'IVD et la télé publique a accepté (honteusement) de diffuser tout ce que l'IVD lui a présenté. A cause de la pression, elle est devenue une simple boîte aux lettres. Et ce montage est à dessein puisque, c'est connu, on peut faire dire tout ce qu'on veut à un individu quand on use de montage vidéo. La chose est d'autant plus aggravée que l'on n'a pas entendu les questions, on a juste eu des réponses à des questions forcément orientées et passées sous silence.

Last but not least, il y a le timing plus que suspect. On est en pleine polémique à propos du projet de loi de la réconciliation proposé par Béji Caïd Essebsi et ce témoignagelui casse tous ses arguments. Autre élément lié à la période, on est en pleine audition, à l'ARP, des nouveaux candidats de l'IVD pour remplacer les anciens membres élus, limogés et/ou poussés à la porte par Ben Sedrine. Voulez-vous une preuve supplémentaire de la manipulation grotesque et éhontée de la présidente de l'IVD ? Ce n'est certainement pas avec ça que la justice transitionnelle va avancer.
Mais elle s'en moque éperdument, car Sihem Ben Sedrine est comme une joggeuse sur un tapis roulant : elle accélère tout en restant sur place.
La faute dans ce dossier revient à Béji Caïd Essebsi qui a cédé à la pression d'Ennahdha pour protéger SBS.

La gestion de l'IVD de Ben Sedrine a été critiquée et dénoncée par ses collègues, élus comme elle, par les médias, par les politiques et même par le Parlement européen, mais elle est encore là et continue à protéger sa place avec des sorties spectaculaires comme celle de vendredi ! Tous ceux qui la critiquent sont systématiquement accusés (au choix) d'être corrompus, à la solde de l'ancien régime, ennemis de la Justice transitionnelle….. Elle connait le stratagème, depuis Ben Ali, il suffit de lancer un écran de fumée pour obtenir gain de cause.
Plutôt que de pondre une loi de réconciliation nationale, Béji Caïd Essebsi aurait dû exiger le départ de SBS de l'IVD et laisser le processus de justice transitionnelle continuer normalement sous la présidence de quelqu'un de crédible ne faisant pas objet de tant de polarisation et de suspicions. Le problème réel n'est pas dans ce processus, mais dans sa gestion par Sihem Ben Sedrine.
Plutôt que de défendre mordicus cette loi si polémique, BCE aurait dû piéger tous ses critiques en proposant quelqu'un de fédérateur pour présider l'IVD. Il aurait dû négocier son départ avec Ennahdha, depuis le début. Son laxisme a donné pour résultat que ce soit elle qui est en train de jurer la perte de BCE.
Proposer Khemais Chammari à la tête de l'IVD pour succéder à SBS n'aurait certainement pas créé autant de discorde dans le pays. Et les noms similaires sont nombreux, car on peut également proposer Ahmed Néjib Chebbi, Chawki Tabib, Kaïs Saïed, Fadhel Moussa ou même Mohamed et Samia Abbou. Tous ces noms ont plus de crédibilité et nettement moins de casseroles que SBS. Ils n'auraient jamais suscité autant de polémique et de refus de la part des ONG et médias locaux. Le hic avec ces gens-là, c'est qu'ils sont réellement intègres et ne font pas l'affaire des protecteurs de SBS.


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