L'amélioration de la qualité de l'enseignement supérieur et le renforcement de l'employabilité et de la lisibilité des diplômes tunisiens, étaient les principaux thèmes évoqués, lors du débat diffusé, mardi soir, sur la chaîne « Tunisie 7 » et la Radio nationale. Cette 9e émission de la série de débats télévisés et radiophoniques avec les membres du gouvernement, a réuni M.Béchir Tekkari, ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique et les principaux intervenants dans le secteur. Ont participé, au débat, des professeurs universitaires, des chercheurs, des étudiants, des parents, des chefs d'entreprise, des intellectuels, des créateurs et autres représentants de la société civile. Les efforts déployés pour la promotion de la recherche scientifique, les acquis accomplis dans ce sens, ainsi que les mesures décidées en faveur de la valorisation des résultats de la recherche-développement ont polarisé l'attention. 6 pc du budget consacrés à l'enseignement supérieur et à la recherche scientifique Le débat a permis de souligner l'attention particulière dont bénéficie le secteur de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique de la part du Président de la République, secteur qui se réserve 6 pc du budget de l'Etat. L'intérêt accordé à ce domaine vital s'inscrit dans le cadre d'une approche globale considérant la promotion et la mise à niveau des ressources humaines en tant que priorités absolues. L'enseignement supérieur et l'hébergement universitaire dans le secteur privé ont été, également, évoqués. L'accent a été mis sur la nécessité de dynamiser le rôle de ce secteur dans la consolidation des efforts de l'Etat et de lui accorder des encouragements spécifiques à l'instar de ceux accordés aux autres activités. Plusieurs étudiants ont soulevé les questions ayant trait à de l'encombrement dans les restaurants universitaires et l'amélioration de la qualité des repas servis. Orientation universitaire : les aspirations des étudiants et les besoins de l'économie S'agissant de l'orientation universitaire, le ministre a souligné que 92 pc des admis au baccalauréat obtiennent l'un de leur quatre premiers choix. L'engouement pour certaines filières au détriment d'autres s'explique par le fait que ces filières sont considérées, à tort, les plus nobles, a-t-il relevé. Afin d'améliorer l'information en matière d'orientation universitaire, le centre national de l'orientation universitaire qui a été lancé au courant de l'été, sera ouvert tout au long de l'année et aura des bureaux dans toutes les régions du pays. Une commission a été, également, créée pour approfondir la réflexion sur le système d'orientation, afin de mieux répondre aux aspirations de l'étudiant et aux besoins de l'économie nationale. Hébergement universitaire L'hébergement et la bourse universitaires ont été, aussi, évoqués, au cours du débat. Le ministre a expliqué que sur un total de 360 mille étudiants, les demandes d'hébergement universitaire ne concernent que 180 mille. L'Etat assure un hébergement pour environ la moitié d'entre eux, sachant qu'un logement qui coûte 10 dinars à l'étudiant, nécessite 160 dinars de charges pour l'Etat. Le ministre a exhorté le secteur privé à appuyer l'effort de l'Etat dans ce domaine et à appliquer des tarifs qui tiennent compte des moyens financiers des étudiants et des familles. Aussi, le ministère encourage-t-il l'investissement privé dans ce secteur tout en assurant un contrôle rigoureux. D'ailleurs, il convient de rappeler que des foyers universitaires privés ont été fermés pour le non respect du cahier des charges. S'agissant de la bourse universitaire, le tiers des étudiants en bénéficient. Il existe aussi d'autres alternatives telles que les prêts universitaires, les crédits bancaires et ceux accordés par les caisses sociales, sans compter les aides sociales attribuées à certains étudiants. Restaurants universitaires L'encombrement dans les restaurants universitaires et la qualité des repas servis constituent l'une des préoccupations des étudiants. Dans ce contexte, le ministre a affirmé que le repas universitaire est sain et équilibré indiquant que le restaurant universitaire est soumis à un contrôle sanitaire rigoureux. Le problème réside dans l'encombrement qui peut avoir lieu dans les restaurants universitaires notamment à midi. Les présidents d'universités, ont été appelés à