INFOTUNISIE – Le secteur oléicole (de l'olivier) ne cesse de prouver sa place prépondérante dans l'économie tunisienne faisant l'objet d'une grande sollicitude, vu sa forte contribution dans le PIB agricole du pays. Une importance qui se traduit, notamment par des politiques mises en place par l'Etat à l'instar de la stratégie nationale de promotion du secteur arrêtée depuis 1988 outre la restructuration du secteur à partir de 2004 favorisant son ouverture aux exportateurs privés. Cette importance a donné, d'ailleurs, son «fruit» au niveau de la production qui a réussit un rebond quantitatif entre 1960 et 2008 plaçant la Tunisie au 2ème rang mondiale en matière de superficies réservées à la culture de l'olivier avec 1,7 millions d'hectares et 70 millions oliviers. Mieux encore, la Tunisie est classée 2ème au monde après l'Union européenne quant à la production moyenne d'huile d'olive avec 165 mille tonnes dans la dernière décennie, soit 6% de la production mondiale. Atteignant le «pic» de la saison de cueillette d'olive, l'institut de l'olivier organise, la 3ème édition de la manifestation scientifique méditerranéenne «Olivebioteq» ayant pour thème «pour un secteur oléicole rénové, rentable et compétitif en méditerranée». Se poursuivant jusqu'au 19 décembre courant, ce rendez-vous professionnel draine des experts et chercheurs tunisiens, maghrébins, arabes, méditerranéens et occidentaux qui se pencheront sur la coopération et l'échange d'expertises en matière de dynamisation et développement du secteur sur les plans de production, de transformation et de commercialisation. Evoquant les différents mécanismes adoptés en Tunisie de nature à inciter à la recherche scientifique agricole et ancrer sa contribution dans la sécurité alimentaire, l'impulsion des exportations, l'employabilité et la préservation des ressources naturelles, M. Abdessalem Mansour, ministre de l'Agriculture et des ressources hydrauliques a appelé toutes les parties à multiplier leurs efforts dans le but de mettre en relief l'huile d'olive tunisienne, dont les quantités mises en bouteilles ne dépassent pas les 2% des exportations. Le ministre a rappelé, à ce propos, la décision présidentielle de la création d'un fonds de promotion de l'huile d'olive conditionnée. L'objectif est de faire grimper ce taux à 10%. En marge de cette 3ème édition d'«Olivebioteq», les professionnels profitent d'un atelier de formation sur l'instauration d'un programme de traçabilité relatif au système d'huile d'olive. Le menu de cette manifestation comporte également des rencontres s'articulant autour des réformes adoptées au niveau des entreprises du secteur ainsi que les retombées de la crise sur le secteur oléicole en méditerranée. Outre l'inauguration, par M. Mansour, d'une pépinière de projets de l'institut de l'olivier, « Olivebioteq » a été l'occasion pour signer un accord entre cet institut et l'Agence de promotion de l'investissement agricole (APUIA). Aux termes de cet accord, les deux parties contractantes se concentrent sur le démarrage de la nouvelle pépinière, classée 12ème sur les pépinières mises en place dans certains établissements agricoles. Il est à noter que le secteur oléicole tunisien bénéficie d'une politique ambitieuse dont la stratégie nationale initiée par le Président de la république visant la promotion de la productivité et sa stabilité via le renforcement des espaces irrigués ainsi que les superficies plantées, qui représentent le 1/3 des surfaces emblavées. L'importance accordée au secteur oléicole a permis le triplement de la production depuis la première décennie après l'indépendance atteignant en 2009 160 mille tonnes dont 140 mille tonnes dédiées à l'exportation d'une valeur de 525 millions de dinars. Ce secteur a d'ores et déjà une dimension sociale pertinente dans la mesure où il constitue une source d'emploi pour plus d'un million de personnes dont 309 mille agriculteurs soit 60% des agriculteurs actifs dans le secteur.