prolonger la pause déjeuner pour une durée minimale de 1h30, afin de réduire l'encombrement. Il y a lieu de signaler également que l'expérience du « repas à emporter » a été lancée, dans certains établissements. Sa généralisation sera fonction de sa réussite, a indiqué le ministre. Employabilité des diplômés L'employabilité des diplômés du supérieur est une préoccupation pour les étudiants, leurs parents et surtout l'Etat. Dans ce sens, M. Tekkari a souligné que l'emploi des diplômés du supérieur bénéficie de l'attention de toutes les structures de l'Etat et que le Président de la République suit, personnellement, l'évolution des indicateurs de l'emploi et veille à y apporter les solutions adéquates. Pour sa part, le ministère de l'enseignement supérieur suit de prêt l'évolution du marché de l'emploi en vue de mieux cibler le contenu et les objectifs de l'enseignement supérieur. De même le ministère de la formation professionnelle et de l'emploi déploie des efforts remarquables pour garantir l'employabilité des diplômés. LMD: Option pour le renforcement du système Après quatre années d'application, le système LMD (licence, mastère, doctorat) est, actuellement, en phase d'évaluation. A cet effet, les universitaires se sont interrogés sur les perspectives de ce système après cette phase d'évaluation, les problématiques liées à la réduction du nombre des licences fondamentales et la stratégie du ministère pour améliorer la qualité de la formation et la valeur scientifique du diplôme tunisien. Dans ce sens, le ministre a souligné que le système LMD est appliqué dans plusieurs pays du monde, notamment, en Europe principal partenaire de la Tunisie. Sa mise en application en Tunisie n'est intervenue qu'après une large consultation nationale approfondie avec tous les intervenants dans le secteur. « C'est un système que nous comptons renforcer et nous n'avons aucune intention de le supprimer », affirme M. Tekkari. Et d'ajouter, la réduction de la capacité de formation dans les licences fondamentales n'a pas été effectuée au dépens des licences appliquées. Le système LMD vise à renforcer l'enseignement des spécialités prometteuses ayant un fort contenu technologique à dessein d'améliorer la compétitivité de l'entreprise tunisienne et de l'économie nationale en particulier et garantir une formation de hautes compétences maîtrisant les technologies de pointe. M. Béchir Tekkari a souligné que l'évaluation a soulevé quelques problématiques que le ministère, en collaboration avec les différentes parties concernées, s'emploient à résoudre, indiquant que parmi les caractéristiques du système LMD c'est la flexibilité et l'adaptation. Le LMD permet aux étudiants de passer facilement d'une spécialité à une autre et d'être au diapason des mutations scientifiques et économiques. Le ministère a pris l'initiative d'adopter le système de formation complémentaire et certifiante dans les sciences de l'informatique et les langues en vue d'améliorer les aptitudes des demandeurs d'emploi. Il a, par ailleurs, fait participer les professionnels et le secteur productif dans la mise en place de licences communes dans nombre de spécialités professionnelles. Cette orientation englobe le renforcement du partenariat et de la coopération scientifique avec les universités étrangères et l'instauration de la codiplômation, ce qui a permis une meilleure visibilité scientifique aux diplômes tunisiens et ouvert de larges perspectives au demandeur d'emploi tunisien dans les pays étrangers. Concernant les enseignants contractuels, le ministre a souligné l'importance de leur rôle dans le système de l'enseignement supérieur, toutefois leur nombre dans les établissements universitaire ne doit pas excéder une certaine proportion. L'objectif étant de préserver la qualité de l'enseignement. Les écoles doctorantes créées dans plusieurs établissements universitaires devront former des cadres compétents et renforcer le corps enseignant. Recherche scientifique Les participants ont, également, soulevé la problématique de la recherche scientifique et de son adéquation avec les besoins l'économie. Dans sa réponse, le ministre a souligné que la recherche scientifique a enregistré des résultats probants, nonobstant sa forte propension académique. L'objectif arrêté consiste à adapter la recherche aux besoins du développement, notamment, dans les secteurs prioritaires.